Pascal Bolo 1er adjoint au Maire de Nantes et quelques autres missions…

24 août 2022

Ma rentrée ou les tweets auxquels vous avez échappé !

Vous l’aurez peut-être observé, mes profils sur les réseaux sociaux que je fréquente et alimente ne recèlent que des éléments liés à mon activité politique et à mes mandats et fonctions électives (trop nombreuses, oui, je sais !). On n’y trouvera ni les photos de mes enfants et petits-enfants (quel bonheur !), ni rien de ma vie personnelle. C’est pourquoi, partant du principe que les vacances lui sont réservées, je n’ai aucune activité numérique pendant mes congés, à de rares exceptions près, comme l’hommage immédiatement rendu au Capitaine Pascal Allaire, sapeur-pompier et chef du Centre d’Incendie et de Secours de Saint-Lyphard, décédé en opération cet été.

Cette diète numérique ne va pas jusqu’à me désintéresser de l’actualité locale et politique ni à résister à la tentation d’une veille discrète, même si j’ai pu lâcher ici ou là un « like », pour Cécile ou Sophie, parce que c’est Cécile et Sophie !

« Nous aussi, ça nous fait des vacances !» disent en écho mes followers Twitter taquins ou amis FB caustiques ! Dont acte !

Cet été a pourtant été riche d’occasions de faire étalage de mon mauvais esprit congénital, auquel rien, et surtout pas une ambition politique, ne saurait me faire renoncer !

Ainsi, j’ai bien cru que LFI allait nous gratifier d’un communiqué dénonçant l’exécution sans jugement par les américains du chef d’Al Qaïda, successeur de Ben Laden. Ils n’ont pas dû oser. C’eût été pourtant assez cohérent avec leurs positionnements habituels, d’autant plus que l’arme utilisée est tout à fait terrifiante et aurait pu alimenter les vieux réflexes anti-américains dont ils sont coutumiers !

J’ai également attendu en vain un rapport d’Amnesty International dénonçant l’infiltration du Djihad Islamique en Palestine au milieu des populations civiles, comme pour l’Ukraine, lorsque les attaques de Tsahal ont tué des dizaines de personnes dont 5 enfants officiellement reconnus par elle comme victimes de ses frappes. Amnesty fait partie de ces organisations non gouvernementales qui ont été largement phagocytées par des militants bien loin de l’esprit des leurs pères fondateurs, hélas… Terrible épisode que celui des attaques d’Israël et des ripostes du Djihad Islamique en Palestine. Encore une fois, on a pu constater que l’antisionisme revendiqué d’une partie de ce qui prétend être de la gauche, est bel et bien un antisémitisme. Convaincu de l’iniquité, de l’illégalité et de l’inefficacité de la politique des gouvernements de droite israéliens, scandalisé par la poursuite des implantations de colonies dans des territoires occupés, attentif aux récits terribles de tous les amis et collègues qui se sont rendus notamment à Gaza, partisan comme tant d’autres d’une solution de paix à deux états sans ignorer les difficultés pour y parvenir, je n’oublie pas pour autant que les djihadistes visés, comme leurs ennemis intimes du Hamas, professent la même idéologie barbare qu’il faut bien nommer comme étant islamiste ou islamo-fasciste, si l’on préfère. Celle qui a tué, massacré, à Charlie Hebdo, un 13 novembre à Paris, un 14 juillet à Nice, le Père Hamel et Samuel Paty. Comment condamner ceux qui s’y attaquent surtout si leur population est à portée de leurs roquettes ?

Dans ce contexte, l’hallucinante proposition de résolution signée de parlementaires « NUPES », assimilant le régime politique Israëlien à celui de l’Afrique du Sud de l’Apartheid, entre autres stupidités, a une fois de plus illustré les terribles ambiguïtés de cette pseudo-gauche avec laquelle, décidément, je ne peux rien avoir affaire, encore moins m’y soumettre. Car oui, cher Jérôme Guedj, c’est bien d’avoir réagi avec fermeté et clarté, mais il aurait fallu réfléchir un peu plus avant de contribuer à créer les conditions de cette soumission honteuse à ces gens. Quelle tristesse de voir le nom de Julie Laernoes dans les signataires de cette saleté…

