Pascal Bolo 1er adjoint au Maire de Nantes et quelques autres missions…

24 août 2022

Ma rentrée ou les tweets auxquels vous avez échappé !

Vous l’aurez peut-être observé, mes profils sur les réseaux sociaux que je fréquente et alimente ne recèlent que des éléments liés à mon activité politique et à mes mandats et fonctions électives (trop nombreuses, oui, je sais !). On n’y trouvera ni les photos de mes enfants et petits-enfants (quel bonheur !), ni rien de ma vie personnelle. C’est pourquoi, partant du principe que les vacances lui sont réservées, je n’ai aucune activité numérique pendant mes congés, à de rares exceptions près, comme l’hommage immédiatement rendu au Capitaine Pascal Allaire, sapeur-pompier et chef du Centre d’Incendie et de Secours de Saint-Lyphard, décédé en opération cet été.

Cette diète numérique ne va pas jusqu’à me désintéresser de l’actualité locale et politique ni à résister à la tentation d’une veille discrète, même si j’ai pu lâcher ici ou là un « like », pour Cécile ou Sophie, parce que c’est Cécile et Sophie !

« Nous aussi, ça nous fait des vacances !» disent en écho mes followers Twitter taquins ou amis FB caustiques ! Dont acte !

Cet été a pourtant été riche d’occasions de faire étalage de mon mauvais esprit congénital, auquel rien, et surtout pas une ambition politique, ne saurait me faire renoncer !

Ainsi, j’ai bien cru que LFI allait nous gratifier d’un communiqué dénonçant l’exécution sans jugement par les américains du chef d’Al Qaïda, successeur de Ben Laden. Ils n’ont pas dû oser. C’eût été pourtant assez cohérent avec leurs positionnements habituels, d’autant plus que l’arme utilisée est tout à fait terrifiante et aurait pu alimenter les vieux réflexes anti-américains dont ils sont coutumiers !

J’ai également attendu en vain un rapport d’Amnesty International dénonçant l’infiltration du Djihad Islamique en Palestine au milieu des populations civiles, comme pour l’Ukraine, lorsque les attaques de Tsahal ont tué des dizaines de personnes dont 5 enfants officiellement reconnus par elle comme victimes de ses frappes. Amnesty fait partie de ces organisations non gouvernementales qui ont été largement phagocytées par des militants bien loin de l’esprit des leurs pères fondateurs, hélas… Terrible épisode que celui des attaques d’Israël et des ripostes du Djihad Islamique en Palestine. Encore une fois, on a pu constater que l’antisionisme revendiqué d’une partie de ce qui prétend être de la gauche, est bel et bien un antisémitisme. Convaincu de l’iniquité, de l’illégalité et de l’inefficacité de la politique des gouvernements de droite israéliens, scandalisé par la poursuite des implantations de colonies dans des territoires occupés, attentif aux récits terribles de tous les amis et collègues qui se sont rendus notamment à Gaza, partisan comme tant d’autres d’une solution de paix à deux états sans ignorer les difficultés pour y parvenir, je n’oublie pas pour autant que les djihadistes visés, comme leurs ennemis intimes du Hamas, professent la même idéologie barbare qu’il faut bien nommer comme étant islamiste ou islamo-fasciste, si l’on préfère. Celle qui a tué, massacré, à Charlie Hebdo, un 13 novembre à Paris, un 14 juillet à Nice, le Père Hamel et Samuel Paty. Comment condamner ceux qui s’y attaquent surtout si leur population est à portée de leurs roquettes ?

Dans ce contexte, l’hallucinante proposition de résolution signée de parlementaires « NUPES », assimilant le régime politique Israëlien à celui de l’Afrique du Sud de l’Apartheid, entre autres stupidités, a une fois de plus illustré les terribles ambiguïtés de cette pseudo-gauche avec laquelle, décidément, je ne peux rien avoir affaire, encore moins m’y soumettre. Car oui, cher Jérôme Guedj, c’est bien d’avoir réagi avec fermeté et clarté, mais il aurait fallu réfléchir un peu plus avant de contribuer à créer les conditions de cette soumission honteuse à ces gens. Quelle tristesse de voir le nom de Julie Laernoes dans les signataires de cette saleté…

Sois sage, ô ma colère…

Une colère peut être saine, assurément. Elle ne peut cependant durer qu’un temps, sauf à se muer en ressentiment qui est un enfermement pour celui ou celle qui y succombe. C’est la raison pour laquelle l’expression de ma colère envers Olivier Faure et la direction du Parti Socialiste, qui aurait dû démissionner dix fois si elle avait un soupçon de dignité, trouve sa fin. Encore faut-il qu’on ne la provoque pas trop ! Passons sur le coming out quasi-gauchiste du brave Olivier qu’on a envie de plaindre pour avoir enduré tant d’années le joug et la férule de cet abominable social-traitre de Jean-Marc AYRAULT et du répugnant social-libéral qu’est François HOLLANDE. Que de souffrances dissimulées, supportées stoïquement, sans jamais songer à se démettre des postes auxquels ils l’avaient nommé ! Et quelle libération que cette reconnaissance de Mélenchon et ses disciples comme nouveaux guides de la gauche ! Faut-il pleurer, faut-il en rire ?

Mais s’agissant de mon ami Christophe Clergeau, c’est vraiment l’affection sincère que j’ai pour sa personne qui me fait mettre tellement en colère quand il ose twitter sur la rentrée politique d’une gauche diverse, « comme l’Europe en fait », tout réjoui de sa trouvaille. Comme j’étais encore en vacances, je me suis retenu de lui répondre combien je regrettais que le foutage de gueule ne soit pas discipline olympique, car il aurait une bonne chance de médaille à Paris en 2024 !

Le prix à payer…

Une jeune socialiste m’a fait valoir aujourd’hui que l’accord NUPES avait un effet positif pour le P.S : des jeunes se tourneraient vers lui (comme ces soutiens de Christiane TAUBIRA dans sa vraie fausse tentative présidentielle) au double motif de son nouvel ancrage à gauche, mais sans les outrances mélenchonesques, ce qui lui donnerait un avantage de crédibilité, au moins apparent, apprécié de ces nouveaux Camarades.

