Pascal Bolo 1er adjoint au Maire de Nantes et quelques autres missions…

24 août 2022

Ma rentrée ou les tweets auxquels vous avez échappé !

Vous l’aurez peut-être observé, mes profils sur les réseaux sociaux que je fréquente et alimente ne recèlent que des éléments liés à mon activité politique et à mes mandats et fonctions électives (trop nombreuses, oui, je sais !). On n’y trouvera ni les photos de mes enfants et petits-enfants (quel bonheur !), ni rien de ma vie personnelle. C’est pourquoi, partant du principe que les vacances lui sont réservées, je n’ai aucune activité numérique pendant mes congés, à de rares exceptions près, comme l’hommage immédiatement rendu au Capitaine Pascal Allaire, sapeur-pompier et chef du Centre d’Incendie et de Secours de Saint-Lyphard, décédé en opération cet été.

Cette diète numérique ne va pas jusqu’à me désintéresser de l’actualité locale et politique ni à résister à la tentation d’une veille discrète, même si j’ai pu lâcher ici ou là un « like », pour Cécile ou Sophie, parce que c’est Cécile et Sophie !

« Nous aussi, ça nous fait des vacances !» disent en écho mes followers Twitter taquins ou amis FB caustiques ! Dont acte !

Cet été a pourtant été riche d’occasions de faire étalage de mon mauvais esprit congénital, auquel rien, et surtout pas une ambition politique, ne saurait me faire renoncer !

Ainsi, j’ai bien cru que LFI allait nous gratifier d’un communiqué dénonçant l’exécution sans jugement par les américains du chef d’Al Qaïda, successeur de Ben Laden. Ils n’ont pas dû oser. C’eût été pourtant assez cohérent avec leurs positionnements habituels, d’autant plus que l’arme utilisée est tout à fait terrifiante et aurait pu alimenter les vieux réflexes anti-américains dont ils sont coutumiers !

J’ai également attendu en vain un rapport d’Amnesty International dénonçant l’infiltration du Djihad Islamique en Palestine au milieu des populations civiles, comme pour l’Ukraine, lorsque les attaques de Tsahal ont tué des dizaines de personnes dont 5 enfants officiellement reconnus par elle comme victimes de ses frappes. Amnesty fait partie de ces organisations non gouvernementales qui ont été largement phagocytées par des militants bien loin de l’esprit des leurs pères fondateurs, hélas… Terrible épisode que celui des attaques d’Israël et des ripostes du Djihad Islamique en Palestine. Encore une fois, on a pu constater que l’antisionisme revendiqué d’une partie de ce qui prétend être de la gauche, est bel et bien un antisémitisme. Convaincu de l’iniquité, de l’illégalité et de l’inefficacité de la politique des gouvernements de droite israéliens, scandalisé par la poursuite des implantations de colonies dans des territoires occupés, attentif aux récits terribles de tous les amis et collègues qui se sont rendus notamment à Gaza, partisan comme tant d’autres d’une solution de paix à deux états sans ignorer les difficultés pour y parvenir, je n’oublie pas pour autant que les djihadistes visés, comme leurs ennemis intimes du Hamas, professent la même idéologie barbare qu’il faut bien nommer comme étant islamiste ou islamo-fasciste, si l’on préfère. Celle qui a tué, massacré, à Charlie Hebdo, un 13 novembre à Paris, un 14 juillet à Nice, le Père Hamel et Samuel Paty. Comment condamner ceux qui s’y attaquent surtout si leur population est à portée de leurs roquettes ?

Dans ce contexte, l’hallucinante proposition de résolution signée de parlementaires « NUPES », assimilant le régime politique Israëlien à celui de l’Afrique du Sud de l’Apartheid, entre autres stupidités, a une fois de plus illustré les terribles ambiguïtés de cette pseudo-gauche avec laquelle, décidément, je ne peux rien avoir affaire, encore moins m’y soumettre. Car oui, cher Jérôme Guedj, c’est bien d’avoir réagi avec fermeté et clarté, mais il aurait fallu réfléchir un peu plus avant de contribuer à créer les conditions de cette soumission honteuse à ces gens. Quelle tristesse de voir le nom de Julie Laernoes dans les signataires de cette saleté…