Sois sage, ô ma colère…

Une colère peut être saine, assurément. Elle ne peut cependant durer qu’un temps, sauf à se muer en ressentiment qui est un enfermement pour celui ou celle qui y succombe. C’est la raison pour laquelle l’expression de ma colère envers Olivier Faure et la direction du Parti Socialiste, qui aurait dû démissionner dix fois si elle avait un soupçon de dignité, trouve sa fin. Encore faut-il qu’on ne la provoque pas trop ! Passons sur le coming out quasi-gauchiste du brave Olivier qu’on a envie de plaindre pour avoir enduré tant d’années le joug et la férule de cet abominable social-traitre de Jean-Marc AYRAULT et du répugnant social-libéral qu’est François HOLLANDE. Que de souffrances dissimulées, supportées stoïquement, sans jamais songer à se démettre des postes auxquels ils l’avaient nommé ! Et quelle libération que cette reconnaissance de Mélenchon et ses disciples comme nouveaux guides de la gauche ! Faut-il pleurer, faut-il en rire ?

Mais s’agissant de mon ami Christophe Clergeau, c’est vraiment l’affection sincère que j’ai pour sa personne qui me fait mettre tellement en colère quand il ose twitter sur la rentrée politique d’une gauche diverse, « comme l’Europe en fait », tout réjoui de sa trouvaille. Comme j’étais encore en vacances, je me suis retenu de lui répondre combien je regrettais que le foutage de gueule ne soit pas discipline olympique, car il aurait une bonne chance de médaille à Paris en 2024 !

Le prix à payer…

Une jeune socialiste m’a fait valoir aujourd’hui que l’accord NUPES avait un effet positif pour le P.S : des jeunes se tourneraient vers lui (comme ces soutiens de Christiane TAUBIRA dans sa vraie fausse tentative présidentielle) au double motif de son nouvel ancrage à gauche, mais sans les outrances mélenchonesques, ce qui lui donnerait un avantage de crédibilité, au moins apparent, apprécié de ces nouveaux Camarades.

Que cet accord ait ravi un grand nombre de gens, c’est un fait ! L’aspiration unitaire trouvait ainsi sa tardive mais – de leur point de vue – heureuse satisfaction. Que cela semble donner au P.S une nouvelle virginité « à gauche » propre à séduire le chaland politique, c’est tellement vrai que la direction n’a pas craint de lancer une campagne d’adhésion surfant sur cette vague(lette).

Ma conviction est que c’est au prix de mensonges dont le prix sera infiniment plus lourd à assumer que l’absence d’un groupe parlementaire. Mensonges sur le positionnement idéologique qui a de quoi faire se retourner Jaurès 10 fois dans sa tombe. C’est la revanche de Guesde qui nous est servie et les photos assez grotesques des dirigeants nupesques devant le buste du grand homme n’y changeront rien ! Mensonge sur les programmes : on peut discuter d’un trop grand alignement de la social-démocratie européenne sur le libéralisme et le libre-échangisme dominants depuis la chute du mur de Berlin et l’acte de décès des économies administrées, on ne peut pas faire comme si une politique ignorant toute contrainte gestionnaire pourrait mener autre part que dans le mur : une bonne gestion est, au niveau local comme au niveau national, la meilleure garantie de pérennisation et de développement de notre modèle de protection sociale, s’appuyant sur un service public fort, et pionnier dans la lutte contre le réchauffement climatique ! Cela ne doit brider aucune ambition : ça évite juste de faire n’importe quoi et de générer plus de déceptions et de rancœurs que d’adhésion. On a déjà donné en 1983, non ? Mensonge enfin sur les valeurs, les épisodes décrits plus haut auxquels on ajoutera les déclarations de Mélenchon sur Taïwan sont révélateurs d’un positionnement sur les valeurs républicaines et démocratiques qui, quelques soient les arguties tirées de telle ou telle virgule de l’accord, qui aurait dû interdire un rapprochement de cette nature et à ce degré. Et je n’oublie pas les ambiguïtés sur la laïcité…

Aller ou pas à Blois ?

Je ne serai pas plus à Blois le week-end prochain que je n’allais à La Rochelle autrefois (cliquez pour retrouver mon post de 2009 !). Nul doute que certains ateliers ou conférence soient d’un grand intérêt, ma copine Catherine PIAU, fidèle participante me les a souvent vantés. Mais le cirque politicien pré-congrès qui y sera mis en scène me fait préférer les Rendez-vous de l’Erdre depuis toujours ! Et puis, pour permettre à l’ami Bassem de s’y rendre, c’est moi qui assurerai les mariages en mairie de Chantenay samedi matin ! Si ça n’est pas de l’abnégation 😉 !