Que cet accord ait ravi un grand nombre de gens, c’est un fait ! L’aspiration unitaire trouvait ainsi sa tardive mais – de leur point de vue – heureuse satisfaction. Que cela semble donner au P.S une nouvelle virginité « à gauche » propre à séduire le chaland politique, c’est tellement vrai que la direction n’a pas craint de lancer une campagne d’adhésion surfant sur cette vague(lette).

Ma conviction est que c’est au prix de mensonges dont le prix sera infiniment plus lourd à assumer que l’absence d’un groupe parlementaire. Mensonges sur le positionnement idéologique qui a de quoi faire se retourner Jaurès 10 fois dans sa tombe. C’est la revanche de Guesde qui nous est servie et les photos assez grotesques des dirigeants nupesques devant le buste du grand homme n’y changeront rien ! Mensonge sur les programmes : on peut discuter d’un trop grand alignement de la social-démocratie européenne sur le libéralisme et le libre-échangisme dominants depuis la chute du mur de Berlin et l’acte de décès des économies administrées, on ne peut pas faire comme si une politique ignorant toute contrainte gestionnaire pourrait mener autre part que dans le mur : une bonne gestion est, au niveau local comme au niveau national, la meilleure garantie de pérennisation et de développement de notre modèle de protection sociale, s’appuyant sur un service public fort, et pionnier dans la lutte contre le réchauffement climatique ! Cela ne doit brider aucune ambition : ça évite juste de faire n’importe quoi et de générer plus de déceptions et de rancœurs que d’adhésion. On a déjà donné en 1983, non ? Mensonge enfin sur les valeurs, les épisodes décrits plus haut auxquels on ajoutera les déclarations de Mélenchon sur Taïwan sont révélateurs d’un positionnement sur les valeurs républicaines et démocratiques qui, quelques soient les arguties tirées de telle ou telle virgule de l’accord, qui aurait dû interdire un rapprochement de cette nature et à ce degré. Et je n’oublie pas les ambiguïtés sur la laïcité…

Aller ou pas à Blois ?

Je ne serai pas plus à Blois le week-end prochain que je n’allais à La Rochelle autrefois (cliquez pour retrouver mon post de 2009 !). Nul doute que certains ateliers ou conférence soient d’un grand intérêt, ma copine Catherine PIAU, fidèle participante me les a souvent vantés. Mais le cirque politicien pré-congrès qui y sera mis en scène me fait préférer les Rendez-vous de l’Erdre depuis toujours ! Et puis, pour permettre à l’ami Bassem de s’y rendre, c’est moi qui assurerai les mariages en mairie de Chantenay samedi matin ! Si ça n’est pas de l’abnégation 😉 !

J’aborde ce congrès du P.S dans une grande perplexité. C’est plutôt dans la minorité sortante que je me retrouve, partageant la plupart de ses analyses et notamment sur la stratégie NUPES et sur les valeurs républicaines. Pour autant, je vois bien qu’une incarnation de cette ligne par Stéphane Le Foll ou Jean-Christophe Cambadélis serait un véritable repoussoir : la politique, ce sont des valeurs et des orientations, mais aussi des pratiques et des comportements politiques. Les leurs sont d’une autre époque.

Je ne voudrais pas que la simple évocation du « retour des éléphants » soit une facilité permettant à la direction sortante d’éviter le débat de fond qui doit s’engager et de faire oublier que, contrairement aux pachydermes honnis (dont on oublie toujours de mentionner les qualités exceptionnelles d’endurance et de fidélité), elle n’a jamais gagné la moindre élection.

31 janvier 2021

A propos d’une situation difficile…

Dans ce beau quartier de Nantes Nord, à l’occasion d’une de ces tentatives récurrentes de maîtrise de halls d’immeubles par les dealers, un bailleur, Vilogia, a décidé de recourir aux services d’une société de sécurité pour empêcher que les tours du 2 et 4 rue Samuel de Champlain, idéalement placées du point de vue des trafiquants, redeviennent les points de deal que le hall du 4, notamment était avant sa réhabilitation. Ouest-France a consacré un article (cliquez ici  ) relayant mon sentiment sur cette initiative il est vrai inhabituelle.

Le fait que les employés de cette société de sécurité (pas une milice comme je l’ai lu) soient Tchétchènes (ce que ne savait peut-être même pas le bailleur Vilogia…) n’a aucune importance et je ne comprend pas que Ouest-France Nantes se soit laissé allé à mentionner la nationalité de ces salariés, juste pour le buzz, comme si le climat n’était pas assez lourd comme ça. Il est légitime que les habitants, les militants associatifs nous interpellent, m’interpellent, puisque je suis dans le quartier l’élu de référence en plus d’être chargé de la tranquillité publique au niveau de la ville.

Les moyens de prévention réclamés par des militants associatifs seront toujours utilement augmentés, mais le mirage de l’argent facile sera toujours plus fort chez une minorité d’esprits faibles et peu éduqués. Le mal des trafics de drogues et d’armes, qui, je le rappelle est mondial, ne peut réellement se combattre qu’à l’échelle planétaire, notamment en agissant contre les déséquilibres du monde, contre la pauvreté, contre la corruption… En attendant, localement, nous augmentons toujours plus les moyens : plus de policiers municipaux, plus de caméras de videoprotection, plus de médiateurs, plus de services de quotidienneté avec la Maison de la Tranquillité Publique… La Police Nationale intervient régulièrement, notamment au 3 Québec où les vitres du hall sont étoilées par des balles de gros calibre depuis ce vendredi, et ses enquêteurs ont fait « tomber » des bandes comme celle qui pourrissait la vie des habitants de la rue de Concarneau il y a peu. Nous demandons toujours plus de moyens au gouvernement. Nous demandons le retour à une vraie police de proximité, présente en permanence dans les tous les quartiers. J’espère que la négociation du Contrat de Sécurité Intégrée actuellement menée aboutira à cela, au moins pour les effectifs.

