Je me demandais ce qui pourrait bien symboliser 2011 telle que je nous la souhaite, nous pauvres mortels errant à l’aube de la deuxième décennie de ce siècle, mais errant à Nantes, ce qui est quand même beaucoup mieux que dans bien des recoins de notre planète terre.
Je ne savais pas vraiment ce que je cherchais. Je n ‘aurais pas su le décrire à coup sûr, mais c’est en le trouvant que je l’ai vraiment appris.
Déjà la célébration du dernier mariage nantais de l’année 2010, celui de mon amie Amandine et du Sébastien qui lui est tombé du ciel m’avait mis dans des dispositions optimistes : aussi magnifiquement assortis que ces deux là, c’est difficile ! Les unir au nom de la République a été un authentique plaisir et une vraie fierté. Leur bonheur de s’être trouvés est contagieux.

Le nouvel an fêté au 10 rue Samuel de Champlain
J’ai donc rendu dès ce premier jour de l’année nouvelle une petite visite dans le hall du 10, rue Samuel de Champlain, au Chêne des Anglais, là où deux « voisines solidaires », avaient installé tables, jus de fruit, café, chocolats et petits gâteaux à l’attention de leurs voisins de tour et particulièrement de celles et ceux qui, connaissant la solitude, peuvent vivre douloureusement ces périodes de festivités et de convivialité qui ne font que souligner leur isolement. Nantes Habitat leur avait fourni le label et aidé à l’information sur l’initiative.
Louisa et Lydie ont donc passé leur journée dans le hall, accueillant leurs voisins dans un décor évoquant la diversité des origines des uns et des autres et préparé par leurs propres enfants.
Comme j’évoquais avec elle ces jeunes squattant l’entrée de la tour voisine dans un esprit nettement moins convivial, au grand dam des habitants, Louisa m’a répondu : « Les habitants de cette tour devraient faire comme nous ! Ici, il n’y a pas d’occupation du hall, parce que nous, nous y sommes, avec des actions comme celle-ci. Les jeunes savent bien qu’on ne les laisserait pas occuper les lieux. »
L’occupation de la tour voisine, nous la connaissons bien, nous, élus, techniciens responsables, bailleur ou éducateurs. Etant bien entendu que la fameuse loi contre ces regroupements est inapplicable et donc inappliquée, nous avons bien du mal à enrayer le phénomène malgré nos efforts.
Louisa et Lydie nous montrent que le « bien vivre ensemble », s’il a un impérieux besoin d’une action publique déterminée, ne peut se passer des initiatives des habitants, de leur capacité à prendre en main leur vie collective.
Eh bien c’est cela que je nous souhaite pour 2011 : des habitants mobilisés pour que leur diversité soit la richesse de chacun d’entre eux. Des élus présents, des politiques publiques ambitieuses mais qui ne sont jamais aussi efficaces que lorsque les citoyens font ce qu’ils feront toujours bien mieux que nous : créer des liens, des relations humaines, de la fraternité dans le respect de chacun et dans un esprit de solidarité, sans autre enjeu que de se sentir bien ou mieux dans son logement, son immeuble et son quartier.
Cette mobilisation de ses habitants, Nantes en aura besoin pour jouer tout son rôle de ville centre pour la rédaction du « projet de territoire » pour 2030, préparé sous l’égide de l’Agence d’Urbanisme de l’Agglomération Nantaise (AURAN). Ce sera mon principal travail de l’année 2011 : créer les conditions de cette participation, en susciter l’envie chez nos concitoyens.
C’est sûr, Louisa, Lydie et tous les autres auront leur mot à dire, à donner leur vision de leur vie et de leur ville et de leur quartier dans 20 ans.
C’est grâce à toutes les Louisa et toutes les Lydie, grâce aussi à leur exigence à notre égard, à leur vigilance, à leur soif de débat, d’explications et d’échanges, que Nantes pourra continuer d’avancer au service de tous ses habitants, sans jamais avoir à choisir sacrifier l’ambition à la solidarité ni la solidarité à l’ambition. 2011 commence bien !
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