J’aborde ce congrès du P.S dans une grande perplexité. C’est plutôt dans la minorité sortante que je me retrouve, partageant la plupart de ses analyses et notamment sur la stratégie NUPES et sur les valeurs républicaines. Pour autant, je vois bien qu’une incarnation de cette ligne par Stéphane Le Foll ou Jean-Christophe Cambadélis serait un véritable repoussoir : la politique, ce sont des valeurs et des orientations, mais aussi des pratiques et des comportements politiques. Les leurs sont d’une autre époque.

Je ne voudrais pas que la simple évocation du « retour des éléphants » soit une facilité permettant à la direction sortante d’éviter le débat de fond qui doit s’engager et de faire oublier que, contrairement aux pachydermes honnis (dont on oublie toujours de mentionner les qualités exceptionnelles d’endurance et de fidélité), elle n’a jamais gagné la moindre élection.

14 mai 2017

Et maintenant, que faire (ou ne pas faire) ? (II)

Socialiste, dans la majorité

J’avais eu l’occasion de donner acte à Goulven Boudic, du fait que le positionnement proclamé d’Emmanuel Macron, additionné à la présence de l’extrême-droite au second tour de notre présidentielle bipolarisante, comportait un risque majeur : celui de limiter l’alternative politique entre lui et l’extrême-droite. Dans l’hypothèse de son échec, il ne resterait donc que le pire.

Aujourd’hui, ce risque a pris corps avec l’élection dudit Macron et avec la danse du ventre des courtisans de tous bords visant à effacer le clivage structurant depuis toujours de la politique en France et ailleurs : la droite et la gauche.

Je ne crois pas à cet effacement qui n’est évidemment pas souhaitable au regard du risque ci-avant décrit.

Dessin de FRAP http://frap-dessins.blogspot.fr

Il y aura toujours débat entre ceux qui portent les vertus de la compétition et ceux qui préfèrent la coopération. Entre ceux qui préfèrent la charité individuelle et ceux qui croient à la solidarité collectivement organisée. Entre ceux qui pensent que la liberté totale des acteurs économiques est plus efficace et ceux qui portent la volonté d’une régulation, voire d’un contrôle social ou public des moyens de production. Entre ceux qui pensent que les inégalités sont regrettables mais inhérentes à la nature humaine, et ceux qui refusent de s’y résoudre et portent l’Egalité au cœur et en action. Entre ceux qui croient à une prédestination et ceux qui pensent que rien n’est écrit. Entre ceux qui pensent que les inégalités de revenu et de richesses sont inéluctables, légitimes et indicateurs de mérites et ceux qui observent que la rente et l’héritage perpétuent ces inégalités de manière inacceptable et qu’une redistribution est nécessaire. Bien sûr, tout n’est pas binaire et manichéen. Bien sûr, chacun d’entre nous place son propre curseur entre chacun de ces pôles. Bien sûr, la vérité n’est jamais totalement d’un côté. Mais quand même… La réaction aux inégalités est probablement le critère le plus important pour apprécier l’appartenance à une des deux familles de pensée.

Alors, comment faire pour faire vivre ce clivage éminemment démocratique dans le contexte nouveau (et déstabilisant !) qui nous est proposé. Comment le faire sans dogmatisme, sectarisme ni étroitesse d’esprit, mais dans la clarté ?

En restant soi-même, fidèle à ses valeurs, à sa famille politique et à ceux dont on a la fierté d’être compagnon de route ou ami.

Pour ma modeste part, j’entends rester Socialiste, membre du Parti éponyme, comme depuis bientôt 35 ans. Je ne crois pas à sa mort tout autant que je suis convaincu qu’il est au bout d’un cycle et que les fondements d’une époque nouvelle doivent être rapidement établis.

Et je pense que la place des Socialistes est, dans le respect de ce que nous sommes, de ce que nous portons, dans la majorité future d’Emmanuel Macron. Pour la réussite de son quinquennat au service de nos concitoyens, pour le faire pencher du bon côté du clivage dont je réaffirme la pertinence. Cela qui n’a rien à voir avec la préservation des appareils ou des coteries sclérosantes, ni n’empêche en quoi que ce soit le renouvellement attendu des pratiques et du personnel politique.

Je ne reviens pas sur les raisons pour lesquelles je pense inepte de classer le nouveau Président et son projet à droite. Il n’est pas conservateur, encore moins réactionnaire. Trop libéral en économie à notre goût ? C’est certain. Incompatible avec nos valeurs et nos aspirations de justice sociale et de solidarité, de transformation sociale ? Sûrement pas. (more…)

4 mars 2017

Faire vivre le débat démocratique

Bon, ben voilà, c’est fait. J’ai rempli mon parrainage de Conseiller départemental pour Benoît Hamon et, promis, je le posterai !