En attendant, j’en appelle aussi à la part de responsabilité de chacun notamment les parents des adolescents, chair à canon des gros bonnets du trafic. C’est toujours compliqué d’être parents d’adolescents, surtout lorsqu’ils sont confrontés aux discriminations qui minent notre pacte républicain, surtout quand on connaît une précarité grandissante dans le contexte d’aujourd’hui. Mais les valeurs doivent continuer à être transmises aux jeunes et la vigilance sur ce qu’ils font, sortis de l’appartement familial reste nécessaire. L’apparition d’objets, de vêtements de matériels Hightech d’origine inconnue et de financement mystérieux doit interpeller. On sait que les gains du trafic apportent un vrai plus à la vie quotidienne de certaines familles. Mais c’est une impasse qui conduit plus souvent au parloir de la Maison d’Arrêt de Nantes ou de l’établissement pour mineurs d’Orvault qu’à une prospérité durable.
Et surtout, j’en appelle à la responsabilité des acheteurs, consommateurs « récréatifs », intégrés, bien inclus et bien nourris. Il est trop facile de s’abriter derrière le « Y a qu’à légaliser le cannabis » pour s’exonérer d’une réflexion pourtant simple : l’innocent petit plaisir du samedi soir pourrit la vie de milliers de personnes dans les quartiers populaires et tue des mômes de 15 ans. Je suis favorable à une vraie légalisation du cannabis. Mais il n’y a encore ni majorité politique, ni majorité sociale et encore moins de consensus scientifique (ça pose des questions de santé publique, quand même…) pour y arriver. Et je fais observer que bien d’autres produits dont la cocaïne et l’héroïne sont déjà disponibles ici et parfois consommés sur place… Il faudrait les légaliser aussi ?
Alors, devant l’instrumentalisation éhontée cette violence par des politiciens locaux qui semblent s’en repaître, et qui ont généralement en commun de commenter tout cela d’assez loin (le 3 Québec, c’est à 200m de chez moi…), je refuse la logique qui voudrait que chaque fait divers donne lieu à commentaires, communiqués, polémiques stériles, en plus des articles inévitables puisque les faits divers forment la rubrique la plus lue des journaux et de leurs sites et qu’elle est donc économiquement essentielle à leur nécessaire existence…
Je peux juste affirmer ma détermination à ne pas lâcher. Le sentiment d’abandon des habitants est compréhensible. Ce n’est pas la réalité. Les élus (je parle de ceux qui agissent pas de ceux qui commentent avec une forme perverse de gourmandise) sont aux côtés des habitants et continuent de faire tout leur possible pour ce qui est en leur pouvoir, et à exiger de ceux dont c’est la responsabilité première l’engagement et les moyens qui seraient nécessaires.
Parmi les actions que nous menons, il y a le projet global de Nantes Nord, qui intègre pleinement ces questions de tranquillité publique, par la mixité des usages, la mixité sociale encouragées et des formes urbaines et d’habitat moins favorables aux trafics que notre quartier mosaïque. Il avance, trop lentement à mon goût, ralenti parfois de manière surprenante. Mais je ne lâcherai rien, et je mettrai les coups de pied dans toute fourmilière venant à se former pour lui faire obstacle.

2 janvier 2021

Que 2021 soit l’année du retour à la confiance

Filed under: Allez Nantes !,Le plus beau de tous les quartiers du monde — pascal @ 15 h 08 min

Cela fait bien longtemps que je n’avais pas utilisé le Boloblog ! Et bien longtemps que je n’avais pas fait de vidéo. Bonnes résolutions de début d’année ? Qui sait… ?

Bonne année à chacune et chacun d’entre vous !

10 juin 2018

YelloPark : quelques réponses à Eric Chalmel

L’excellent Eric Chalmel, qu’on ne peut soupçonner d’une malveillance particulière à l’égard de la municipalité et de sa Maire, ne comprend pas : quelle mouche a donc piqué Johanna Rolland d’aller se commettre à envisager de favoriser une première française, la construction d’un stade de foot de 40000 places sous maîtrise d’ouvrage et financement exclusivement privés, accompagnés d’un projet urbain d’ampleur certaine dont les bénéfices seraient affectés au financement dudit stade ?

La réponse est pourtant simple : parce qu’elle est convaincue que c’est l’intérêt de Nantes, place historique du foot français, de continuer d’être dotée d’un club de premier plan et d’un équipement permettant d‘accueillir les plus grands évènements sportifs comme les plus grands spectacles internationaux, tout autant qu’elle est déterminée à ce que pas un sous d’argent public local ou même national ne soit affecté à une opération d’investissement le permettant pour les 30 prochaines années. « Avant dix ans, on me reprocherait de n’avoir rien fait aujourd’hui » répète-t-elle légitimement.

Le stade d’une époque…

Jusqu’alors, donnons en acte à notre étonné, et jusque récemment avec la vague de nouveaux stades construits à l’occasion de l’Euro 2016, et toujours pour les sports de salle, c’est la puissance publique locale, plus ou moins aidée par l’état, qui assumait investissement et, à des degrés divers, entretien, mises aux normes et modernisations. Sans parler des subventions de fonctionnement. Or cette époque est révolue. Elle aurait même du l’être avant que des métropoles se fourvoient dans des PPP hors de prix pour des stades dont la seule finalité, l’évènement Euro 2016 passé, est de constituer les centres de profits nécessaires au modèle économique du foot professionnel. La Cour des comptes a sévèrement évalué cette opération, considérant que l’argent public n’aurait jamais du porter ces investissements à des conditions où l’aléa sportif est un risque porté par les dites métropoles, et où jamais les loyers versés par les clubs ne pourront équilibrer l’ensemble de l’opération : les collectivités ne sont dans ce cas jamais en position de force dans la négociation du loyer, soumises qu’elles sont au chantage permanent des dirigeants de club (« Vous voulez être responsable de notre relégation ? »). Le sauvetage sportif in extrémis du LOSC évitant à Lille Métropole plus d’1,5 million d’Euros de perte sèche annuelle et les négociations marseillaises ou stéphanoises sur le mode de gestion des stades et le niveau de leur loyer en sont des illustrations peu réfutables.

La L1, un service public ?