Sois sage, ô ma colère…

Une colère peut être saine, assurément. Elle ne peut cependant durer qu’un temps, sauf à se muer en ressentiment qui est un enfermement pour celui ou celle qui y succombe. C’est la raison pour laquelle l’expression de ma colère envers Olivier Faure et la direction du Parti Socialiste, qui aurait dû démissionner dix fois si elle avait un soupçon de dignité, trouve sa fin. Encore faut-il qu’on ne la provoque pas trop ! Passons sur le coming out quasi-gauchiste du brave Olivier qu’on a envie de plaindre pour avoir enduré tant d’années le joug et la férule de cet abominable social-traitre de Jean-Marc AYRAULT et du répugnant social-libéral qu’est François HOLLANDE. Que de souffrances dissimulées, supportées stoïquement, sans jamais songer à se démettre des postes auxquels ils l’avaient nommé ! Et quelle libération que cette reconnaissance de Mélenchon et ses disciples comme nouveaux guides de la gauche ! Faut-il pleurer, faut-il en rire ?

Mais s’agissant de mon ami Christophe Clergeau, c’est vraiment l’affection sincère que j’ai pour sa personne qui me fait mettre tellement en colère quand il ose twitter sur la rentrée politique d’une gauche diverse, « comme l’Europe en fait », tout réjoui de sa trouvaille. Comme j’étais encore en vacances, je me suis retenu de lui répondre combien je regrettais que le foutage de gueule ne soit pas discipline olympique, car il aurait une bonne chance de médaille à Paris en 2024 !

Le prix à payer…

Une jeune socialiste m’a fait valoir aujourd’hui que l’accord NUPES avait un effet positif pour le P.S : des jeunes se tourneraient vers lui (comme ces soutiens de Christiane TAUBIRA dans sa vraie fausse tentative présidentielle) au double motif de son nouvel ancrage à gauche, mais sans les outrances mélenchonesques, ce qui lui donnerait un avantage de crédibilité, au moins apparent, apprécié de ces nouveaux Camarades.

Que cet accord ait ravi un grand nombre de gens, c’est un fait ! L’aspiration unitaire trouvait ainsi sa tardive mais – de leur point de vue – heureuse satisfaction. Que cela semble donner au P.S une nouvelle virginité « à gauche » propre à séduire le chaland politique, c’est tellement vrai que la direction n’a pas craint de lancer une campagne d’adhésion surfant sur cette vague(lette).

Ma conviction est que c’est au prix de mensonges dont le prix sera infiniment plus lourd à assumer que l’absence d’un groupe parlementaire. Mensonges sur le positionnement idéologique qui a de quoi faire se retourner Jaurès 10 fois dans sa tombe. C’est la revanche de Guesde qui nous est servie et les photos assez grotesques des dirigeants nupesques devant le buste du grand homme n’y changeront rien ! Mensonge sur les programmes : on peut discuter d’un trop grand alignement de la social-démocratie européenne sur le libéralisme et le libre-échangisme dominants depuis la chute du mur de Berlin et l’acte de décès des économies administrées, on ne peut pas faire comme si une politique ignorant toute contrainte gestionnaire pourrait mener autre part que dans le mur : une bonne gestion est, au niveau local comme au niveau national, la meilleure garantie de pérennisation et de développement de notre modèle de protection sociale, s’appuyant sur un service public fort, et pionnier dans la lutte contre le réchauffement climatique ! Cela ne doit brider aucune ambition : ça évite juste de faire n’importe quoi et de générer plus de déceptions et de rancœurs que d’adhésion. On a déjà donné en 1983, non ? Mensonge enfin sur les valeurs, les épisodes décrits plus haut auxquels on ajoutera les déclarations de Mélenchon sur Taïwan sont révélateurs d’un positionnement sur les valeurs républicaines et démocratiques qui, quelques soient les arguties tirées de telle ou telle virgule de l’accord, qui aurait dû interdire un rapprochement de cette nature et à ce degré. Et je n’oublie pas les ambiguïtés sur la laïcité…

Aller ou pas à Blois ?

Je ne serai pas plus à Blois le week-end prochain que je n’allais à La Rochelle autrefois (cliquez pour retrouver mon post de 2009 !). Nul doute que certains ateliers ou conférence soient d’un grand intérêt, ma copine Catherine PIAU, fidèle participante me les a souvent vantés. Mais le cirque politicien pré-congrès qui y sera mis en scène me fait préférer les Rendez-vous de l’Erdre depuis toujours ! Et puis, pour permettre à l’ami Bassem de s’y rendre, c’est moi qui assurerai les mariages en mairie de Chantenay samedi matin ! Si ça n’est pas de l’abnégation 😉 !

J’aborde ce congrès du P.S dans une grande perplexité. C’est plutôt dans la minorité sortante que je me retrouve, partageant la plupart de ses analyses et notamment sur la stratégie NUPES et sur les valeurs républicaines. Pour autant, je vois bien qu’une incarnation de cette ligne par Stéphane Le Foll ou Jean-Christophe Cambadélis serait un véritable repoussoir : la politique, ce sont des valeurs et des orientations, mais aussi des pratiques et des comportements politiques. Les leurs sont d’une autre époque.

Je ne voudrais pas que la simple évocation du « retour des éléphants » soit une facilité permettant à la direction sortante d’éviter le débat de fond qui doit s’engager et de faire oublier que, contrairement aux pachydermes honnis (dont on oublie toujours de mentionner les qualités exceptionnelles d’endurance et de fidélité), elle n’a jamais gagné la moindre élection.

5 juin 2017

Et le gagnant est…

Chères concitoyennes et chers concitoyens du 6ème canton de Nantes, électrices et électeurs de la première circonscription de Loire-Atlantique,

Évidemment, il avait de quoi être en pétard, le Premier secrétaire du P.S d’Indre et Loire. Marisol Touraine, ministre des affaires sociales au bilan pourtant plus qu’honorable, venait, toute honte bue, de changer ses affiches de candidate socialiste en candidate « Majorité Présidentielle » tout en bleu ciel…le lendemain de la limite de dépôt des candidatures. Jurant un peu tard qu’on ne l’y prendrai plus, et souhaitant signifier que le P.S ne soutenait plus l’ingrate Marisol (qui doit s’en moquer éperdument, soit dit en passant), il déclara tout à trac qu’il laissait les électeurs « libres de leur vote » ! Diantre ! Ils ne l’étaient donc pas avant ? Même en invoquant une maladresse d’expression sous le coup d’une légitime émotion, je me suis pris à trouver une circonstance atténuante à la fourbe Marisol : flanquée d’un apparatchik de cet acabit, pas commode d’assumer le poing et la rose…

Tout ça pour vous dire que les consignes de vote, c’est du passé. Non qu’il soit inutile quand on est en situation de responsabilité partisane de recommander le « bon choix » à ses militants et sympathisants : ça fait partie du job ! Non qu’il soit illégitime pour un ou une candidate éliminée à l’issu du premier tour d’affirmer un soutien à un candidat qualifié pour le dimanche d’après : certains électeurs seront demandeurs que celui ou celle en qui ils avaient confiance les éclaire dans leur libre choix par un désistement en bonne et due forme. Mais de là à poser les choses entre consigne et liberté de vote…

Le choix que j’exprime aujourd’hui, pour notre singulière première circonscription de Loire-Atlantique, relève donc juste de l’explication de vote. Pas d’un soutien. Pas d’un appel. Encore moins d’une consigne ! Acteur de la vie politique locale, votre élu cantonal, je vous dois juste le pourquoi du comment.

Dès le premier tour de la présidentielle, comme nombre de mes camarades et collègues qui ont eu la sagesse de le taire (eux !), j’ai voté Emmanuel Macron. Pour ne pas risquer un second tour Fillon-Le Pen d’abord (j’adore ceux qui disent après : « Ben tu vois, y avait pas de risque! » Encore fallait-il que quelques-uns fassent le boulot, eh ! Banane!), pour éviter à mon pays la honte de placer Le Pen en tête ensuite.

Mes priorités pour la législative nantaise ne sont pas éloignées. La première circonscription est celle où le rapport droite-gauche tel qu’il ressort du premier tour de la présidentielle est le plus serré. Ou le moins favorable à mon camp, la gauche, dit autrement. Même si elle n’apparaît pas comme la plus probable, l’hypothèse que, dans cette période politique illisible et largement imprévisible, la droite reprenne une circonscription que François de Rugy et votre serviteur lui avaient arrachée au lendemain de l’élection de Sarkozy ne peut être écartée. Et ça, jamais ! D’abord parce qu’au plan national, je souhaite le succès du quinquennat Macron et que ce n’est pas avec une cohabitation et une majorité LR à l’Assemblée que ce sera possible. Ensuite parce qu’au plan local, tout doit être fait pour favoriser la poursuite de la mise en œuvre du projet nantais autour de Johanna Rolland : un député de droite Sarko-filloniste à Nantes Nord et en-deçà ne correspond pas à ce dessein que je crois d’intérêt général. (more…)

28 mai 2017

Ne pas vouloir soutenir mais devoir choisir !

« Et toi, tu soutiens qui dans la 1ère, de Rugy, Seassau, quelqu’un d’autre ?

– Ben non… Personne !

– Tu vas voter blanc ? T’abstenir ?

– Non. Je vais bien devoir choisir… »

Ce dialogue n’a rien d’imaginaire. Il résume la difficulté qu’il y a de nos jours à refuser d’être binaire, à faire valoir tout le nuancier de nos hésitations et de nos aspirations contradictoires !

Oui je peux considérer avoir vocation à être dans la majorité sans pour autant être rallié à En Marche, sans dissimuler que je suis Socialiste encarté et que j’ai la ferme intention de le rester !

Non, je ne peux pas m’engager auprès de François de Rugy alors qu’il a été un parlementaire plus loyal à la majorité précédente qu’un paquet de socialistes. Car au fil de son tortueux parcours, où la légitime certitude de son propre talent et la croyance en son destin tiennent lieu de cohérence, il soutient dans ces élections, y compris par la voix de son gentil suppléant Mounir, des adversaires de mes amis Karine Daniel, Alain Robert, Dominique Raimbourg ou Michel Ménard, dont je pense que la réélection (élection pour Alain) serait une bonne chose pour le pays, y compris pour donner une majorité au Président Macron, et pour Nantes. C’est important, Nantes…

Dessin de FRAP

Non, je ne peux pas soutenir Aymeric Seassau, que je tiens pourtant en grande estime personnelle, parce que sa ligne politique n’est pas la mienne dans de trop nombreux domaines, la question européenne étant au centre de divergences de fond, y compris sur la politique économique et sociale. Son aversion pour Mélenchon et le mélenchonisme est nécessaire et bienvenue à mes yeux, mais pas suffisante (avoir du se fader respectivement et successivement Valls, Hamon et Mélenchon comme candidats officiels respectifs, ça crée pourtant des complicités !). Sa volonté de rassemblement est malheureusement exactement inversement proportionnelle à sa capacité à le réaliser : le soutien de Benoit Hamon et de quelques collègues municipaux et camarades socialistes en est un révélateur cruel et paradoxal (cf 19+6 =25?).

Dès lors qu’un soutien à la France Insoumise et ses candidats successifs est inenvisageable et que je ne connais que trop le candidat EELV, que me reste-t-il ? Antoine Nivard ? Il est partout. A l’aune de la présence de terrain, il gagnerait haut la main ! A la courtoisie et la gentillesse aussi ! Mais cela suffit-il ?

Mon parti a trouvé son salut dans une fuite peu glorieuse mais rendue inévitable par le calendrier, et surtout sage, en ce qu’elle ne rajoute pas à la confusion à gauche en ajoutant une candidature. Mais, et c’est paradoxal, il prive ainsi ses électeurs-trices qui partagent mes incertitudes, du chaînon entre Aymeric et François. Et, comme tous les autres sont présents jusqu’à la nuance, il se voit, le chaînon manquant de la 1ère circonscription !

Résultat : je n’ai à apporter aux questionnements de mes concitoyens que ma propre absence de réponse…

Il me faudra bien trancher, pourtant… Et dire ce choix puisque je pense que c‘est un devoir pour un responsable politique, aussi modeste soit cette responsabilité !

« Z’avez une semaine ! » me répond l’écho !

16 mai 2017

Législatives sur la 1ere circonscription de Loire-Atlantique

Filed under: Aimons les socialistes !,Législatives 2017 — pascal @ 17 h 16 min

Communiqué officiel de moi-même

Devant un début d’emballement microcosmique, je tiens à préciser que je n’ai jamais caché à mes camarades socialistes que, au cas où une candidature socialiste viendrait à être finalement décidée par nos instances dans la 1ère circonscription de Loire-Atlantique, jusqu’ici gelée pour un partenaire, je prendrais mes responsabilités d’élu local plutôt bien implanté sur le territoire de la circonscription.

L’hypothèse d’une telle décision s’est trouvée momentanément ravivée par la présence de candidats R.E.M dans toutes les circonscriptions du département dans le nouveau contexte créé par l’élection d’E Macron, République En Marche se trouvant doté ici d’un député…sortant ayant rompu avec les engagements de la primaire de la BAP, ce qui pouvait légitimement réinterroger la position initiale du Parti Socialiste !

J’avais donc récemment confirmé que, le cas échéant, et avec Erwan Huchet comme suppléant implanté dans la partie orvaltaise de la circonscription, nous étions prêt à nous présenter malgré notre impréparation et l’évidente improvisation à laquelle nous soumettaient les circonstances, pour un combat à l’issue fort incertaine au regard de l’éparpillement des forces de gauche et du double avantage du sortant.

Soupesant les inconvénients respectifs des deux options (présence ou non présence du P.S), le Conseil fédéral d’hier soir a clos le débat dans ce contexte, en renonçant sagement et en responsabilité à la présence du Parti Socialiste dans cette élection, et ce, à une très large majorité.

Mon ami Erwan semble en avoir plus de regrets que moi. Pour ma part, je suis totalement solidaire de cette décision, qui, accessoirement, ne peut que simplifier la gestion d’un agenda déjà chargé ! La question de notre candidature ne sera donc pas posée aux militants et restera une hypothèse de travail sans objet.

Je ferai connaître ultérieurement, au cas où il intéresserait quelqu’un, ce qui n’est pas sûr, mon choix parmi les déjà nombreux candidats à ce siège à l’Assemblée Nationale.

 

14 mai 2017

Et maintenant, que faire (ou ne pas faire) ? (II)

Socialiste, dans la majorité

J’avais eu l’occasion de donner acte à Goulven Boudic, du fait que le positionnement proclamé d’Emmanuel Macron, additionné à la présence de l’extrême-droite au second tour de notre présidentielle bipolarisante, comportait un risque majeur : celui de limiter l’alternative politique entre lui et l’extrême-droite. Dans l’hypothèse de son échec, il ne resterait donc que le pire.

Aujourd’hui, ce risque a pris corps avec l’élection dudit Macron et avec la danse du ventre des courtisans de tous bords visant à effacer le clivage structurant depuis toujours de la politique en France et ailleurs : la droite et la gauche.

Je ne crois pas à cet effacement qui n’est évidemment pas souhaitable au regard du risque ci-avant décrit.

Dessin de FRAP http://frap-dessins.blogspot.fr

Il y aura toujours débat entre ceux qui portent les vertus de la compétition et ceux qui préfèrent la coopération. Entre ceux qui préfèrent la charité individuelle et ceux qui croient à la solidarité collectivement organisée. Entre ceux qui pensent que la liberté totale des acteurs économiques est plus efficace et ceux qui portent la volonté d’une régulation, voire d’un contrôle social ou public des moyens de production. Entre ceux qui pensent que les inégalités sont regrettables mais inhérentes à la nature humaine, et ceux qui refusent de s’y résoudre et portent l’Egalité au cœur et en action. Entre ceux qui croient à une prédestination et ceux qui pensent que rien n’est écrit. Entre ceux qui pensent que les inégalités de revenu et de richesses sont inéluctables, légitimes et indicateurs de mérites et ceux qui observent que la rente et l’héritage perpétuent ces inégalités de manière inacceptable et qu’une redistribution est nécessaire. Bien sûr, tout n’est pas binaire et manichéen. Bien sûr, chacun d’entre nous place son propre curseur entre chacun de ces pôles. Bien sûr, la vérité n’est jamais totalement d’un côté. Mais quand même… La réaction aux inégalités est probablement le critère le plus important pour apprécier l’appartenance à une des deux familles de pensée.

Alors, comment faire pour faire vivre ce clivage éminemment démocratique dans le contexte nouveau (et déstabilisant !) qui nous est proposé. Comment le faire sans dogmatisme, sectarisme ni étroitesse d’esprit, mais dans la clarté ?

En restant soi-même, fidèle à ses valeurs, à sa famille politique et à ceux dont on a la fierté d’être compagnon de route ou ami.

Pour ma modeste part, j’entends rester Socialiste, membre du Parti éponyme, comme depuis bientôt 35 ans. Je ne crois pas à sa mort tout autant que je suis convaincu qu’il est au bout d’un cycle et que les fondements d’une époque nouvelle doivent être rapidement établis.

Et je pense que la place des Socialistes est, dans le respect de ce que nous sommes, de ce que nous portons, dans la majorité future d’Emmanuel Macron. Pour la réussite de son quinquennat au service de nos concitoyens, pour le faire pencher du bon côté du clivage dont je réaffirme la pertinence. Cela qui n’a rien à voir avec la préservation des appareils ou des coteries sclérosantes, ni n’empêche en quoi que ce soit le renouvellement attendu des pratiques et du personnel politique.

Je ne reviens pas sur les raisons pour lesquelles je pense inepte de classer le nouveau Président et son projet à droite. Il n’est pas conservateur, encore moins réactionnaire. Trop libéral en économie à notre goût ? C’est certain. Incompatible avec nos valeurs et nos aspirations de justice sociale et de solidarité, de transformation sociale ? Sûrement pas. (more…)

8 mai 2017

Et maintenant, que faire (ou ne pas faire) ? (I)

19+6 = 25 ?

J’ai une admiration profonde pour Philippe Torreton. Surtout depuis le souvenir d’un meeting à Nantes en 2005 lors de la campagne pour le OUI au référendum sur le Traité Constitutionnel Européen. Quelle présence, quel talent, quel discours ! J’ai retrouvé ce talent dans le texte qu’il a publié dans L’Obs dans l’entre deux tours et qui converge avec des commentaires ou regrets que j’entends depuis le 23 avril : s’il y avait eu accord entre Hamon et Mélenchon, la gauche aurait été au deuxième tour. Cela rejoint l’encouragement qui nous était fait à soutenir Hamon lors de la primaire de la BAP, au motif qu’il serait le mieux armé pour obtenir une candidature unique de la gauche et des écolos. On sait ce qu’il en advint… Et voilà que des collègues, pour qui j’éprouve respect et amitié pour la plupart, nous lance un appel local allant dans le même sens pour les législatives dans le département.

Ce qui me surprenait dans le texte de Torreton, c’est qu’il donnait lui-même à voir, dans sa critique des atermoiements de la « France Insoumise » et de Mélenchon pour appeler (à tout le moins) à faire barrage à l’extrême-droite, une raison essentielle pour laquelle additionner les voix d’Hamon et de Mélenchon et en déduire une probable présence au second tour, était une vue de l’esprit, un fantasme politique ou un mirage électoral au mieux, une tromperie au pire.

Dessin de X. Gorce 8-05-2017 www.lemonde.fr

Mélenchon et une partie de ses troupes militantes haïssent la gauche de gouvernement bien plus sûrement que la droite et l’extrême-droite. Il a suffit d’entendre l’entame d’intervention haineuse de Mélenchon dimanche soir pour s’en convaincre. Ou, avant le second tour, d’écouter sur France Inter un militant mélenchoniste envisager tranquillement de voter blanc ou de s’abstenir, jugeant que la probabilité d’une victoire de Le Pen était suffisamment faible pour qu’il ne s’abaisse pas à participer à sa défaite. Plutôt risquer les fascistes que de voter pour l’abominable social-libéral ! Position à la fois lâche et irresponsable. Espérer un accord avec Mélenchon et plus encore qu’il soit suivi par cette partie radicalisée de son électorat était donc une chimère. A courir derrière, Benoît a perdu sur tous les fronts. C’est le même écueil qui guette à l’évidence la tentative de nos camarades locaux, si elle prospérait. Cette stratégie erronée a pris une gifle, pourquoi tendre l’autre joue ? L’impossibilité dans laquelle ils se trouvent de faire renoncer les candidats aux législatives de la « France Insoumise », ajoutée à la dynamique évidente dont vont bénéficier les candidats désormais estampillés « La République en marche » condamne leur tentative à l’échec. (more…)

11 mars 2017

De l’obsolescence, de la sagesse…

Il est devenu banal de s’esbaudir ou de se lamenter ou de s’avouer perplexe devant le tour de force ou de magie du dénommé Macron Emmanuel, candidat cru (du verbe croire) quand il voue aux gémonies un système dont il est un des produits les plus purs. Un des plus brillants aussi, c’est une partie du problème de Benoît, mais ça n’a rien à voir. J’avais déjà relevé que Manuel Valls ne s’en est jamais remis, cornérisé par la trahison méthodique de l’époux de Brigitte (pas notre JMA, hein!) qui a préempté la modernité à son profit exclusif.

Autre phénomène relevé dès le début d’ « En marche ! », l’ancienneté politique si ce n’est l’âge des parrains initiaux du jeune homme. Gérard Collomb, Jean-Claude Boulard… Ce n’est pas la Jeune Garde !

Et voilà que ce phénomène prend de l’ampleur ! Deux anciens maires auxquels je voue une admiration certaine pour des raisons différentes, Bertrand Delanoë et Joël Batteux. Et un ancien président de Région pour lequel l’affection et la reconnaissance s’ajoute à l’admiration, Jacques Auxiette. Et Robert Hue (ne riez pas, sa tribune dans le Monde est quand même tissée d’une intelligence et d’une lucidité qu’on espère plus de… Non. Pas de noms, il y en aurait trop !). Et Patrick Braouezec. Et peut-être Le Drian, et, qui sait, JMA, Bartolone…

Bref ! Le jeune chantre de la rénovation du système politique serait d’abord soutenu par un quarteron de politiciens en r’traite ou pas loin ! « Que représente M. Delanoë ? Au nom de quoi est-il invité à la matinale de France Inter ?» s’égosille un analyste local ? « Tous ces gens vont à la soupe, chercher des postes », ose la rumeur facebookienne, oubliant que la caractéristique commune de tous ces caciques est justement de n’être plus demandeur d’une quelconque investiture et allant parfois jusqu’à leur dénier la qualité d’hommes de gauche.

On peut tout à fait postuler que tous ces barons chenus sont des vestiges des temps anciens, les réputer frappés d’obsolescence, de sénilité politique, traces presque effacées du cycle d’Epinay, bons à exposer au Chronographe….

On peut les soupçonner de ne concevoir que le déluge comme pouvant succéder à leur glorieuse époque, de traiter avec la condescendance du patriarche cacochyme et malveillant notre malheureux et légitime candidat primé, vieux beaux indignes, redoutant par dessus tout de devoir admettre qu’on se porte très bien voire mieux libéré du joug de leur férule tutélaire ! (more…)

4 mars 2017

Faire vivre le débat démocratique

Bon, ben voilà, c’est fait. J’ai rempli mon parrainage de Conseiller départemental pour Benoît Hamon et, promis, je le posterai !

Je le fais d’abord par cohérence et discipline : élu socialiste, encarté depuis plus de 30 ans, je dois mon parrainage au candidat de mon parti. Point barre.

Ou alors, c’est que je quitte mon parti. Ce qui, selon moi, serait une erreur et une faute.

Une erreur car la ligne politique qui est la mienne est majoritaire au sein du P.S au regard du seul indicateur qui vaille : le dernier congrès. Ceux qui prétendent que la primaire y a changé quelque chose se trompent lourdement : la primaire, ça désigne le-la candidat-e, pas l’orientation du parti. Et quand bien même un candidat minoritaire dans son parti vient à gagner cette primaire, c’est par un collège électoral différent. Le respect du vote militant, c’est une base, que je sache… Si un scrutin ouvert au-delà du parti venait annuler le vote des militants, je garderais ma cotis’, moi !

Et donc, revenons à nos moutons, si les majoritaires quittent le parti, ils le laissent…aux minoritaires, c’est arithmétique !

Pour ma part, j’aime les minoritaires du P.S quand ils le restent. Ils ont, en tant que minoritaires, une fonction, une utilité, un ADN politique. C’est leur vocation : leur pensée politique est conçue pour rester minoritaire. Leurs pratiques politiques et leurs postures sont cohérentes avec elle. Qu’un accident politique ou une désertion massive viennent à les rendre majoritaire, le P.S serait voué lui-même à la minorité, à l’opposition permanente, livrés aux maladies infantiles persistantes de la gauche (cf. de nombreux posts précédents), condamné à laisser la droite gouverner. Donc, pas d’erreur, je reste au P.S ! On ne va pas le laisser entre des mains qu’on ne saurait qualifier de mauvaises, juste d’inadaptées à sa vocation de parti de gouvernement. Le transformer oui, c’est urgent, et en profondeur ; le saborder, non ! (more…)

20 février 2017

Macron-Hamon : pile et face ?

Il m’est venu une drôle idée… Et si le Revenu Universel de Benoît Hamon et l’Uberisation incarnée par Emmanuel Macron n’étaient que les deux faces de la même pièce ? Je m’explique.

Dessin de Xavier Gorce www.lemonde.fr 14-02-2017

J’ai entendu ma collègue Christine Meyer, prof’ de philo aux repères républicains ancrés dans quelques décamètres de fondations en béton, expliquer, références à l’appui, que le Revenu Universel était peut-être d’inspiration libertaire mais sûrement pas de gauche.

J’ai entendu une autre fois un spécialiste de l’entreprise, indubitablement homme de gauche, me susurrer que nous devrions peut-être bien réfléchir à la fin du salariat.

Je tire de ces deux conversations que le P.S est décidément responsable et coupable d’un manque de travail théorique rédhibitoire pour offrir une perspective collective aux masses laborieuses (ou qui voudraient bien l’être ou le redevenir).

En tous cas, la convergence entre les deux démarches me saute aux yeux.

Que dit mon candidat Benoît que j’ai ? Que la révolution numérique va détruire tellement d’emplois qu’il faut envisager la fin du travail comme modèle dominant et remplacer des allocations sous conditions de ressources financées par des cotisations ou par l’impôt, par un Revenu Universel financé par l’impôt.

Que dit Emmanuel Macron ? Que les systèmes paritaires ont vécu, que le financement de la protection sociale par des cotisations assises sur les salaires a vécu, que le RSI doit être supprimé, et qu’un régime universel de sécurité sociale financé et géré par l’état doit remplacer le système actuel.

Je n’ai pas encore détaillé le programme fiscal de Macron mais je ne doute pas qu’il sera d’accord avec Hamon (et avec moi !) pour décréter, corollaire du prélèvement à la source, l’individualisation de l’impôt sur le revenu, la fin du quotient familial, et la fusion IR-CSG avec un crédit d’impôt par enfant à charge. Observons avec Jean-Marc Ayrault qui s’y est abîmé la dentition que la condition de la constitutionnalité de cette fusion est liée à la perte officielle et définitive du statut de cotisation de la CSG.  Il lui interdit en effet aujourd’hui d’être progressive et non plus proportionnelle. Je sais, c’est technique, mais essentiel. Le Conseil constitutionnel a toujours considéré que l’impôt pouvait être progressif pour être redistributif (on paye proportionnellement plus si on gagne plus pour réduire les inégalités) dans la limite d’un caractère confiscatoire. Il a maintes fois affirmé que ce n’était pas le cas pour les cotisations sociales : on paye proportionnellement autant quel que soit son niveau de revenu pour bénéficier des mêmes droits et prestations. Seul un plafonnement est paradoxalement admis (toujours l’angoisse de la confiscation).

Or, la C.S.G, qui a toute les caractéristiques d’un impôt sur le revenu, a encore un statut (et un nom) officiel de cotisation, concession historique aux pourfendeurs d’une « nationalisation de la sécu », Force Ouvrière en tête.

Voilà donc que la proposition fiscale d’Hamon se trouve être parfaitement adaptée à la proposition sociale de Macron, elle même parfaitement adaptée au fameux Revenu Universel… (more…)

De la démocratie et de son respect…

1. La primaire de la gauche a donné un résultat dont personne ne conteste les effets : Benoît Hamon est mon candidat comme il est le candidat de toutes celles et tous ceux qui ont participé à ce processus. J’ai présidé un bureau de vote, ça vaut participation, non ? François de Rugy s’est présenté, lui, mais il semble hésiter sur les conclusions à en tirer. Il faut dire qu’il était venu là par conviction unitaire (j’en témoigne), et par intérêt personnel (j’en témoigne aussi). Sur l’unité, il est pris à contre-pied puisque ses anciens copains d’EELV qui maudissaient les Socialistes, trouvent que Hamon est finalement fréquentable, surtout quand Jadot ne réussit pas à avoir ses 500 signatures, effets co-latéral de la stratégie d’isolement plébiscitée par les militants écolos. Ça va être chaud sur la 1ère circo de Loire-Atlantique, je vous le dis ! Mais j’y reviendrai une autre fois…

Dessin de FRAP
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Mais, normalement, se présenter à un processus électoral vaut acceptation de son résultat. François a même dû signer un papelard dans ce sens. Certes, on peut comprendre que voir Hamon causer d’abord écologie (et circonscriptions…) avec Jadot et pas avec lui qui a pourtant réuni presque 4 fois plus de suffrages que le putatif candidat EELV, il y a de quoi se sentir libéré de sa parole. Or, François, et c’était écrit dès le soir du 29 janvier, semble plus près de rallier Macron que de distribuer les tracts de Benoît.

Donc, de mon modeste point de vue de président de bureau de vote, je suis sommé, statuts du Parti brandis, de respecter le résultat d’une primaire sur lequel s’apprête à s’assoir un de ses participants. Sans doute trouve-t-il qu’un pourcentage de participation de 4,48 %, ce qui fait 1181000 voix pour le vainqueur, ce n’est pas assez. Mais c’est trop pour l’ignorer, non ?

2. Il y a quelques mois, une consultation d’un nouveau genre était organisée à la demande du Président de la République pour demander aux gens principalement concernés s’ils approuvaient le transfert de l’aéroport de Nantes. Avec 550 000 votants sur 975 000 inscrits, soit une participation unanimement considérée comme forte à 55 %, le résultat de cette consultation a été reconnu (même avec atermoiements et intensité divers) par François de Rugy, par Emmanuel Macron, mais pas par Benoît Hamon ! Moi qui suis socialiste encarté depuis plus de 30 ans, Président d’un bureau de vote de la primaire (on le saura!), fortement engagé dans la campagne du OUI à la consultation sur l’A.G.O conformément à une majorité écrasante de son parti, je choisis comment entre une consultation à 4,48 %, et une autre à 55 % , aucune des deux n’ayant de conséquence légale ? Quelqu’un a de l’aspirine ? (more…)

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