Je le fais d’abord par cohérence et discipline : élu socialiste, encarté depuis plus de 30 ans, je dois mon parrainage au candidat de mon parti. Point barre.

Ou alors, c’est que je quitte mon parti. Ce qui, selon moi, serait une erreur et une faute.

Une erreur car la ligne politique qui est la mienne est majoritaire au sein du P.S au regard du seul indicateur qui vaille : le dernier congrès. Ceux qui prétendent que la primaire y a changé quelque chose se trompent lourdement : la primaire, ça désigne le-la candidat-e, pas l’orientation du parti. Et quand bien même un candidat minoritaire dans son parti vient à gagner cette primaire, c’est par un collège électoral différent. Le respect du vote militant, c’est une base, que je sache… Si un scrutin ouvert au-delà du parti venait annuler le vote des militants, je garderais ma cotis’, moi !

Et donc, revenons à nos moutons, si les majoritaires quittent le parti, ils le laissent…aux minoritaires, c’est arithmétique !

Pour ma part, j’aime les minoritaires du P.S quand ils le restent. Ils ont, en tant que minoritaires, une fonction, une utilité, un ADN politique. C’est leur vocation : leur pensée politique est conçue pour rester minoritaire. Leurs pratiques politiques et leurs postures sont cohérentes avec elle. Qu’un accident politique ou une désertion massive viennent à les rendre majoritaire, le P.S serait voué lui-même à la minorité, à l’opposition permanente, livrés aux maladies infantiles persistantes de la gauche (cf. de nombreux posts précédents), condamné à laisser la droite gouverner. Donc, pas d’erreur, je reste au P.S ! On ne va pas le laisser entre des mains qu’on ne saurait qualifier de mauvaises, juste d’inadaptées à sa vocation de parti de gouvernement. Le transformer oui, c’est urgent, et en profondeur ; le saborder, non ! (more…)

2 décembre 2016

Pas plus avancés…

De quel problème le renoncement de François Hollande est-il la solution ? De son problème à lui : ne pas risquer une humiliation annoncée à une primaire d’abord ou, si cette étape était franchie malgré tout, à l’élection présidentielle ensuite. Notre problème à nous reste entier : nous en avons plusieurs en trop. Un paquet, même… Et son renoncement n’en résout aucun.

Parfait dessin-édito de FRAP du 2-12-2016 http://frap-dessins.blogspot.fr/

Parfait dessin-édito de FRAP du 2-12-2016
http://frap-dessins.blogspot.fr/

J’avais usé de mon droit de garder le silence après la parution de ce bouquin catastrophe, sorte de suicide politique (au moins n’a-t-il agressé personne sexuellement…), symptôme ultime du syndrome Hollande parfaitement décrit par Stéphane Rozès et que j’avais relevé dans un précédent billet : un refus obstiné de prendre en compte la dimension symbolique de la fonction présidentielle, cette relation si particulière qui lie le chef de l’État à ses concitoyens en France et qui échappe aux logiques économiques et sociales. C’est cela, bien plus qu’un bilan très honorable, qui aura contraint mon favori à renoncer. Je ne reviens pas sur la manière dont il a puissamment été aidé par les uns ou les autres dans une stratégie d’empêchement finalement efficace. Le devoir de se représenter dont je le chargeais s’est mué en devoir de ne pas ajouter à la dispersion de la gauche, dès lors qu’il n’était plus en mesure de la rassembler. Quel dommage d’avoir accepté de jouer le jeu de la primaire contre toute logique institutionnelle et de se trouver coincé par cet engagement hâtif !

Mais tristesse et regrets n’y changeront rien : même dans un monde politique sans repère ni lisibilité, ce qui permet d’échafauder les scenarii les plus tordus avec une chance qu’ils se réalisent, l’élection se fera sans le sortant.