On peut certes, et c’est ce qui taraude notre incrédule, contester, de préférence véhémentement, ledit modèle économique du foot business, dénoncer son inflation salariale délirante et les droits télés démentiels qui viennent de valoriser le spectacle pas toujours génial d’une L1 française à plus d’1 milliard d’Euro. Quel sage pourrait trouver cela raisonnable ? Mais dans ce cas, honorons Albert Mahé jusqu’à plus soif (il est Bretvin comme moi !), qui refusa de voter dans les années 80 le projet du futur stade de la Beaujoire au motif qu’il considérait que l’argent public ne devait pas contribuer aux salaires des footballeurs, déjà élevés à l’époque, quoi qu’infiniment moins qu’aujourd’hui. On cherche à faire passer la Beaujoire pour un « commun », un bien de la collectivité qui serait en passe d’être « privatisé ». Le joli conte que voilà ! La belle illusion ! L’habile trompe-l’oeil ! Certes, ce stade fait partie de l’inventaire des biens de la collectivité, de Nantes Métropole pour être précis. Mais à quel service public est-il aujourd’hui affecté ? La L1 aurait été promue à ce rang honorable sans qu’on m’ait averti ? Je m’esclaffe ! La vérité est qu’il est confié depuis bientôt 18 années au FCN qui en assume l’entretien courant (y compris la pelouse) en échange d’une exploitation exclusive. Le FCN paye à la collectivité une redevance effectivement trop modeste (dont le projet YelloPark rend de fait la nécessaire renégociation sans objet), fruit d’une négociation globale lors du vente du club à la SOCPRESSE en 2000 par l’association FCN. Le deal financier trouvé à l’époque comprenait aussi une subvention de plus 1M€ aujourd’hui quasi-disparue. Il laisse à la charge de la Ville, puis de la Métropole, les investissements du propriétaire. Bref, il en est de la Beaujoire comme des stades nouveaux de 2016, à la différence près que les financements d’état étaient incomparablement plus généreux à l’époque et que l’économie générale du foot ne pouvait se passer des subventions publiques locales et de leurs investissements. On peut donc dire que, dans le contexte de l’époque, Alain Chénard a profité, comme le fait Johanna Rolland aujourd’hui, d’une conjonction d’éléments favorables au maintien à Nantes d’un stade correspondant aux ambitions du club comme à son époque, pour les trente années qui suivaient et au meilleur prix. Affirmer que la vente de Louis-Fonteneau est une « privatisation » n’a donc de sens que sur le plan comptable ! Cela fait 18 ans que le seul droit de la ville est de payer des factures comme le renouvellement rendu obligatoire des sièges et de l’éclairage par les règlements de l’UEFA…

Veillons donc à être cohérent : on ne peut à la fois dénoncer les dérives du foot business et ses mafias et envisager sans rire que la collectivité finance une rénovation de la Beaujoire 1. Elle ne changerait rien à l’immoralité justement dénoncée du système et se contenterait de coûter fort cher au contribuable sans même satisfaire son club résidant et exploitant exclusif. Les inventeurs d’une rénovation se placent dans la situation ou des clients viendraient imposer à un commerçant les conditions matérielles de son exploitation, à ses frais et sans qu’il ait son mot à dire, quand bien même il serait convaincu de l’insuffisante rentabilité de son établissement ainsi rénové. On peut considérer que le foot pro c’est sale, et que Nantes s’honorerait à saborder son club emblématique au nom de la morale. C’est exactement ce à quoi conduirait la seule alternative existant aujourd’hui autrement qu’en rêve au projet YelloPark : le statu quo.

(more…)

11 mars 2018

Le foot rend fou (VI) : huit ans après…

Il y a quelques années, j’avais coutume de dire que deux choses rendaient fou dans ce bas monde, la télé et le foot et que c’était pour ça que JMA m’avait confié ces deux dossiers à son cabinet !

S’agissant du foot, le débat sur le projet YelloPark ne risque pas de me faire revenir sur un diagnostic il est vrai assez banal.

Je ne sais pas trop s’il convient de s’en réjouir ou de s’en lamenter mais ce que j’avais écrit dans ce blog en juillet 2010 dans le dernier d’une série de cinq articles (Le foot rend fou ! I, II, III, IV, V) et à propos de la création d’ « A la nantaise » me paraît rester pertinent : « Ce mouvement qui traduit quelque chose de profondément sincère en dit long sur l’attachement de nombreux Nantais à ce club, à ce qu’il représente, voire incarne. Il est également un symptôme de cet immense malentendu à la base du titre de cette série : le foot est aujourd’hui un spectacle sportif à but lucratif produit par des sociétés commerciales, générant un business direct et indirect considérable, grâce à la passion que ce jeu inspire à des spectateurs et téléspectateurs qui sont à la fois clients desdites sociétés commerciales et animés par des valeurs qui sont aux antipodes de celles de l’argent-roi (…). Ce qui fait qu’à chaque fois que nous nous passionnons sincèrement pour un match, une équipe ou un club, au stade comme devant notre télé, nous entretenons ce que nous affirmons exécrer. »

Le débat sur le projet YelloPark révèle l’importance d’un aspect de cette appropriation : l’attachement au lieu, au stade, à cet endroit où l’on a vécu des émotions collectives et qui nous renvoie à un moment forcément heureux de notre existence. « Louis-Fonteneau-La Beaujoire c’est chez nous, il nous appartient », nous disent les générations nouvelles de supporters qui n’ont pas connu Marcel Saupin. L’émotion qui les saisit à l’idée de voir disparaître le stade de la soirée du titre de 2001 pour les moins jeunes ou celle de la remontée en Ligue 1 pour les plus récents est indéniable, respectable, même si elle peut paraître irrationnelle aux béotiens du foot. On n’est pas si loin de celle vécue par les habitants de tours ou de barres HLM le jour où la mise en œuvre d’un projet de renouvellement urbain vient imposer leur destruction : cela reste une forme violation de domicile et d’intimité, de destruction symbolique d’un passé que la mémoire vient sagement embellir, quel que soit par ailleurs le mal-vivre qui y était associé.

Déjà entraîneur et sélectionneur, technicien et tacticien émérite, expert en mercato, refaisant le match à l’infini comme d’autres refont le monde (ce n’est d’ailleurs pas incompatible !), voilà notre passionné devenu programmiste, économiste du foot, convaincu de l’incompétence voire de la malfaisance de tous ceux qui veulent toucher à un lieu de quasi-liturgie.

On a dit il y a quelques jours la difficulté de conduire un dialogue constructif sur la base de la négation de la compétence et de la conscience professionnelles des techniciens par les protagonistes dudit dialogue.

Il est évident que le climat actuel de profonde défiance envers les institutions et les autorités, les tendances complotistes qui émergent à tous propos viennent singulièrement compliquer la tâche de ceux qui essayent, en toute sincérité, de conduire un débat rationnel. Il est non moins clair que trop de scandales de natures diverses depuis le nuage de Tchernobyl puis l’affaire du sang contaminé dans les années 80 viennent donner crédit à ces tentations quasi-paranoïaques. Nous autres décideurs institutionnels locaux n’aurions donc qu’à nous en prendre à nous-même – ou à nos pairs fautifs – si notre parole est à ce point dévalorisée aux yeux de tant de nos concitoyens. J’en accepte l’opprobre au moins pour moi-même, même si on ne m‘empêchera pas d’y voir comme une injustice au pire, un amalgame dommageable au mieux !

Dessin de Xavier Gorce www.lemonde.fr 15-09-2016

Mais alors on fait quoi ? Plus rien ? On ne décide plus de rien, si ce n’est de ne rien faire ni changer de peur de se confronter, outre au NIMBY, mais aussi aux surprenantes solidarités qu’il peut générer ? On renonce à agir ? A créer et innover ? A permettre aux initiatives de s’épanouir ? A dialoguer ? Devrions-nous taire notre conviction que cette tentation qui est corollaire de celle de la pause et d’une forme de décroissance, porte en elle les ferments d’un déclin dont les plus fragiles d’entre nous seraient immanquablement les premières victimes ?

Revenons à YelloPark. Si le projet n’aboutissait pas, il ne se passerait apparemment rien. Enfin, pas tout de suite.

La Métropole continuerait à entretenir scrupuleusement son patrimoine, à améliorer ce qui eut l’être dans la limite d’un budget de gros entretien d’1 ou 2 millions d’Euros annuels selon les années et au grand maximum. Nous accueillerions sans doute la Coupe du Monde de Rugby en 2023 puis des matches de foot des JO de Paris 2024. Ce serait la dernière fois. Parce que nous sommes dans un environnement concurrentiel et que les prestations offertes par nos concurrents sont bien supérieures à La Beaujoire, la protection de la pluie pour tous étant le plus basique des exemples. Leurs prestations économiques aussi : les places liées à des espaces réceptifs très profitables seront au moins deux plus nombreuses ailleurs, calcul que ne manqueront pas de faire les organisateurs d’évènements.

Le FCN, privé d’un outil-stade moderne dont les intervenants au premier atelier de la concertation (ceux de la LFP notamment) ont montré le caractère économiquement indispensable pour un club de foot de Ligue 1 ayant quelque ambition, stagnerait au mieux dans sa situation actuelle, faute de capacité à passer à l’échelon budgétaire supérieur, et toujours dans un environnement concurrentiel : jouer l’immobilisme quand les concurrents investissent, c’est risqué, en foot comme dans tous les secteurs économiques…

C’est cela que nos supporters refusent de voir : « offrez-nous du (plus) beau jeu et des résultats et vous aurez plus de spectateurs, ce qui justifiera peut-être un nouveau stade » expliquent-ils en substance. Or dans le jeu de l’offre et de la demande de spectacle sportif, les choses sont un peu inverses…

La question n’est pas de faire venir ou de fidéliser plus de fans acharnés de foot : ils sont déjà là… Il s’agit de convaincre le téléspectateur de quitter la douce quiétude de son salon, où trône un écran full HD sur lequel s’épanouissent des retransmissions de qualité, pour venir au stade avec sa famille, y consommer certes 90 minutes de foot plus ou moins réussies, mais aussi bien d’autres choses qui donnent envie d’arriver 2 heures avant et pas que pour préparer le tifo ! Un stade qui soit aussi support d’activités diverses mais rentables, un lieu qui vive plus que 2 soirs par mois…et permette de dégager les moyens d’améliorer le niveau global du club et de son équipe fanion. A court terme, l’exemple du LOSC montre qu’on peut très bien se planter. Au moins ce ne serait pas, à Nantes, à la collectivité d’assumer financièrement le risque sportif après avoir assumé l’investissement. Mais sur le temps long, ce sont bien les clubs les plus stables, structurés, financièrement bien dotés et équilibrés qui sont les plus pérennes au meilleur niveau…

Le FCN a aujourd’hui un propriétaire qui a tous les défauts du monde mais qui est là depuis 10 ans et qui manifeste de l’envie d’investir encore, ce dont il a assurément les moyens… Que celui qui a un investisseur alternatif offrant autant de garantie sous la main lève le doigt ! De ce point de vue, 2018 ressemble furieusement à 2010…

Non, décidemment, dès lors qu’une rénovation lourde de la Beaujoire n’est qu’une idée agitée par des personnes n’étant en mesure ni de la décider, ni de la financer, ne pas saisir l’opportunité du projet YelloPark serait une erreur qu’on reprocherait à Johanna Rolland dans 5 ou 10 ans. Il nous permet de concilier la mise en œuvre d’une orientation de notre programme : l’affirmation du sport de haut niveau et des grands évènements sportifs internationaux comme facteur de notoriété, d’attractivité et de qualité de vie de notre métropole et le refus que l’argent public local vienne concourir à un modèle économique du foot business qui peut et doit se passer de lui.

Reste le projet urbain associé. L’équation est difficile à résoudre, les équilibres pas faciles à trouver. Les prochaines réunions de concertation seront déterminantes pour peu que chacun rentre dans le projet. Les postures de refus global et de blocage se retourneront immanquablement contre leurs auteurs car elles feront perdre un temps précieux qui doit être consacré à la construction de réponses pertinentes aux questions et inquiétudes légitimes.

Entre gens de bonne foi, mutuellement respectueux et bienveillants.

9 mars 2018

YelloPark : donner sa chance à la concertation

La confrontation de projets touchant à leur cadre de vie avec nos concitoyens n’est pas un long fleuve tranquille. L’ami Alain Robert, le plus souvent en première ligne, ne me démentira pas.

Que l’on se situe dans le cadre d’une information, d’une consultation, d’une concertation ou d’une co-construction, dans l’ordre croissant du niveau de la participation proposée aux personnes concernées, l’exercice est difficile.

W.Kita et Y. Joubert, fondateurs de la société YelloPark et porteurs du projet éponyme, peu rompus ni même aculturés à l’exercice, en font actuellement l’expérience pour eux inattendue et parfois difficile. D’autant plus que, s’agissant de football, d’autres usagers sont à considérer : les spectateurs du stade, les supporters, du sage abonné aux ultras revendiqués. A la fois clients et commentateurs critiques, ils vivent le FCN comme leur appartenant (comme nous disons qu’il appartient à tous les Nantais !). Certains contestent même la légitimité du propriétaire du club à décider de sa stratégie et de son avenir, son incompétence étant un postulat affirmé d’emblée. Ils ne sont certes pas tous d’accord pour s’opposer au projet de nouveau stade. Mais l’activisme passionné de la Brigade Loire et le savoir-faire éprouvé d’A la Nantaise en communication politique créent une opposition qui n’a pas d’ambition partenariale, mais une volonté assez claire de nuire au projet et/ou à ses promoteurs.

Dessin de FRAP du 30-09-2017 paru dans Presse-Océan

Ayant eu la charge du dialogue citoyen dans le mandat précédent, j’en avais tiré quelques enseignements utiles à rappeler aujourd’hui, alors que la concertation conduite sous contrôle de la CNDP est entrée dans le vif du sujet.

Une concertation – car nous ne sommes pas, et de manière parfaitement assumée, dans le cadre d’une co-construction – peut être fructueuse pour l’intérêt général et la qualité des projets si elle respecte et fait respecter quelques principes.

Le premier est la clarté de la question posée. Il faut la rappeler sans relâche, tant les tentatives de changer de terrain sont nombreuses, et pas forcément de mauvaise foi. La concertation porte ainsi sur le projet purement privé d’un stade nouveau de 40000 places, associé à un projet urbain conséquent. Elle n’est pas et n’a jamais été – contrairement à ce qu’une lecture spécieuse du premier atelier d’approfondissement tente de laisser croire – un lieu de débat d’une l’alternative entre un projet existant et bien réel, YelloPark, et son opposé, rêvée par certains mais concrètement portée par personne, la rénovation du stade Louis Fonteneau. Les garants de la CNDP, dont la tâche est bien compliquée, scrupuleusement à l’écoute de toutes et tous, ont considéré que les porteurs du projet et Nantes Métropole devaient entendre l’expression d’autres préférences argumentées et apporter tous arguments et documents à l’appui d’une décision qui reste leur appartenir. Chacun s’est exécuté pour ce qui le concerne. C’est là que le non-respect d’un second principe de base vient compliquer les choses : la reconnaissance des compétences techniques.

Les tenants d’une rénovation de la Beaujoire (qui n’est envisagée par personne capable de la porter et de la financer, on ne le rappellera jamais assez !) s’enferment dans une posture de contestation des expertises techniques apportées au débat et tentent de s’ériger en contre-experts. Au lieu de faire valoir leur expertise d’usage du stade en tant que spectateurs ou supporters ayant une voix légitime à faire entendre pour la satisfaction de leurs besoins et aspirations de spectateurs/supporters, ils entendent convoquer porteurs, institutions et experts au tribunal de leur propre arbitrage. Passons sur la forme parfois désagréable des sommations, ils nient (ou contestent ou demandent à vérifier à tout le moins) la compétence, voire l’honnêteté des spécialistes qui se sont penchés sur le cas Beaujoire, notamment d’un cabinet nantais d’architecture pourtant réputé et dont je cherche en vain l’intérêt qu’il pourrait sérieusement avoir à bidonner son travail d’estimation du coût d’une rénovation répondant à tous les items du cahier des charges du club. Ils tentent alors de comparer des études qu’ils ne savent visiblement pas bien lire (c’est juste un métier !) ou de déduire d’éléments tronqués ou improprement confondus des arguments à l’appui de la thèse défendue. Triturer les chiffres d’une étude en mélangeant choux et carottes n’a jamais permis de conclure grand-chose de solidement étayé.

Ce comportement mène la concertation dans l’impasse.

En contestant (niant ?) pêle-mêle la légitimité du porteur et financeur du projet et la compétence des experts dont il a la sagesse de s’entourer, on se place forcément en situation de blocage en se privant de faire entendre sa voix sur le terrain où on aurait toute légitimité à intervenir : l’usage du stade, l’expérience spectateur pour reprendre les termes des commerciaux.

Cette posture, peut-être naïve mais sincère chez les uns, attachés à leur stade comme à leur propre maison, cynique chez d’autres qui font du combat « politique » contre les dirigeants actuels du FCN un fondement de leur action, a un autre inconvénient majeur : elle fait peu de cas d’autres intervenants légitimes à cette concertation, les riverains. Il peut certes y avoir convergence ou alliance objective entre  supporters excluant par principe toute démolition de l’actuelle Beaujoire et riverains refusant toute modification d’un environnement pourtant inégalement qualitatif : au patrimoine vert de grande qualité au nord de la parcelle, on opposera ce vaste parking inutilisé 14 jours sur 15 qui n’empêche pas de réelles nuisances les soirs de matches.

Mais s’il est une catégorie de citoyens ayant tout intérêt à rentrer dans le vrai sujet de la concertation, ce sont bien les riverains d’un projet urbain d’ampleur. Je ne doute pas de la capacité d’un Dominique PERRAUD de concilier qualité urbaine et de vie et mise en valeur d’un patrimoine vert préservé, avec le nombre significatif de logements projetés. Les riverains doivent être cependant entendus dans leurs inquiétudes concernant la circulation, le stationnement et le fonctionnement général d’un quartier édifié en bordure d’un stade de 40000 places.

Il faut donc souhaiter que la raison l’emporte et que la réalité (sans jeu de mots) apparaisse plus nettement à tous : dès lors que et le club, et la Métropole l’excluent pour des raisons dûment expliquées, sur la base d’études compétentes, publiques et transparentes, et à raison de leurs orientations respectives, il n’y aura pas de rénovation de l’actuel stade de la Beaujoire. Continuer à axer le débat public ou la concertation sur cette fausse alternative ne peut que gêner la prise en compte réelle des inquiétudes et questionnements légitimes des riverains et empêcher les nombreux supporters qui le souhaitent et n’osent même plus prendre la parole, d’apporter leur part d’expertise sur le stade, attendue sincèrement par les responsables du projet.

21 juillet 2017

Chêne des Anglais : on ne lâche rien !

Hier, un article d’Ouest-France (cliquez ici), du genre qui énerve toutes celles et ceux qui bossent quotidiennement dans nos quartiers populaires en proie aux difficultés qui s’y concentrent, m’a fait réagir illico sur Facebook. Je reproduis ici cette réaction à l’interview de Richard Kara qui a l’air de croire qu’on peut résoudre des problèmes à coup de « y a qu’à, faut qu’on »…

Nantes Nord c’est aussi et d’abord ça !

Le fait que ce soit Richard Kara qui porte cette parole n’est évidemment pas anodin. Dommage qu’il répète des contre-vérités manifestes comme le soi-disant « abandon par la municipalité ». Au moment où sont mobilisés des moyens sans précédent dans le cadre du projet global, au regard de la présence importante des services publics municipaux dans le quartier, c’est pour le moins paradoxal. Est-ce que je reproche à Richard d’être moins présent depuis quelques années (TQTM…) ? Il a raison de se réjouir de la libre et forte prise de parole des habitants à l’occasion d’une réunion…organisée et invitée par la municipalité : si on abandonnait le quartier, on ne proposerait pas ce type de rencontres où les critiques fleurissent mieux que les compliments ! Et puis, l’adjoint de quartier que je suis habite à 150m du lieu le plus critique justement décris par Richard Kara. Les rodéos, je connais… Les trafics, c’est sous mon nez… La situation décrite par cet article pour autant est exacte, et la qualification des individus visés compréhensible : on a affaire à de la délinquance organisée, lourde et ancrée. C’est contre cela que deux véhicules de police stationnaient hier soir en lieu et place des guetteurs habituels et que le hall du « 4 Champlain » était occupé par les uniformes et pas par les trafiquants. J’atteste de la mobilisation des services préfectoraux pour ce qui est leur compétence, ce n’est pas se défausser que de le rappeler. Qui songerait à accuser son électricien d’inaction ou d’abandon quand il a un évier qui fuit ? Je revendique la mobilisation des services municipaux et métropolitains, et de ceux de Nantes Métropole Habitat et des autres bailleurs, pour ce qui relève de leurs responsabilités et de leurs moyens. Qui passe route de La Chapelle et au Chêne des Anglais le dimanche soir puis le lundi matin mesure que le nettoyage ne se fait pas tout seul…

La vidéoprotection est un engagement qui sera tenu. Là où ce sera vraiment utile, car c’est loin d’être une panacée. Alors, cher Richard, je partage ton diagnostic comme ton exigence. Mais rabâcher que c’est de la faute à la mairie comme un automate, réveillera les démagogues de tout poil qui seraient bien en peine de faire autre chose que des discours et ajouter de la stigmatisation là où ce n’est franchement pas nécessaire, mais ne fera rien pour résoudre la question. La force de la loi dans notre République appartient aux services de l’état. Nul doute que dans la dernière période, les obligations de l’état d’urgence et de la lutte anti-terroriste ajoutées à la mobilisation contre les casseurs en marge des manifs contre la loi Travail ont pesé sur les capacités d’intervention de la Police dans nos quartiers. Mais jamais je n’accepterai qu’on parle d’abandon ou de renoncement, de leur part comme de la nôtre. Parce que ça n’est juste pas la réalité. Parce que les procédures judiciaires contre les trafiquants donnent des résultats, parce que des quads et des motos sont confisquées, parce que des gens sont interpellés. Le Procureur de la République a été alerté sur la situation particulière de Nantes Nord et nous lui avons demandé vigilance et sévérité dans ses réquisitions. Il reste naturellement maître de l’opportunité et de la forme des poursuites mais là encore, ni déni, ni renoncement. Le Chêne des Anglais n’est pas et ne sera pas abandonné. La situation est difficile personne ne le nie, mais nous ne lâcherons pas !

 

13 juin 2017

Communiqué de Christine ORAIN et Pascal BOLO, Conseillers départementaux de Loire-Atlantique, Canton de Nantes 6.

Filed under: Législatives 2017 — Étiquettes : , , — pascal @ 6 h 52 min

Lors du premier tour de l’élection législative de la 1ère circonscription de Loire-Atlantique, nos concitoyennes et concitoyens ont placé François de RUGY, Député écologiste sortant élu avec le soutien du Parti Socialiste, aujourd’hui candidat de La République En Marche, nettement en tête des nombreux-ses candidat-e-s en lice.

Il est aujourd’hui le candidat de toute la gauche, des écologistes et des progressistes contre la droite LR. Notre soutien n’est pas un blanc-seing. Mais nous sommes convaincus qu’il saura défendre, dans la majorité nouvelle qui se constitue, les valeurs d’égalité, de solidarité et de justice sociale qui fondent notre engagement, comme il l’a fait durant le quinquennat de François Hollande en soutenant loyalement son action. Nous serons, pour notre part, particulièrement vigilants à cet égard

C’est pourquoi nous appelons aujourd’hui toutes celles et ceux qui se reconnaissent dans les valeurs et les combats de la Gauche à lui apporter leur suffrage contre le candidat de la droite sarko-filloniste.

Le 18 juin, votez François de RUGY !

 

Nantes, le 13 juin 2017

 

Christine ORAIN
Vice-Présidente du Conseil Départemental                     

Pascal BOLO
1er adjoint au Maire de Nantes
Conseiller départemental

5 juin 2017

Et le gagnant est…

Chères concitoyennes et chers concitoyens du 6ème canton de Nantes, électrices et électeurs de la première circonscription de Loire-Atlantique,

Évidemment, il avait de quoi être en pétard, le Premier secrétaire du P.S d’Indre et Loire. Marisol Touraine, ministre des affaires sociales au bilan pourtant plus qu’honorable, venait, toute honte bue, de changer ses affiches de candidate socialiste en candidate « Majorité Présidentielle » tout en bleu ciel…le lendemain de la limite de dépôt des candidatures. Jurant un peu tard qu’on ne l’y prendrai plus, et souhaitant signifier que le P.S ne soutenait plus l’ingrate Marisol (qui doit s’en moquer éperdument, soit dit en passant), il déclara tout à trac qu’il laissait les électeurs « libres de leur vote » ! Diantre ! Ils ne l’étaient donc pas avant ? Même en invoquant une maladresse d’expression sous le coup d’une légitime émotion, je me suis pris à trouver une circonstance atténuante à la fourbe Marisol : flanquée d’un apparatchik de cet acabit, pas commode d’assumer le poing et la rose…

Tout ça pour vous dire que les consignes de vote, c’est du passé. Non qu’il soit inutile quand on est en situation de responsabilité partisane de recommander le « bon choix » à ses militants et sympathisants : ça fait partie du job ! Non qu’il soit illégitime pour un ou une candidate éliminée à l’issu du premier tour d’affirmer un soutien à un candidat qualifié pour le dimanche d’après : certains électeurs seront demandeurs que celui ou celle en qui ils avaient confiance les éclaire dans leur libre choix par un désistement en bonne et due forme. Mais de là à poser les choses entre consigne et liberté de vote…

Le choix que j’exprime aujourd’hui, pour notre singulière première circonscription de Loire-Atlantique, relève donc juste de l’explication de vote. Pas d’un soutien. Pas d’un appel. Encore moins d’une consigne ! Acteur de la vie politique locale, votre élu cantonal, je vous dois juste le pourquoi du comment.

Dès le premier tour de la présidentielle, comme nombre de mes camarades et collègues qui ont eu la sagesse de le taire (eux !), j’ai voté Emmanuel Macron. Pour ne pas risquer un second tour Fillon-Le Pen d’abord (j’adore ceux qui disent après : « Ben tu vois, y avait pas de risque! » Encore fallait-il que quelques-uns fassent le boulot, eh ! Banane!), pour éviter à mon pays la honte de placer Le Pen en tête ensuite.

Mes priorités pour la législative nantaise ne sont pas éloignées. La première circonscription est celle où le rapport droite-gauche tel qu’il ressort du premier tour de la présidentielle est le plus serré. Ou le moins favorable à mon camp, la gauche, dit autrement. Même si elle n’apparaît pas comme la plus probable, l’hypothèse que, dans cette période politique illisible et largement imprévisible, la droite reprenne une circonscription que François de Rugy et votre serviteur lui avaient arrachée au lendemain de l’élection de Sarkozy ne peut être écartée. Et ça, jamais ! D’abord parce qu’au plan national, je souhaite le succès du quinquennat Macron et que ce n’est pas avec une cohabitation et une majorité LR à l’Assemblée que ce sera possible. Ensuite parce qu’au plan local, tout doit être fait pour favoriser la poursuite de la mise en œuvre du projet nantais autour de Johanna Rolland : un député de droite Sarko-filloniste à Nantes Nord et en-deçà ne correspond pas à ce dessein que je crois d’intérêt général. (more…)

28 mai 2017

Ne pas vouloir soutenir mais devoir choisir !

« Et toi, tu soutiens qui dans la 1ère, de Rugy, Seassau, quelqu’un d’autre ?

– Ben non… Personne !

– Tu vas voter blanc ? T’abstenir ?

– Non. Je vais bien devoir choisir… »

Ce dialogue n’a rien d’imaginaire. Il résume la difficulté qu’il y a de nos jours à refuser d’être binaire, à faire valoir tout le nuancier de nos hésitations et de nos aspirations contradictoires !

Oui je peux considérer avoir vocation à être dans la majorité sans pour autant être rallié à En Marche, sans dissimuler que je suis Socialiste encarté et que j’ai la ferme intention de le rester !

Non, je ne peux pas m’engager auprès de François de Rugy alors qu’il a été un parlementaire plus loyal à la majorité précédente qu’un paquet de socialistes. Car au fil de son tortueux parcours, où la légitime certitude de son propre talent et la croyance en son destin tiennent lieu de cohérence, il soutient dans ces élections, y compris par la voix de son gentil suppléant Mounir, des adversaires de mes amis Karine Daniel, Alain Robert, Dominique Raimbourg ou Michel Ménard, dont je pense que la réélection (élection pour Alain) serait une bonne chose pour le pays, y compris pour donner une majorité au Président Macron, et pour Nantes. C’est important, Nantes…

Dessin de FRAP

Non, je ne peux pas soutenir Aymeric Seassau, que je tiens pourtant en grande estime personnelle, parce que sa ligne politique n’est pas la mienne dans de trop nombreux domaines, la question européenne étant au centre de divergences de fond, y compris sur la politique économique et sociale. Son aversion pour Mélenchon et le mélenchonisme est nécessaire et bienvenue à mes yeux, mais pas suffisante (avoir du se fader respectivement et successivement Valls, Hamon et Mélenchon comme candidats officiels respectifs, ça crée pourtant des complicités !). Sa volonté de rassemblement est malheureusement exactement inversement proportionnelle à sa capacité à le réaliser : le soutien de Benoit Hamon et de quelques collègues municipaux et camarades socialistes en est un révélateur cruel et paradoxal (cf 19+6 =25?).

Dès lors qu’un soutien à la France Insoumise et ses candidats successifs est inenvisageable et que je ne connais que trop le candidat EELV, que me reste-t-il ? Antoine Nivard ? Il est partout. A l’aune de la présence de terrain, il gagnerait haut la main ! A la courtoisie et la gentillesse aussi ! Mais cela suffit-il ?

Mon parti a trouvé son salut dans une fuite peu glorieuse mais rendue inévitable par le calendrier, et surtout sage, en ce qu’elle ne rajoute pas à la confusion à gauche en ajoutant une candidature. Mais, et c’est paradoxal, il prive ainsi ses électeurs-trices qui partagent mes incertitudes, du chaînon entre Aymeric et François. Et, comme tous les autres sont présents jusqu’à la nuance, il se voit, le chaînon manquant de la 1ère circonscription !

Résultat : je n’ai à apporter aux questionnements de mes concitoyens que ma propre absence de réponse…

Il me faudra bien trancher, pourtant… Et dire ce choix puisque je pense que c‘est un devoir pour un responsable politique, aussi modeste soit cette responsabilité !

« Z’avez une semaine ! » me répond l’écho !

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