Pascal Bolo 1er adjoint au Maire de Nantes et quelques autres missions…

10 juin 2018

YelloPark : quelques réponses à Eric Chalmel

L’excellent Eric Chalmel, qu’on ne peut soupçonner d’une malveillance particulière à l’égard de la municipalité et de sa Maire, ne comprend pas : quelle mouche a donc piqué Johanna Rolland d’aller se commettre à envisager de favoriser une première française, la construction d’un stade de foot de 40000 places sous maîtrise d’ouvrage et financement exclusivement privés, accompagnés d’un projet urbain d’ampleur certaine dont les bénéfices seraient affectés au financement dudit stade ?

La réponse est pourtant simple : parce qu’elle est convaincue que c’est l’intérêt de Nantes, place historique du foot français, de continuer d’être dotée d’un club de premier plan et d’un équipement permettant d‘accueillir les plus grands évènements sportifs comme les plus grands spectacles internationaux, tout autant qu’elle est déterminée à ce que pas un sous d’argent public local ou même national ne soit affecté à une opération d’investissement le permettant pour les 30 prochaines années. « Avant dix ans, on me reprocherait de n’avoir rien fait aujourd’hui » répète-t-elle légitimement.

Le stade d’une époque…

Jusqu’alors, donnons en acte à notre étonné, et jusque récemment avec la vague de nouveaux stades construits à l’occasion de l’Euro 2016, et toujours pour les sports de salle, c’est la puissance publique locale, plus ou moins aidée par l’état, qui assumait investissement et, à des degrés divers, entretien, mises aux normes et modernisations. Sans parler des subventions de fonctionnement. Or cette époque est révolue. Elle aurait même du l’être avant que des métropoles se fourvoient dans des PPP hors de prix pour des stades dont la seule finalité, l’évènement Euro 2016 passé, est de constituer les centres de profits nécessaires au modèle économique du foot professionnel. La Cour des comptes a sévèrement évalué cette opération, considérant que l’argent public n’aurait jamais du porter ces investissements à des conditions où l’aléa sportif est un risque porté par les dites métropoles, et où jamais les loyers versés par les clubs ne pourront équilibrer l’ensemble de l’opération : les collectivités ne sont dans ce cas jamais en position de force dans la négociation du loyer, soumises qu’elles sont au chantage permanent des dirigeants de club (« Vous voulez être responsable de notre relégation ? »). Le sauvetage sportif in extrémis du LOSC évitant à Lille Métropole plus d’1,5 million d’Euros de perte sèche annuelle et les négociations marseillaises ou stéphanoises sur le mode de gestion des stades et le niveau de leur loyer en sont des illustrations peu réfutables.

La L1, un service public ?

On peut certes, et c’est ce qui taraude notre incrédule, contester, de préférence véhémentement, ledit modèle économique du foot business, dénoncer son inflation salariale délirante et les droits télés démentiels qui viennent de valoriser le spectacle pas toujours génial d’une L1 française à plus d’1 milliard d’Euro. Quel sage pourrait trouver cela raisonnable ? Mais dans ce cas, honorons Albert Mahé jusqu’à plus soif (il est Bretvin comme moi !), qui refusa de voter dans les années 80 le projet du futur stade de la Beaujoire au motif qu’il considérait que l’argent public ne devait pas contribuer aux salaires des footballeurs, déjà élevés à l’époque, quoi qu’infiniment moins qu’aujourd’hui. On cherche à faire passer la Beaujoire pour un « commun », un bien de la collectivité qui serait en passe d’être « privatisé ». Le joli conte que voilà ! La belle illusion ! L’habile trompe-l’oeil ! Certes, ce stade fait partie de l’inventaire des biens de la collectivité, de Nantes Métropole pour être précis. Mais à quel service public est-il aujourd’hui affecté ? La L1 aurait été promue à ce rang honorable sans qu’on m’ait averti ? Je m’esclaffe ! La vérité est qu’il est confié depuis bientôt 18 années au FCN qui en assume l’entretien courant (y compris la pelouse) en échange d’une exploitation exclusive. Le FCN paye à la collectivité une redevance effectivement trop modeste (dont le projet YelloPark rend de fait la nécessaire renégociation sans objet), fruit d’une négociation globale lors du vente du club à la SOCPRESSE en 2000 par l’association FCN. Le deal financier trouvé à l’époque comprenait aussi une subvention de plus 1M€ aujourd’hui quasi-disparue. Il laisse à la charge de la Ville, puis de la Métropole, les investissements du propriétaire. Bref, il en est de la Beaujoire comme des stades nouveaux de 2016, à la différence près que les financements d’état étaient incomparablement plus généreux à l’époque et que l’économie générale du foot ne pouvait se passer des subventions publiques locales et de leurs investissements. On peut donc dire que, dans le contexte de l’époque, Alain Chénard a profité, comme le fait Johanna Rolland aujourd’hui, d’une conjonction d’éléments favorables au maintien à Nantes d’un stade correspondant aux ambitions du club comme à son époque, pour les trente années qui suivaient et au meilleur prix. Affirmer que la vente de Louis-Fonteneau est une « privatisation » n’a donc de sens que sur le plan comptable ! Cela fait 18 ans que le seul droit de la ville est de payer des factures comme le renouvellement rendu obligatoire des sièges et de l’éclairage par les règlements de l’UEFA…

Veillons donc à être cohérent : on ne peut à la fois dénoncer les dérives du foot business et ses mafias et envisager sans rire que la collectivité finance une rénovation de la Beaujoire 1. Elle ne changerait rien à l’immoralité justement dénoncée du système et se contenterait de coûter fort cher au contribuable sans même satisfaire son club résidant et exploitant exclusif. Les inventeurs d’une rénovation se placent dans la situation ou des clients viendraient imposer à un commerçant les conditions matérielles de son exploitation, à ses frais et sans qu’il ait son mot à dire, quand bien même il serait convaincu de l’insuffisante rentabilité de son établissement ainsi rénové. On peut considérer que le foot pro c’est sale, et que Nantes s’honorerait à saborder son club emblématique au nom de la morale. C’est exactement ce à quoi conduirait la seule alternative existant aujourd’hui autrement qu’en rêve au projet YelloPark : le statu quo.