Grâce rendue au panache et au sens de l’intérêt supérieur de la nation de mon Président, je me tourne donc vers les postulants déclarés ou supposés. Puisque sa lucidité est unanimement saluée, qui sera le prochain lucide à considérer que, n’ayant aucune chance d’être élu ni en janvier ni en mai, son devoir est de renoncer, s’attirant ainsi respect et considération mérités. J’ai essayé une fois… Ça marche pas mal ! Je l’ai suggéré à Benoit Hamon (c’est lui qui m’est tombé le premier sous le tweet, ç’aurait pu être dame Lieneman ou sieur Filoche). Qu’avais-je fait là ? Et pourtant, qui peut sérieusement croire, plus que pour Hollande, que Benoit a une chance de faire autre chose que de la figuration à la primaire. Qui peut croire qu’ayant miraculeusement franchi cette étape, il serait élu à l’Elysée ? Eh bien, je me suis fait agonir par ses partisans. La lucidité est visiblement la qualité dont les autres doivent s’armer. Ou alors elle est tellement bien partagée entre tous que plus personne n’en a suffisamment ! Ou les petits calculs, plans foireux tirés sur d’incertaines comètes à plusieurs coups d’avance, histoire de monnayer au mieux son petit pécule électoral, continuent de dominer la réflexion des écuries les plus modestes.

Car les raisons qui me faisaient appeler de mes vœux irréalistes l’impossible candidature de notre Président ( tout le monde l’aime depuis hier soir) sont toujours là. Un camarade de section faisait remarquer que l’espace politique laissé vide par le renoncement hollandien était conséquent : de Macron à Mélenchon. Bien vu ! C’est effectivement François Hollande qui « couvrait » ce large spectre par lui-même ou sa capacité à rassembler. A ceux qui ont efficacement aidé à son empêchement et qui vont concourir dans et hors de la primaire de le remplir. Par un projet, par une incarnation « présidentielle » de ce projet, et par un début de dynamique centripète de rassemblement. J’attends.

Trêve des confiseurs déduite, z’avez 5 semaines !

11 mai 2012

Donnons une majorité à François Hollande !

D’abord il faut que je vous remercie, vous les citoyennes et citoyens de Nantes Nord. La métaphore sportive convient assez bien pour décrire les joutes électorales. Je vous remercie donc pour le score que votre mobilisation civique et votre soif de changement ont permis à François Hollande d’atteindre dans notre quartier. 6567 voix, 67,53 % des suffrages exprimés, 78 % de participation : j’aurais signé pour ce résultat au début du match comme à la mi-temps !
C’est sûrement un peu présomptueux, mais je veux aussi voir dans ce score une réponse à la campagne de terrain que nous avons menée, ici comme ailleurs. L’occasion de remercier également les militant-e-s qui m’ont accompagné dans ce marathon de porte à porte qui nous est habituel (le planning prévisionnel en est désormais juste à 2 h près !) mais qui n’avait jamais été aussi complètement accompli pour une élection présidentielle. J’ai même été jusqu’à casser les oreilles à un nombre certain d’entre vous avec une nouvelle édition de la tournée sonorisée (la sono était très performante !) que je m’honore d’être le seul élu à faire jusqu’au pied des tours de nos quartiers populaires et d’y être bien reçu par le plus grand nombre.
Le résultat de l’élection est donc une récompense que je m’autorise à goûter comme telle !
Nous avons enfin un président de gauche !
En plus, c’est celui que j’avais choisi dès le départ ! Il n’y avait pas grand monde à Lorient en juin 2009 ? Eh bien j’y étais, porteur d’un message de Jean-Marc Ayrault de surcroit. Joie, émotion et un brin de fierté, donc.
Sauf que maintenant, les ennuis commencent. « Enfin ! », disait Blum ! (j’ai dit Mendès-France par erreur à un journaliste radio dimanche soir). Et les plus jeunes vont apprendre qu’être dans la majorité qui gouverne, surtout dans une période aussi difficile, c’est exaltant, mais ce n’est pas un long fleuve tranquille…
D’abord, une majorité, il faut lui en concocter une au Président que nous avons donné à la France. Et à ceux qui vont l’accompagner, dont un que nous allons probablement devoir prêter au pays avec la même élégance que les Corréziens l’ont cédé lui-même.
Il faut donc gagner les législatives pour ouvrir véritablement la période nouvelle que nous avons tant espérée.
Chacun fera son maximum, à l’endroit où il se trouve, je n’en doute pas. Nous aussi, je parle là au nom de tout-e-s les militant-e-s socialistes de la 1ère circonscription de Loire-Atlantique.
Et moi aussi, qu’on se le dise !
Notre particularité locale est d’avoir élu en 2007 un député écologiste. Nous l’avions souhaité alors qu’aucun accord national entre partis ne nous y invitait. Notre détermination et notre abnégation collective d’alors ont permis l’élection de François de Rugy. J’y ai pris ma part. Avec ardeur militante et avec un bonheur persistant tant cette campagne victorieuse reste un bon souvenir.
Le climat de nos relations partenariales avec ce qui est devenu « Europe Ecologie Les Verts » a connu depuis lors quelques fluctuations. J’y ai pris ma part. Avec la gourmandise de celui qui refuse tellement d’être dupe de la part de comédie humaine qui se joue dans la vie politique qu’il est incapable de se dispenser d’en souligner les travers, et dans un rôle proche de celui du nettoyeur dans une mêlée ouverte de rugby, rôle que les circonstances et des aptitudes certaines à la taquinerie m’ont gentiment dévolu dans le casting politique local. Il faut bien faire briller les 3/4 !
Car l’union est et reste un combat !
Ce combat-là, il nous faut désormais le gagner dans un tout nouveau contexte. Celui d’une ère d’espérance qui s’ouvre, avec un Président et un gouvernement enfin conformes à l’idée que nous nous en faisions. Elle ne nous demandera pas moins d’abnégation que la précédente ; pas moins de détermination, et encore plus de sens des responsabilités. Il n’est pas dit que nous y trouvions moins de satisfactions et de plaisir !
Pour cela, il faut que François de Rugy soit réélu député dans notre 1ère circonscription. Son bilan de député le justifie d’ailleurs. Il a été utile, comme parlementaire, c’est-à-dire comme élu de la nation qui élabore, vote les lois et contrôle l’action du gouvernement, à celles et ceux qui l’ont élu en 2007. Quel contraste avec son prédécesseur !
Cette fois, si notre détermination à en faire le candidat de toute la majorité présidentielle, de gauche, écologiste, républicaine et humaniste venait à faire défaut, elle serait suppléée par la ferme invitation d’un accord national entre partis. Mais il ne s’agit pas que de discipline, même si elle fait partie de l’élégance que nous devrons peut-être avoir de prêter notre Maire à la France : imaginez un non-respect de l’accord national dans sa ville… ça ferait désordre et ce n’est pas le moment !
Il s’agit d’abord de donner toutes ses chances de succès à la période nouvelle qui s’ouvre. Et, ça, franchement, ça me fait envie !
Les désaccords et agacements réciproques sont faits pour être surmontés et dépassés. Nos petites personnes et nos égos sont de peu d’importance au regard de la cause que nous défendons qui est tellement plus grande que nous-même. Dans la vie politique, il y a les péripéties, les anecdotes, les désaccords et les disputes, mais il y reste l’essentiel : l’intérêt général. C’est le point de vue que François et moi partageons.
C’est aussi, je n‘en doute pas un instant, l’exigence commune entre les 6567 électeurs de François Hollande à Nantes Nord et ceux du reste de la circonscription.
Le moment de l’enthousiasme partagé d’une victoire historique est le meilleur qui soit pour ouvrir la page suivante.
Je serai donc pleinement aux côtés de François de Rugy pour la campagne législative qui s’ouvre et j’appelle tous ceux qui veulent la réussite du quinquennat de François Hollande à se mobiliser avec moi. Si mes camarades socialistes m’en donnent mandat, je serai à nouveau son suppléant pour les 10 et 17 juin.
Sa réélection, gage de l’obtention de la large majorité dont François Hollande a besoin, sera la victoire de tous. Je prends ma part !

1 octobre 2011

Faut qu’ ça saigne ?

Elle est chouette cette chanson de Boris Vian, Les Joyeux Bouchers. Comme toutes les chansons de Boris Vian d’ailleurs…
Ce sont certains commentaires liés aux primaires citoyennes du P.S qui m’y font songer. A écouter certains, le débat des primaires serait tristement aseptisé, dissimulant des clivages derrière un unanimisme de façade ou pire, calculateur, ou, pire de chez pire, révélant l’absence de divergences irréductibles entre candidats auxdites primaires. Mince alors !
Deux débats télévisés plus tard, nos amateurs de sang frais coulant sur le sable de l’arène démocratique doivent déprimer grave. Non seulement les candidat-e-s débattent vraiment, mais il ne s’insultent pas, dérapent assez peu entre les confrontations publiques, et donnent d’eux-mêmes, des socialistes et de la gauche une image finalement avenante, semant au passage une jolie panique dans les rangs d’une droite gourmande qui se pourléchait déjà les babines de l’hémoglobine espérée.
C’est bien de nous ça ! Si on ne s’entretue pas , c’est pas vraiment démocratique. Il faut du clivage, de l’affrontement binaire, de l’irréconciliable, de l’incompatible , de l’irréductible. Sinon, ça vaut pas ! Comme si notre passé de peuple révolutionnaire et régicide nous rendait définitivement incapable de trancher les débats autrement qu’avec la guillotine, fût-elle symbolique.
On comprend les journalistes, de droite ou soucieux de sensationnel : « les socialos qui se bouffent, ça fait vendre Coco », et ça rapporte gros…à la droite.
On compatit à ceux qui ne se sont jamais définis que contre et qui ont donc besoin d’un ennemi à pourfendre, de préférence dans leur camp d’ailleurs. Ceux-ci ont le rapport de force interne à la gauche bien plus au cœur que la victoire contre la droite qui, somme toute, ne mène qu’aux emmerdements, puisqu’elle conduit à assumer les responsabilités et à risquer de confronter au réel les discours d’avant élection ! Nos révolutionnaires « plus à gauche que moi tu meurs » sont comme les marins d’Audiard : ils font des phrases…
Alors, étant moi-même d’un tempérament un poil belliqueux, je m’insurge et proteste. (more…)

15 septembre 2011

François Hollande au Nouvel Obs

Je trouve juste cette interview excellente, alors je vous la propose.


Primaire PS : François Hollande face à l'Obs par Nouvelobs

30 août 2011

Bonne rentrée à toutes et tous…

…et rendez-vous les 9 et 16 octobre pour les primaires citoyennes de désignation du (ou de la) candidat-e socialiste aux élections présidentielles !


mes voeux de rentrée 2011-2 par pascalbolo

1 juillet 2011

Mon interview pour François Hollande sur Dolcerama.fr

Questions claires, réponses précises… Enfin, j’espère !
Cliquez ici pour aller sur le site.

26 juin 2011

Pour moi, c’est François…

Ce dessin de FRAP date d’avant…

Le Parti socialiste a décidemment bien du mal avec la présidentielle à la mode Vème République. A une époque Jean Poperen (et, si ma mémoire est bonne, Dominique Strauss-Kahn), avaient plaidé pour une conversion des socialistes à un vrai régime présidentiel (sans premier ministre ni droit de dissolution), paradoxalement mieux respectueux du parlement que notre monarchie républicaine. Mais la tradition sociale-démocrate européenne a été la plus forte : parlementaristes nous avons été conçus, parlementaristes nous restons. Nous devons donc gérer la contradiction entre la logique inscrite dans nos gène politiques et la primauté acquise, contre notre gré, par l’élection présidentielle depuis 1962. Notre logique c’est que le parti se dote d’un projet, d’ un programme, d’un-e Premier secrétaire et c’est à lui ou elle de conduire la campagne de la seule élection qui nous corresponde vraiment, celle qui est déterminante dans toutes les démocraties parlementaires européennes : la législative. Et c’est ce chef de parti qui gouverne en cas de victoire. C’est le modèle 1997 avec Jospin. Clair, logique…et victorieux.

Seulement, voilà, c’est avec la meilleure foi du monde, prenant acte de la primauté incontestable de l’élection présidentielle dans l’esprit de nos concitoyens, que nous avons décidé de nous y conformer en inversant le calendrier de 2002, plaçant la législative après la présidentielle alors que rien d’autre qu’un sentiment très largement partagé que faire les choses dans l’autre sens n’était pas raisonnable ne nous y obligeait. Comme il advint la catastrophe que l’on sait, nous avons depuis une présidentielle précédant la législative, ce qui rend très peu probable une cohabitation mais nous replonge, Mitterrand mort et Jospin retiré, dans des affres schizoïdes, vénérant le collectif, le vote militant et la représentation nationale et pleurant l’instant d’après l’absence d’un leader charismatique aussi capable de s’asseoir sur les textes de congrès sans que personne ne moufte. Ô mânes de François Mitterrand !

Depuis nous avons poussé le perfectionnement jusqu’à devoir choisir notre premier-e secrétaire parmi des personnalités ayant en commun leur absence voulue ou subie du lieu dédié par excellence au débat démocratique national : le parlement. Des champions du paradoxe, je vous dis !

Un congrès de Reims, une crise financière mondiale exceptionnelle de soudaineté et d’ampleur, et un délitement de la ploutocratie Sarkozienne plus tard,  force est de reconnaître que les paris que faisaient certains dès 2007 sur le caractère inéluctable notre défaite en 2012, et qui se préparaient donc sans vergogne au coup d’après, sont aujourd’hui aussi hasardeux qu’ils étaient scandaleux. Y compris parce que Martine Aubry a su remettre le Parti au travail, ne lui marchandons pas cette reconnaissance.

La gauche peut et doit gagner a prochaine présidentielle. Les pronostics les plus sombres que nous faisions avant 2007 sur la situation de la France en cas de victoire de Sarkozy se sont révélés insuffisamment pessimistes.

L’alternance sera-t-elle suffisante, pour remettre la République à l’endroit, selon la jolie formule de JMA, je n’en sais rien. L’élu local d’un quartier populaire que je suis sait qu’elle est juste nécessaire pour les gens qui y habitent, ne serait-ce que parce qu’ils finissent par ne plus y croire eux-mêmes.

Il y a quelques temps, j’expliquais ici même que l’unité derrière celui ou celle qui, étant le mieux en situation d’être Président-e, allait gagner la primaire serait mon choix, que ma préférence personnelle avait somme toute bien peu d’importance et qu’il convenait dès lors de ne pas se précipiter. Evidemment, ce raisonnement suppose de faire l’effort de considérer que s’il y aura un-e candidat-e socialiste désigné-e démocratiquement et un-e seul-e, il n’y aura pas de gagnant ni de perdants. Il n’y aura pas d’un côté des winners et de l’autre des losers et les procès en opportunisme n’ont donc pas de sens. A condition de bien faire la différence entre cette primaire socialiste et un congrès du même nom.

Déférence gardée envers les autres, j’ai considéré que cela se jouerait entre Ségolène Royal (les 47 % du second tour de 2007, ce n’est pas rien) DSK (la compétence et la stature internationale) ou Martine Aubry (et si pour une fois on faisait simple : la première secrétaire candidate) et celui que je préfère depuis qu’il a remis à flot un P.S en lambeau après 2002 puis qu’il l’a sauvé de l’éclatement en 2005, François Hollande.

Ah ! Les « si » ! Si il avait dit qu’il était candidat pour 2007, au terme du congrès du Mans, après nous avoir quasi imposé une synthèse dont nous n’avions pas envie, mais qui marquait que, grâce à lui et malgré l’affaire du Traité Constitutionnel Européen, le Parti socialiste n’éclaterait pas, les choses auraient été réglées !  Seulement, en 2006, s’il a manqué de cette  détermination qui fonde comme un préalable la crédibilité d’une candidature c’est qu’il n’y était probablement pas prêt. Ce que Rozès nomme la dimension spirituelle de l’élection présidentielle française impose une drôle de tournure d’esprit. Il faut croire dur comme fer à son destin, se sentir investi d’une mission pour affronter ce qui est une véritable épreuve, et d’en avoir envie au-delà de toute raison, jusqu’à ce que les autres y croient et en aient envie aussi. Sans parler que le job n’est pas de tout repos…

Bref, le train de 2007 est passé sans qu’Hollande apparaisse à aucun moment en situation de concourir. « C’est le meilleur mais personne n’y croit en tant que Président », était le leitmotiv. L’irrésistible vague Ségolène Royal a emporté le reste et je n’ai pas l’ombre d’un regret d’y avoir ajouté ma goutte d’eau, même si ce n’était pas sans réserve. C’est elle que les Français de gauche voulaient. Dont acte.

Aujourd’hui , force est de reconnaître que l’empêchement de DSK nous place dans une situation bien différente. Non qu’il ait jamais suscité le même type d’engouement que Ségolène en 2006 mais il s’imposait dans l’opinion comme l’homme de la situation économique internationale, celui qui pouvait nous tirer de là…Même si son apparente hésitation et son positionnement très clivant me faisait craindre qu’il ne soit pas un bon candidat de 1er tour. Et le 1er tour, on sait ce qu’il en coûte d’oublier de le prendre en compte en tant que tel…

Pendant ce temps, François Hollande traçait sa route, se préparait. Parlementaire, il a cette légitimité qui reste à mes yeux indispensable en démocratie. Il y ajoute celle de Président de Conseil général de Corrèze. Il est ainsi ancré dans la réalité de la plus vieille des institutions républicaines sur un territoire symboliquement riche des problématiques du pays à bien des égards. Cette double légitimité est à l’évidence un atout pour l’échéance qui se profile.

Il a donc, ces derniers mois, accompli une mue présidentielle dont je doutais qu’elle fût possible. