Vous l’aurez peut-être observé, mes profils sur les réseaux sociaux que je fréquente et alimente ne recèlent que des éléments liés à mon activité politique et à mes mandats et fonctions électives (trop nombreuses, oui, je sais !). On n’y trouvera ni les photos de mes enfants et petits-enfants (quel bonheur !), ni rien de ma vie personnelle. C’est pourquoi, partant du principe que les vacances lui sont réservées, je n’ai aucune activité numérique pendant mes congés, à de rares exceptions près, comme l’hommage immédiatement rendu au Capitaine Pascal Allaire, sapeur-pompier et chef du Centre d’Incendie et de Secours de Saint-Lyphard, décédé en opération cet été.
Cette diète numérique ne va pas jusqu’à me désintéresser de l’actualité locale et politique ni à résister à la tentation d’une veille discrète, même si j’ai pu lâcher ici ou là un « like », pour Cécile ou Sophie, parce que c’est Cécile et Sophie !
« Nous aussi, ça nous fait des vacances !» disent en écho mes followers Twitter taquins ou amis FB caustiques ! Dont acte !
Cet été a pourtant été riche d’occasions de faire étalage de mon mauvais esprit congénital, auquel rien, et surtout pas une ambition politique, ne saurait me faire renoncer !
Ainsi, j’ai bien cru que LFI allait nous gratifier d’un communiqué dénonçant l’exécution sans jugement par les américains du chef d’Al Qaïda, successeur de Ben Laden. Ils n’ont pas dû oser. C’eût été pourtant assez cohérent avec leurs positionnements habituels, d’autant plus que l’arme utilisée est tout à fait terrifiante et aurait pu alimenter les vieux réflexes anti-américains dont ils sont coutumiers !
J’ai également attendu en vain un rapport d’Amnesty International dénonçant l’infiltration du Djihad Islamique en Palestine au milieu des populations civiles, comme pour l’Ukraine, lorsque les attaques de Tsahal ont tué des dizaines de personnes dont 5 enfants officiellement reconnus par elle comme victimes de ses frappes. Amnesty fait partie de ces organisations non gouvernementales qui ont été largement phagocytées par des militants bien loin de l’esprit des leurs pères fondateurs, hélas… Terrible épisode que celui des attaques d’Israël et des ripostes du Djihad Islamique en Palestine. Encore une fois, on a pu constater que l’antisionisme revendiqué d’une partie de ce qui prétend être de la gauche, est bel et bien un antisémitisme. Convaincu de l’iniquité, de l’illégalité et de l’inefficacité de la politique des gouvernements de droite israéliens, scandalisé par la poursuite des implantations de colonies dans des territoires occupés, attentif aux récits terribles de tous les amis et collègues qui se sont rendus notamment à Gaza, partisan comme tant d’autres d’une solution de paix à deux états sans ignorer les difficultés pour y parvenir, je n’oublie pas pour autant que les djihadistes visés, comme leurs ennemis intimes du Hamas, professent la même idéologie barbare qu’il faut bien nommer comme étant islamiste ou islamo-fasciste, si l’on préfère. Celle qui a tué, massacré, à Charlie Hebdo, un 13 novembre à Paris, un 14 juillet à Nice, le Père Hamel et Samuel Paty. Comment condamner ceux qui s’y attaquent surtout si leur population est à portée de leurs roquettes ?
Dans ce contexte, l’hallucinante proposition de résolution signée de parlementaires « NUPES », assimilant le régime politique Israëlien à celui de l’Afrique du Sud de l’Apartheid, entre autres stupidités, a une fois de plus illustré les terribles ambiguïtés de cette pseudo-gauche avec laquelle, décidément, je ne peux rien avoir affaire, encore moins m’y soumettre. Car oui, cher Jérôme Guedj, c’est bien d’avoir réagi avec fermeté et clarté, mais il aurait fallu réfléchir un peu plus avant de contribuer à créer les conditions de cette soumission honteuse à ces gens. Quelle tristesse de voir le nom de Julie Laernoes dans les signataires de cette saleté…
Sois sage, ô ma colère…
Une colère peut être saine, assurément. Elle ne peut cependant durer qu’un temps, sauf à se muer en ressentiment qui est un enfermement pour celui ou celle qui y succombe. C’est la raison pour laquelle l’expression de ma colère envers Olivier Faure et la direction du Parti Socialiste, qui aurait dû démissionner dix fois si elle avait un soupçon de dignité, trouve sa fin. Encore faut-il qu’on ne la provoque pas trop ! Passons sur le coming out quasi-gauchiste du brave Olivier qu’on a envie de plaindre pour avoir enduré tant d’années le joug et la férule de cet abominable social-traitre de Jean-Marc AYRAULT et du répugnant social-libéral qu’est François HOLLANDE. Que de souffrances dissimulées, supportées stoïquement, sans jamais songer à se démettre des postes auxquels ils l’avaient nommé ! Et quelle libération que cette reconnaissance de Mélenchon et ses disciples comme nouveaux guides de la gauche ! Faut-il pleurer, faut-il en rire ?
Mais s’agissant de mon ami Christophe Clergeau, c’est vraiment l’affection sincère que j’ai pour sa personne qui me fait mettre tellement en colère quand il ose twitter sur la rentrée politique d’une gauche diverse, « comme l’Europe en fait », tout réjoui de sa trouvaille. Comme j’étais encore en vacances, je me suis retenu de lui répondre combien je regrettais que le foutage de gueule ne soit pas discipline olympique, car il aurait une bonne chance de médaille à Paris en 2024 !
Le prix à payer…
Une jeune socialiste m’a fait valoir aujourd’hui que l’accord NUPES avait un effet positif pour le P.S : des jeunes se tourneraient vers lui (comme ces soutiens de Christiane TAUBIRA dans sa vraie fausse tentative présidentielle) au double motif de son nouvel ancrage à gauche, mais sans les outrances mélenchonesques, ce qui lui donnerait un avantage de crédibilité, au moins apparent, apprécié de ces nouveaux Camarades.
Que cet accord ait ravi un grand nombre de gens, c’est un fait ! L’aspiration unitaire trouvait ainsi sa tardive mais – de leur point de vue – heureuse satisfaction. Que cela semble donner au P.S une nouvelle virginité « à gauche » propre à séduire le chaland politique, c’est tellement vrai que la direction n’a pas craint de lancer une campagne d’adhésion surfant sur cette vague(lette).
Ma conviction est que c’est au prix de mensonges dont le prix sera infiniment plus lourd à assumer que l’absence d’un groupe parlementaire. Mensonges sur le positionnement idéologique qui a de quoi faire se retourner Jaurès 10 fois dans sa tombe. C’est la revanche de Guesde qui nous est servie et les photos assez grotesques des dirigeants nupesques devant le buste du grand homme n’y changeront rien ! Mensonge sur les programmes : on peut discuter d’un trop grand alignement de la social-démocratie européenne sur le libéralisme et le libre-échangisme dominants depuis la chute du mur de Berlin et l’acte de décès des économies administrées, on ne peut pas faire comme si une politique ignorant toute contrainte gestionnaire pourrait mener autre part que dans le mur : une bonne gestion est, au niveau local comme au niveau national, la meilleure garantie de pérennisation et de développement de notre modèle de protection sociale, s’appuyant sur un service public fort, et pionnier dans la lutte contre le réchauffement climatique ! Cela ne doit brider aucune ambition : ça évite juste de faire n’importe quoi et de générer plus de déceptions et de rancœurs que d’adhésion. On a déjà donné en 1983, non ? Mensonge enfin sur les valeurs, les épisodes décrits plus haut auxquels on ajoutera les déclarations de Mélenchon sur Taïwan sont révélateurs d’un positionnement sur les valeurs républicaines et démocratiques qui, quelques soient les arguties tirées de telle ou telle virgule de l’accord, qui aurait dû interdire un rapprochement de cette nature et à ce degré. Et je n’oublie pas les ambiguïtés sur la laïcité…
Aller ou pas à Blois ?
Je ne serai pas plus à Blois le week-end prochain que je n’allais à La Rochelle autrefois (cliquez pour retrouver mon post de 2009 !). Nul doute que certains ateliers ou conférence soient d’un grand intérêt, ma copine Catherine PIAU, fidèle participante me les a souvent vantés. Mais le cirque politicien pré-congrès qui y sera mis en scène me fait préférer les Rendez-vous de l’Erdre depuis toujours ! Et puis, pour permettre à l’ami Bassem de s’y rendre, c’est moi qui assurerai les mariages en mairie de Chantenay samedi matin ! Si ça n’est pas de l’abnégation 😉 !
J’aborde ce congrès du P.S dans une grande perplexité. C’est plutôt dans la minorité sortante que je me retrouve, partageant la plupart de ses analyses et notamment sur la stratégie NUPES et sur les valeurs républicaines. Pour autant, je vois bien qu’une incarnation de cette ligne par Stéphane Le Foll ou Jean-Christophe Cambadélis serait un véritable repoussoir : la politique, ce sont des valeurs et des orientations, mais aussi des pratiques et des comportements politiques. Les leurs sont d’une autre époque.
Je ne voudrais pas que la simple évocation du « retour des éléphants » soit une facilité permettant à la direction sortante d’éviter le débat de fond qui doit s’engager et de faire oublier que, contrairement aux pachydermes honnis (dont on oublie toujours de mentionner les qualités exceptionnelles d’endurance et de fidélité), elle n’a jamais gagné la moindre élection.