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11 mars 2018

Le foot rend fou (VI) : huit ans après…

Il y a quelques années, j’avais coutume de dire que deux choses rendaient fou dans ce bas monde, la télé et le foot et que c’était pour ça que JMA m’avait confié ces deux dossiers à son cabinet !

S’agissant du foot, le débat sur le projet YelloPark ne risque pas de me faire revenir sur un diagnostic il est vrai assez banal.

Je ne sais pas trop s’il convient de s’en réjouir ou de s’en lamenter mais ce que j’avais écrit dans ce blog en juillet 2010 dans le dernier d’une série de cinq articles (Le foot rend fou ! I, II, III, IV, V) et à propos de la création d’ « A la nantaise » me paraît rester pertinent : « Ce mouvement qui traduit quelque chose de profondément sincère en dit long sur l’attachement de nombreux Nantais à ce club, à ce qu’il représente, voire incarne. Il est également un symptôme de cet immense malentendu à la base du titre de cette série : le foot est aujourd’hui un spectacle sportif à but lucratif produit par des sociétés commerciales, générant un business direct et indirect considérable, grâce à la passion que ce jeu inspire à des spectateurs et téléspectateurs qui sont à la fois clients desdites sociétés commerciales et animés par des valeurs qui sont aux antipodes de celles de l’argent-roi (…). Ce qui fait qu’à chaque fois que nous nous passionnons sincèrement pour un match, une équipe ou un club, au stade comme devant notre télé, nous entretenons ce que nous affirmons exécrer. »

Le débat sur le projet YelloPark révèle l’importance d’un aspect de cette appropriation : l’attachement au lieu, au stade, à cet endroit où l’on a vécu des émotions collectives et qui nous renvoie à un moment forcément heureux de notre existence. « Louis-Fonteneau-La Beaujoire c’est chez nous, il nous appartient », nous disent les générations nouvelles de supporters qui n’ont pas connu Marcel Saupin. L’émotion qui les saisit à l’idée de voir disparaître le stade de la soirée du titre de 2001 pour les moins jeunes ou celle de la remontée en Ligue 1 pour les plus récents est indéniable, respectable, même si elle peut paraître irrationnelle aux béotiens du foot. On n’est pas si loin de celle vécue par les habitants de tours ou de barres HLM le jour où la mise en œuvre d’un projet de renouvellement urbain vient imposer leur destruction : cela reste une forme violation de domicile et d’intimité, de destruction symbolique d’un passé que la mémoire vient sagement embellir, quel que soit par ailleurs le mal-vivre qui y était associé.

Déjà entraîneur et sélectionneur, technicien et tacticien émérite, expert en mercato, refaisant le match à l’infini comme d’autres refont le monde (ce n’est d’ailleurs pas incompatible !), voilà notre passionné devenu programmiste, économiste du foot, convaincu de l’incompétence voire de la malfaisance de tous ceux qui veulent toucher à un lieu de quasi-liturgie.

On a dit il y a quelques jours la difficulté de conduire un dialogue constructif sur la base de la négation de la compétence et de la conscience professionnelles des techniciens par les protagonistes dudit dialogue.

Il est évident que le climat actuel de profonde défiance envers les institutions et les autorités, les tendances complotistes qui émergent à tous propos viennent singulièrement compliquer la tâche de ceux qui essayent, en toute sincérité, de conduire un débat rationnel. Il est non moins clair que trop de scandales de natures diverses depuis le nuage de Tchernobyl puis l’affaire du sang contaminé dans les années 80 viennent donner crédit à ces tentations quasi-paranoïaques. Nous autres décideurs institutionnels locaux n’aurions donc qu’à nous en prendre à nous-même – ou à nos pairs fautifs – si notre parole est à ce point dévalorisée aux yeux de tant de nos concitoyens. J’en accepte l’opprobre au moins pour moi-même, même si on ne m‘empêchera pas d’y voir comme une injustice au pire, un amalgame dommageable au mieux !

Dessin de Xavier Gorce www.lemonde.fr 15-09-2016

Mais alors on fait quoi ? Plus rien ? On ne décide plus de rien, si ce n’est de ne rien faire ni changer de peur de se confronter, outre au NIMBY, mais aussi aux surprenantes solidarités qu’il peut générer ? On renonce à agir ? A créer et innover ? A permettre aux initiatives de s’épanouir ? A dialoguer ? Devrions-nous taire notre conviction que cette tentation qui est corollaire de celle de la pause et d’une forme de décroissance, porte en elle les ferments d’un déclin dont les plus fragiles d’entre nous seraient immanquablement les premières victimes ?

Revenons à YelloPark. Si le projet n’aboutissait pas, il ne se passerait apparemment rien. Enfin, pas tout de suite.

La Métropole continuerait à entretenir scrupuleusement son patrimoine, à améliorer ce qui eut l’être dans la limite d’un budget de gros entretien d’1 ou 2 millions d’Euros annuels selon les années et au grand maximum. Nous accueillerions sans doute la Coupe du Monde de Rugby en 2023 puis des matches de foot des JO de Paris 2024. Ce serait la dernière fois. Parce que nous sommes dans un environnement concurrentiel et que les prestations offertes par nos concurrents sont bien supérieures à La Beaujoire, la protection de la pluie pour tous étant le plus basique des exemples. Leurs prestations économiques aussi : les places liées à des espaces réceptifs très profitables seront au moins deux plus nombreuses ailleurs, calcul que ne manqueront pas de faire les organisateurs d’évènements.

Le FCN, privé d’un outil-stade moderne dont les intervenants au premier atelier de la concertation (ceux de la LFP notamment) ont montré le caractère économiquement indispensable pour un club de foot de Ligue 1 ayant quelque ambition, stagnerait au mieux dans sa situation actuelle, faute de capacité à passer à l’échelon budgétaire supérieur, et toujours dans un environnement concurrentiel : jouer l’immobilisme quand les concurrents investissent, c’est risqué, en foot comme dans tous les secteurs économiques…

C’est cela que nos supporters refusent de voir : « offrez-nous du (plus) beau jeu et des résultats et vous aurez plus de spectateurs, ce qui justifiera peut-être un nouveau stade » expliquent-ils en substance. Or dans le jeu de l’offre et de la demande de spectacle sportif, les choses sont un peu inverses…

La question n’est pas de faire venir ou de fidéliser plus de fans acharnés de foot : ils sont déjà là… Il s’agit de convaincre le téléspectateur de quitter la douce quiétude de son salon, où trône un écran full HD sur lequel s’épanouissent des retransmissions de qualité, pour venir au stade avec sa famille, y consommer certes 90 minutes de foot plus ou moins réussies, mais aussi bien d’autres choses qui donnent envie d’arriver 2 heures avant et pas que pour préparer le tifo ! Un stade qui soit aussi support d’activités diverses mais rentables, un lieu qui vive plus que 2 soirs par mois…et permette de dégager les moyens d’améliorer le niveau global du club et de son équipe fanion. A court terme, l’exemple du LOSC montre qu’on peut très bien se planter. Au moins ce ne serait pas, à Nantes, à la collectivité d’assumer financièrement le risque sportif après avoir assumé l’investissement. Mais sur le temps long, ce sont bien les clubs les plus stables, structurés, financièrement bien dotés et équilibrés qui sont les plus pérennes au meilleur niveau…

Le FCN a aujourd’hui un propriétaire qui a tous les défauts du monde mais qui est là depuis 10 ans et qui manifeste de l’envie d’investir encore, ce dont il a assurément les moyens… Que celui qui a un investisseur alternatif offrant autant de garantie sous la main lève le doigt ! De ce point de vue, 2018 ressemble furieusement à 2010…

Non, décidemment, dès lors qu’une rénovation lourde de la Beaujoire n’est qu’une idée agitée par des personnes n’étant en mesure ni de la décider, ni de la financer, ne pas saisir l’opportunité du projet YelloPark serait une erreur qu’on reprocherait à Johanna Rolland dans 5 ou 10 ans. Il nous permet de concilier la mise en œuvre d’une orientation de notre programme : l’affirmation du sport de haut niveau et des grands évènements sportifs internationaux comme facteur de notoriété, d’attractivité et de qualité de vie de notre métropole et le refus que l’argent public local vienne concourir à un modèle économique du foot business qui peut et doit se passer de lui.

Reste le projet urbain associé. L’équation est difficile à résoudre, les équilibres pas faciles à trouver. Les prochaines réunions de concertation seront déterminantes pour peu que chacun rentre dans le projet. Les postures de refus global et de blocage se retourneront immanquablement contre leurs auteurs car elles feront perdre un temps précieux qui doit être consacré à la construction de réponses pertinentes aux questions et inquiétudes légitimes.

Entre gens de bonne foi, mutuellement respectueux et bienveillants.

9 mars 2018

YelloPark : donner sa chance à la concertation

La confrontation de projets touchant à leur cadre de vie avec nos concitoyens n’est pas un long fleuve tranquille. L’ami Alain Robert, le plus souvent en première ligne, ne me démentira pas.

Que l’on se situe dans le cadre d’une information, d’une consultation, d’une concertation ou d’une co-construction, dans l’ordre croissant du niveau de la participation proposée aux personnes concernées, l’exercice est difficile.

W.Kita et Y. Joubert, fondateurs de la société YelloPark et porteurs du projet éponyme, peu rompus ni même aculturés à l’exercice, en font actuellement l’expérience pour eux inattendue et parfois difficile. D’autant plus que, s’agissant de football, d’autres usagers sont à considérer : les spectateurs du stade, les supporters, du sage abonné aux ultras revendiqués. A la fois clients et commentateurs critiques, ils vivent le FCN comme leur appartenant (comme nous disons qu’il appartient à tous les Nantais !). Certains contestent même la légitimité du propriétaire du club à décider de sa stratégie et de son avenir, son incompétence étant un postulat affirmé d’emblée. Ils ne sont certes pas tous d’accord pour s’opposer au projet de nouveau stade. Mais l’activisme passionné de la Brigade Loire et le savoir-faire éprouvé d’A la Nantaise en communication politique créent une opposition qui n’a pas d’ambition partenariale, mais une volonté assez claire de nuire au projet et/ou à ses promoteurs.

Dessin de FRAP du 30-09-2017 paru dans Presse-Océan

Ayant eu la charge du dialogue citoyen dans le mandat précédent, j’en avais tiré quelques enseignements utiles à rappeler aujourd’hui, alors que la concertation conduite sous contrôle de la CNDP est entrée dans le vif du sujet.

Une concertation – car nous ne sommes pas, et de manière parfaitement assumée, dans le cadre d’une co-construction – peut être fructueuse pour l’intérêt général et la qualité des projets si elle respecte et fait respecter quelques principes.

Le premier est la clarté de la question posée. Il faut la rappeler sans relâche, tant les tentatives de changer de terrain sont nombreuses, et pas forcément de mauvaise foi. La concertation porte ainsi sur le projet purement privé d’un stade nouveau de 40000 places, associé à un projet urbain conséquent. Elle n’est pas et n’a jamais été – contrairement à ce qu’une lecture spécieuse du premier atelier d’approfondissement tente de laisser croire – un lieu de débat d’une l’alternative entre un projet existant et bien réel, YelloPark, et son opposé, rêvée par certains mais concrètement portée par personne, la rénovation du stade Louis Fonteneau. Les garants de la CNDP, dont la tâche est bien compliquée, scrupuleusement à l’écoute de toutes et tous, ont considéré que les porteurs du projet et Nantes Métropole devaient entendre l’expression d’autres préférences argumentées et apporter tous arguments et documents à l’appui d’une décision qui reste leur appartenir. Chacun s’est exécuté pour ce qui le concerne. C’est là que le non-respect d’un second principe de base vient compliquer les choses : la reconnaissance des compétences techniques.

Les tenants d’une rénovation de la Beaujoire (qui n’est envisagée par personne capable de la porter et de la financer, on ne le rappellera jamais assez !) s’enferment dans une posture de contestation des expertises techniques apportées au débat et tentent de s’ériger en contre-experts. Au lieu de faire valoir leur expertise d’usage du stade en tant que spectateurs ou supporters ayant une voix légitime à faire entendre pour la satisfaction de leurs besoins et aspirations de spectateurs/supporters, ils entendent convoquer porteurs, institutions et experts au tribunal de leur propre arbitrage. Passons sur la forme parfois désagréable des sommations, ils nient (ou contestent ou demandent à vérifier à tout le moins) la compétence, voire l’honnêteté des spécialistes qui se sont penchés sur le cas Beaujoire, notamment d’un cabinet nantais d’architecture pourtant réputé et dont je cherche en vain l’intérêt qu’il pourrait sérieusement avoir à bidonner son travail d’estimation du coût d’une rénovation répondant à tous les items du cahier des charges du club. Ils tentent alors de comparer des études qu’ils ne savent visiblement pas bien lire (c’est juste un métier !) ou de déduire d’éléments tronqués ou improprement confondus des arguments à l’appui de la thèse défendue. Triturer les chiffres d’une étude en mélangeant choux et carottes n’a jamais permis de conclure grand-chose de solidement étayé.

Ce comportement mène la concertation dans l’impasse.

En contestant (niant ?) pêle-mêle la légitimité du porteur et financeur du projet et la compétence des experts dont il a la sagesse de s’entourer, on se place forcément en situation de blocage en se privant de faire entendre sa voix sur le terrain où on aurait toute légitimité à intervenir : l’usage du stade, l’expérience spectateur pour reprendre les termes des commerciaux.

Cette posture, peut-être naïve mais sincère chez les uns, attachés à leur stade comme à leur propre maison, cynique chez d’autres qui font du combat « politique » contre les dirigeants actuels du FCN un fondement de leur action, a un autre inconvénient majeur : elle fait peu de cas d’autres intervenants légitimes à cette concertation, les riverains. Il peut certes y avoir convergence ou alliance objective entre  supporters excluant par principe toute démolition de l’actuelle Beaujoire et riverains refusant toute modification d’un environnement pourtant inégalement qualitatif : au patrimoine vert de grande qualité au nord de la parcelle, on opposera ce vaste parking inutilisé 14 jours sur 15 qui n’empêche pas de réelles nuisances les soirs de matches.

Mais s’il est une catégorie de citoyens ayant tout intérêt à rentrer dans le vrai sujet de la concertation, ce sont bien les riverains d’un projet urbain d’ampleur. Je ne doute pas de la capacité d’un Dominique PERRAUD de concilier qualité urbaine et de vie et mise en valeur d’un patrimoine vert préservé, avec le nombre significatif de logements projetés. Les riverains doivent être cependant entendus dans leurs inquiétudes concernant la circulation, le stationnement et le fonctionnement général d’un quartier édifié en bordure d’un stade de 40000 places.

Il faut donc souhaiter que la raison l’emporte et que la réalité (sans jeu de mots) apparaisse plus nettement à tous : dès lors que et le club, et la Métropole l’excluent pour des raisons dûment expliquées, sur la base d’études compétentes, publiques et transparentes, et à raison de leurs orientations respectives, il n’y aura pas de rénovation de l’actuel stade de la Beaujoire. Continuer à axer le débat public ou la concertation sur cette fausse alternative ne peut que gêner la prise en compte réelle des inquiétudes et questionnements légitimes des riverains et empêcher les nombreux supporters qui le souhaitent et n’osent même plus prendre la parole, d’apporter leur part d’expertise sur le stade, attendue sincèrement par les responsables du projet.

5 juin 2017

Et le gagnant est…

Chères concitoyennes et chers concitoyens du 6ème canton de Nantes, électrices et électeurs de la première circonscription de Loire-Atlantique,

Évidemment, il avait de quoi être en pétard, le Premier secrétaire du P.S d’Indre et Loire. Marisol Touraine, ministre des affaires sociales au bilan pourtant plus qu’honorable, venait, toute honte bue, de changer ses affiches de candidate socialiste en candidate « Majorité Présidentielle » tout en bleu ciel…le lendemain de la limite de dépôt des candidatures. Jurant un peu tard qu’on ne l’y prendrai plus, et souhaitant signifier que le P.S ne soutenait plus l’ingrate Marisol (qui doit s’en moquer éperdument, soit dit en passant), il déclara tout à trac qu’il laissait les électeurs « libres de leur vote » ! Diantre ! Ils ne l’étaient donc pas avant ? Même en invoquant une maladresse d’expression sous le coup d’une légitime émotion, je me suis pris à trouver une circonstance atténuante à la fourbe Marisol : flanquée d’un apparatchik de cet acabit, pas commode d’assumer le poing et la rose…

Tout ça pour vous dire que les consignes de vote, c’est du passé. Non qu’il soit inutile quand on est en situation de responsabilité partisane de recommander le « bon choix » à ses militants et sympathisants : ça fait partie du job ! Non qu’il soit illégitime pour un ou une candidate éliminée à l’issu du premier tour d’affirmer un soutien à un candidat qualifié pour le dimanche d’après : certains électeurs seront demandeurs que celui ou celle en qui ils avaient confiance les éclaire dans leur libre choix par un désistement en bonne et due forme. Mais de là à poser les choses entre consigne et liberté de vote…

Le choix que j’exprime aujourd’hui, pour notre singulière première circonscription de Loire-Atlantique, relève donc juste de l’explication de vote. Pas d’un soutien. Pas d’un appel. Encore moins d’une consigne ! Acteur de la vie politique locale, votre élu cantonal, je vous dois juste le pourquoi du comment.

Dès le premier tour de la présidentielle, comme nombre de mes camarades et collègues qui ont eu la sagesse de le taire (eux !), j’ai voté Emmanuel Macron. Pour ne pas risquer un second tour Fillon-Le Pen d’abord (j’adore ceux qui disent après : « Ben tu vois, y avait pas de risque! » Encore fallait-il que quelques-uns fassent le boulot, eh ! Banane!), pour éviter à mon pays la honte de placer Le Pen en tête ensuite.

Mes priorités pour la législative nantaise ne sont pas éloignées. La première circonscription est celle où le rapport droite-gauche tel qu’il ressort du premier tour de la présidentielle est le plus serré. Ou le moins favorable à mon camp, la gauche, dit autrement. Même si elle n’apparaît pas comme la plus probable, l’hypothèse que, dans cette période politique illisible et largement imprévisible, la droite reprenne une circonscription que François de Rugy et votre serviteur lui avaient arrachée au lendemain de l’élection de Sarkozy ne peut être écartée. Et ça, jamais ! D’abord parce qu’au plan national, je souhaite le succès du quinquennat Macron et que ce n’est pas avec une cohabitation et une majorité LR à l’Assemblée que ce sera possible. Ensuite parce qu’au plan local, tout doit être fait pour favoriser la poursuite de la mise en œuvre du projet nantais autour de Johanna Rolland : un député de droite Sarko-filloniste à Nantes Nord et en-deçà ne correspond pas à ce dessein que je crois d’intérêt général. (more…)

20 février 2017

Et pendant ce temps, dans le 6ème canton de Nantes…

Bon. C’est pas le tout, mais il ne faudrait pas croire que l’essentiel de notre activité consiste à se lamenter sur la situation politique globale et à refaire le monde et ses turpitudes à coup de posts de blog. Je dis nous car c’est de Christine Orain et moi-même, son binôme cantonal, qu’il s’agit.

Lors de la campagne cantonale de 2015 avec nos suppléants Karim Benbrahim et Laurence Brosseau

Nous avons presque fini de distribuer avec nos petites mains et nos petites jambes, ce petit tract qui tente de parler de notre fonction de Conseiller départemental et de ce dont nous nous occupons dans cette belle institution. Comme nous ne l’avons tiré qu’à 3000 exemplaires et que c’est un peu juste, je vous le livre via ce blog et les réseaux sociaux, en espérant que le format pdf va passer partout… Cliquez ci-après:  Tract insertion Nantes 6 revu

14 février 2017

Rogne du matin, chagrin !

Grosse colère matinale contre Cyrille Pitois qui fait mention, dans un portrait de Louisa Battoy en dernière page du Ouest-France de ce matin, de la « maison des jeunes qui a mis la clé sous le paillasson », comme si la ville avait ainsi abandonné les jeunes de Nantes Nord !
J’en ai ras le bol de ces mentions juste fielleuses, sans la moindre vérification, ni mise en perspective !
Rappelons à Cyrille Pitois que la Maison des Jeunes de la Géraudière a été transformée en Maison de l’Emploi il y a plus de dix ans sous le pilotage de Patrick Rimbert. Une enquête réalisée auprès des jeunes du quartier avait mis en évidence qu’ils n’avaient pas d’abord besoin d’un lieu devenu difficilement gérable, approprié par une minorité, refuge d’activités incertaines, mais d’accéder à un emploi, une formation. Une politique publique pour la jeunesse des quartiers, ce n’est heureusement plus, et depuis longtemps déjà, et partout en France, la mise à disposition sans projet ni perspective d’un local-glandouille avec Billard, baby-foot, flipper et consoles vidéo connectées pour faire moderne et la promesse d’aller gratos au ski l’hiver venu !
Je sais que le mythe de la Maison des jeunes coure encore dans le quartier (c’était mieux avant…). Je mesure chaque jour la difficulté des rapports entre les jeunes et les institutions qui ont mission de les accompagner. Mais j’affirme que la Garantie Jeune, l’Ecole de la deuxième chance, la Mission Locale ou l’Eclectic-Leo Lagrange, avec leurs défauts et insuffisances sont infiniment plus utiles à la jeunesse des quartiers prioritaires que des locaux fermés parce qu’ils ne répondaient plus à aucun des objectifs éducatifs ou d’insertion qui leur étaient assignés, et créaient infiniment plus de problèmes qu’ils ne contribuaient à en résoudre.
Il faut être à l’écoute des jeunes, de tous les jeunes. Les plus en rupture avec les institutions ne sont pas forcément les plus nombreux. Les autres, dans les mêmes quartiers, rencontrant les mêmes obstacles, les mêmes discriminations, ne sont pas moins dignes d’attention et ont besoin de l’accompagnement qui leur est proposé. Y compris pour les stages de 3ème pour lesquels un dispositif anti-discrimination très partenarial est activé (Tiens !? Une promesse électorale tenue!). Si la Ville de Nantes et la Politique de la Ville (Etat et Métropole) soutiennent Casse Ta Routine et financent le poste d’adulte-relai, c’est bien pour sa capacité à établir ce lien avec des jeunes en déshérence/désespérance, pour leur permettre y compris d’accéder à leurs droits. Parce qu’ils ont droit à un avenir, parfois à un autre avenir que celui que leur propre comportement dessine. Ce sont des sujets difficiles, compliqués, que des slogans anti-politiques, anti-institutions anti-flics ou anti-jeunes, stigmatisant, discriminant, amalgamant, ne feront jamais qu’aggraver. Alors ce serait bien qu’au détour d’une phrase sortie de nulle part, plus riche de sous-entendu que d’information, la presse locale la plus honorable n’en rajoute pas dans la démagogie populiste ambiante et ses trop nombreuses variantes. J’ai dit !

15 février 2016

Vous avez dit « référendum » ?

Évidemment, pour quiconque a suivi depuis le début le projet de transfert de l’aéroport de Nantes, l’idée qu’il faille un référendum local pour le légitimer a de quoi énerver. Moi-même, pour tout dire, l’évocation de cette éventualité avait le don de me mettre en pétard.
Mais je crains malheureusement que la seule alternative à cette consultation ait été le renoncement de l’État à ce projet d’utilité publique, renoncement certes catastrophique pour notre territoire, mais aussi pour tous les grands projets d’infrastructure jugés inutiles par les partisans assumés ou non de la décroissance. Là aussi, les « cryptos » ne sont pas les moins dangereux…
Forcément, quand on entend que « le débat n’a pas eu lieu », il y a de quoi se mettre en rogne ! Assurément, quand on entend parler d’ « alternatives insuffisamment étudiées », on peut être à deux doigts de s’agacer : le Conseil général avait été jusqu’à payer une étude qui avait montré l’inanité de l’idée de réorientation des pistes de Nantes Atlantique, dont le seul intérêt était la reconnaissance de facto par ses porteurs que le survol du centre de Nantes pouvait être un problème !
Et pourtant, deux ou trois choses me font dire qu’une relégitimation est peut-être incontournable, si on souhaite que le transfert se réalise, naturellement.
Il y a quelques semaines, j’ai du répondre aux sollicitations de la presse locale en raison d’une pétition sur internet signée par plus de 5000 personnes contre l’abattage (nécessaire) d’une poignée d’arbres dans le quartier du Bout des Landes. L’initiatrice de la protestation était filmée dans le cadre exceptionnellement arboré (et qui le restera !) de ce quartier bénéficiaire d’une rénovation urbaine… Surréaliste ! On avait signé de la péninsule arabique ou d’Argentine pour dénoncer les affreux bétonneurs arboricides que nous sommes… Cet exemple montre qu’une question locale, exportée par la toile forcément mondiale, peut revenir sur son territoire d’origine comme un boomerang chargé au passage de fantasmes et d’irrationalité, pour peu qu’elle rencontre les peurs du moment.
L’Aéroport du Grand Ouest, c’est un peu pareil. L’opinion largement favorable à son transfert s’est retrouvée tétanisée par l’effet retour d’une communication redoutablement efficace des opposants qui a flatté les peurs et la sensibilité de personnes qui, ne connaissant rien ni de Nantes, ni de l’ouest, ni du projet, se sont forgé une opinion sans aucun des éléments qui peuvent fonder un jugement. « Nantes n’a pas besoin d’un nouvel aéroport » ai-je pu lire un jour de la part d’un internaute du Cantal ou de Haute-Savoie, je ne sais plus. Cette affirmation péremptoire que rien n’étaye, née à l’extérieur du territoire est revenue à l’intérieur, rencontrer la tentation de la pause que nous connaissons bien, créant le doute, y compris sur le fait que l’A.G.O serait un aéroport de plus, ce dont il n’a jamais été question.
Les opposants ont aussi joué à merveille de la défiance envers les « élites » , la « classe politique » et les institutions. Bien fait pour elles, elles l’ont bien cherché me direz-vous. D’accord, mais après ? Le concept d’Ayraultport est à cet égard un coup de com’ génial. Mensonger mais génial car il a fait mouche. Ce n’est pas parce qu’on l’a surnommé il y a longtemps le Kennedy de l’ouest, que Jean-Marc rêve de laisser son nom à l’aéroport de Nantes. Pas de JMA à Nantes comme JFK à New York, n’en déplaise à ce taquin de FRAP !

Néant

Dessin rigolo mais pas sérieux !

Quiconque connaît un tant soit peu le nouvel occupant du Quai d’Orsay sait que ce genre de mégalomanie lui est complètement étrangère. Pour le grand musée d’art de Nantes ou le projet Île de Nantes, je ne dis pas, mais pour un aéroport, ça non ! Mais des gens y ont cru, loin d’ici, puis ici, au nom de la certitude ancrée par tous les populismes que les élus pensent d’abord à eux et que leur ego est plus grand que leur sens de l’intérêt général. Je sais, y en a…
Dans la même veine, une réflexion entendue dans un repas de famille me pousse aussi à me résigner à cette consultation référendaire aux contours juridiques encore un peu flous : « Je fais plus confiance à un pilote qu’à un politicien ». Cette comparaison surprenante fait référence à ces quelques pilotes qui nous expliquent que Nantes Atlantique est très bien comme ça (et plus près de chez eux, disent les mauvaises langues !). J’ignorais jusqu’ici qu’une licence de pilote, qui atteste de la maîtrise du maniement, décollage, vol, navigation et atterrissage des aéronefs donnait la moindre expertise en aménagement du territoire, en développement économique ou même en économie du transport aérien mondial. J’ai le permis de conduire une voiture, mais ça ne me donne pas la compétence pour juger, par exemple, des effets de la construction d’une rocade sur l’étalement urbain, d’un parking-relai sur le report modal, ou des évolutions possibles du marché automobile mondial. Cela, je l’ai appris ou l’apprendrai en écoutant les gens dont c’est le métier d’étudier ces choses. Leurs débats contradictoires éclaireront mon jugement. Je serais professionnel, taxi ou pilote de course, que ce serait la même chose. Mais voilà, pour quelqu’un qui prend l’avion, et bien que l’immense majorité des accidents aient une défaillance humaine pour cause principale (sans même aller jusqu’à la Germanwings…), le pilote est l’image rassurante par excellence et les dégâts faits dans l’opinion par ces interventions faussement expertes sont considérables. Et c’est l’essentiel du point de vue des opposants.
C’est l’essentiel parce que vu du gouvernement ou de l’Elysée, c’est l’opinion nationale qu’on scrute. Ils ne sont pas fous ni idiots, à Paris. Ils savent bien que si tous les élus sauf les écolos, les fachos et quelques centros sont d’accord pour dire que ce projet est plus qu’utile, pour le confirmer année après année, et être élus ou réélus sans coup férir, même et surtout quand médias et écolos s’accordent pour faire de Notre Dame des Landes l’enjeu central de toute élection, c’est qu’il y a quelques chances qu’ils aient raison !
Seulement, en dehors des interférences Ségoléniennes (cf. mon billet précédent sur la responsabilité de l’offre en politique…), il y a le drame de Sivens qui hante tous les responsables et qui est instrumentalisé de manière éhontée, scandaleuse, par un Mathieu Orphelin. Il y a la petite musique persistante sur l’illégitimité de l’investissement public entretenue par des gouffres financiers genre EPR. Cela n’a absolument rien à voir mais ça donne apparence de légitimité aux concours de pronostics sur les dérapages du « coût réel » de l’AGO. Il y a le relais naturel de médias nationaux (France-Inter, le Monde un peu moins depuis le départ de Kempf) initialement trop négligés par des porteurs du projets trop sûrs de leur bon droit. Tout cela fait qu’aujourd’hui, quand un Manuel Valls se retourne pour voir qui est prêt à le soutenir dans sa détermination à faire respecter les décisions démocratiques, les décisions judiciaires, l’état de droit et l’autorité de l’état, la vérité est qu’il ne trouve pas grand monde en dehors des élus du cru. Se débarrasser du caillou dans la godasse est une tentation largement partagée et tant pis pour l’Ouest et son développement.
Voilà pourquoi une consultation à l’échelle départementale est aujourd’hui probablement le meilleur et paradoxal moyen d’en finir avec cette incertitude en espérant que ce soit une bonne fois pour toute. Avec Stuttgart et sa gare en référence.
Pourquoi départementale ? Parce qu’à cette échelle, on a moins de risque de voir prendre des arguments irrationnels et mensongers qui prospèrent par leur dilution dans le temps et l’espace (voir plus haut). On a aussi plus de chance de répondre à la question posée et pas à une autre. Plus de chances de voir prises en compte équitablement des réalités comme le survol de l’agglomération, l’exaspération des trop nombreux riverains de Nantes Atlantique, la saturation de l’aérogare actuelle, et la qualité environnementale et énergétique du projet. On va enfin pouvoir reparler de faits vérifiables et revenir à l’essentiel de la réalité du projet !
L’idée de la zone de chalandise se heurte à la définition d’un périmètre de consultation qui ne recouperait aucune limite administrative existante. Celle des collectivités participant au financement (Régions Bretagne et Pays de la Loire), au niveau dudit financement qui reste marginal (là encore, les fantasmes et la réalité…), et à une étendue qui va trop au-delà de la zone de chalandise, notamment vers le Finistère Nord où l’aéroport de Brest restera un élément essentiel du maillage aéroportuaire de l’ouest.
Le département reste donc le territoire de consultation à le fois le plus adéquat et le plus légitime.
De la même manière qu’on ne va pas continuer les débats jusqu’à ce qu’ils veuillent bien accoucher de la décision souhaitée par les minorités agissantes, on ne va pas étendre le périmètre de consultation jusqu’à faire décider de l’avenir de notre territoire par les argentins ou émiratis qui signent les pétitions contre l’abattage des arbres malades au Bout des Landes…
Votez oui au transfert de l’aéroport de Nantes de Nantes Atlantique à Notre Dame des landes, futur Aéroport du Grand Ouest !

17 novembre 2011

Pas à dire, on est bien protégés !

Ce soir,  alors que je rentrais pour une fois à la maison à une heure raisonnable, j’ai eu un bon coup d’émotion en voyant scintiller et clignoter Route de La Chapelle un bon paquet de gyrophares et en entendant les sirènes correspondantes. Approchant mon scooter, mon rythme cardiaque s’est élevé un peu plus en constatant que 3 camions de pompiers du genre qu’on envoie pour des incendies sérieux se positionnaient devant la crèche Vanille Chocolat d’où sortaient et entraient des pompiers affairés. Un dégagement de fumée avait déclenché les alarmes et, fort logiquement, l’évacuation de la crèche et l’appel aux pompiers. Les petits et les personnels était sagement rassemblés dehors, dans une ambiance parfaitement calme. Les parents arrivant étant vite rassurés, ce dont ils avaient bien besoin. Vous imaginez : vous venez récupérer votre petit à la crèche et vous tombez sur ce déploiement de moyens anti-incendie, il y a de quoi flipper !

Quelques minutes plus tard le verdict tombait : petit problème électrique sur un condensateur de néon, ni victime, ni dégât !

De cette petite péripétie sans conséquence, je tire quand même quelques leçons : d’abord, le personnel de la crèche a été parfait par la  justesse de ses réflexes et décisions. Habitués à des exercices réguliers d’évacuation les petits n’ont même pas eu peur.

Ensuite, le professionnalisme des pompiers est toujours aussi impressionnant. Ils ne laissent rien au hasard. Le chef de groupe n’a autorisé les parents a repartir avec leur progéniture qu’après que les services médicaux ont constaté qu’aucun enfant n’avait été ne serait-ce qu’incommodé et fait un rapport précis. Comme il me l’a précisé, un appel d’une crèche donne lieu à la mobilisation instantanée de moyens considérables prêts à faire face à n’importe quelle situation. En l’occurrence, il a pu renvoyer rapidement l’essentiel des moyens lourds et s’il y avait disproportion apparente entre l’évènement et les moyens mis en œuvre, on a été soulagé de le constater et de constater qu’en cas de vrais pépin, les moyens adéquats étaient immédiatement sur place.

En ces temps où toute dépense publique est suspecte, et où les agents publics sont montrés du doigt comme source et cause de dépenses excessives, je ne crois pas inutile de constater que l’argent mis dans les moyens matériels et les personnels de la crèches comme du SDIS n’est décidément pas gaspillé. Et le moment d’émotion passé, les parents remarquaient que ce qu’ils avaient vu aujourd’hui était bien rassurant.

27 juin 2010

Le foot rend fou ! (III)

Filed under: Allez Nantes ! — Étiquettes : , , , , , , , , , , , , , , , — pascal @ 15 h 47 min

La situation du FCN ne me laisse pas indifférent. J’ai eu la chance d’être un observateur privilégié des relations parfois compliquées entre la Ville de Nantes et son club phare. Et un acteur occasionnel. Je suis toujours fort assidu à la Beaujoire, un peu moins la dernière saison. Tout ça fait que j’en ai entendu et j’en entends des vertes et des pas mûres ! Il y a les légendes qui ont la vie dure sur le rôle de la ville dans la première vente du club à la SOCPRESSE ; la vie des Saints qui nous est racontée sur le long fleuve tranquille qu’est supposée avoir été la maison jaune avant le péché originel commis par J.L Gripond, le limogeage de Raynald Denoueix ; la sincérité de ceux qui sont tellement attachés à ce club et à l’imaginaire qu’il véhicule encore qu’ils en oublient deux ou trois réalités incontournables ; la tentation de se tourner vers un passé révolu pour (re)construire un avenir.  Naturellement, tout cela n’engage que moi ! Troisième épisode !

Waldemar KITA perplexe. On le serait à moins. (photo Presse-sports sur francefootball.fr)

On peut bien trouver tous les défauts du monde à Waldemar KITA, une chose est sûre : il est totalement sincère. Fondu de foot, c’est sûr ; ambitieux pour le FCN, c’est évident ; initialement convaincu de sa réussite, c’est certain. Depuis le temps qu’il en rêvait, il y a mis le prix mais il l’a eu, ce club. Il l’a dit récemment, il pensait que ça pouvait lui coûter 35 M€. Son savoir-faire devait faire le reste. Histoire de se faciliter l’arrivée en terre nantaise, il s’était adjoint un poisson-pilote connu du club (il en a été le D.G) et des milieux économiques locaux : Alain Florès. Bonne pioche ! Enfin… Au début ! Alain Florès pensait avoir enfin trouvé l’oiseau rare, le mécène qui le laisserait diriger le club à sa guise après avoir payé le prix d’achat et constitué une cagnotte permettant de rêver. Le tandem n’a évidemment pas fonctionné longtemps… C’est un vrai self made man, W. K., un homme qui a toujours tout réussi à la force du poignet. Sa fortune, ce n’est pas celle d’un trader ou d’un rentier mais d’un industriel, d’un homme d’entreprise qui fabrique. On ne fait pas une telle fortune en partant de rien sans quelques talents, deux trois qualités et beaucoup de travail. Dans le monde de Waldemar, quand on bosse on est récompensé, quand on paye on décide et un patron doit être obéi. Eh bien ce n’est pas si simple, à Nantes ! Il ne suffit pas de payer pour voir sa légitimité à décider reconnue dans la maison jaune. Il faut de préférence être du sérail, mais en plus être admis par les pairs du royaume du beau jeu. Le Amisse entraîneur ne l’a jamais vraiment été, semble-t-il. Comment expliquer autrement son exécution en place publique par Mickaël Landreau ? Le Doc Bryand avait réussi à tenir Gripond à distance du médical (JLG avait voulu établir des tableaux de bord comparatifs sur la fréquence des blessures musculaires et d’autres indicateurs…), il a préféré prendre la porte plutôt que de laisser s’approcher Waldemar. Laurent Guyot était adoubé par les pairs susnommés comme le continuateur de la lignée des formateurs Arribas, Suaudeau, Denoueix et Le Dizet, il a fait ses valises. En raccourci, on a d’un côté le : « Je sais, donc je décide et tu sera bien gentil de payer » ; de l’autre le : « Je paye, donc je décide et d’ailleurs je sais aussi ». Divorce inévitable. (more…)

25 juin 2010

Le foot rend fou ! (II)

Filed under: Allez Nantes ! — Étiquettes : , , , , , , , , , , , , — pascal @ 22 h 52 min

La situation du FCN ne me laisse pas indifférent. J’ai eu la chance d’être un observateur privilégié des relations parfois compliquées entre la Ville de Nantes et son club phare. Et un acteur occasionnel. Je suis toujours fort assidu à la Beaujoire, un peu moins la dernière saison. Tout ça fait que j’en ai entendu et j’en entends des vertes et des pas mûres ! Il y a les légendes qui ont la vie dure sur le rôle de la ville dans la première vente du club à la SOCPRESSE ; la vie des Saints qui nous est racontée sur le long fleuve tranquille qu’est supposée avoir été la maison jaune avant le péché originel commis par J.L Gripond, le limogeage de Raynald Denoueix ; la sincérité de ceux qui sont tellement attachés à ce club et à l’imaginaire qu’il véhicule encore qu’ils en oublient deux ou trois réalités incontournables ; la tentation de se tourner vers un passé révolu pour (re)construire un avenir. Deuxième épisode !


Jean-Luc Gripond, honni à Nantes, apprécié à Paris

J’ai souvent rencontré J.L Gripond. Le contact a toujours été courtois, franc, même si l’homme reste distant. Un marseillais atypique ! Traîné dans la boue à Nantes, il a été vite reconnu pour ses compétences dans les instances du foot professionnel. Un mystère. Peut-être est-il meilleur analyste de l’évolution du foot pro et de son économie que manager. Question de personnalité. Certainement plombé au départ par les conditions même de sa nomination, rejeté comme l’aurait été quiconque arrivant dans cette maison avec mission d’en prendre le contrôle, il a peut-être surtout péché par orgueil. Il s’est mis en tête de faire accepter au club, à ses caciques comme à ses jeunes cadres, un fonctionnement qui est certes celui de toute entreprise et de tous les grands clubs de foot : le propriétaire ou son représentant ont vocation à diriger l’ensemble du club et a obtenir – a minima – un « reporting » de tous ses secteurs d’activité. Las ! Ce n’est pas comme cela que ça marchait à Nantes ! Et c’est de l’intérieur que la planche a été savonnée à un Gripond qui regretta un peu tard de n’avoir pas constitué son propre staff. Trop de maladresses de comportement, de coups de malchance (des recrutements d’abord jugés malins se transformant en autant d’échecs) et traquenards internes (l’affaire Amisse-Landreau…) plus loin, il était proprement carbonisé et le club dans le trou, alors même que la SOCPRESSE avait tenu tous ses engagements financiers. Et surtout, la donne initiale allait changer du tout au tout. La stratégie de la SOCPRESSE (un club, un journal, une télé) volait en éclat lors de la vente du groupe par appartement. Désireux d’acquérir le Figaro, Serge Dassault devenait en même temps propriétaire d’un club de foot à l’insu de son plein gré. Je n’y étais pas mais j’ai tout lieu de croire que c’est vrai : Dassault expliqua un jour à un Gripond médusé que l’école de foot de Nantes ne pouvait pas être une bonne école puisque les élèves ne payaient pas ! On mesure l’ampleur du malentendu… (more…)

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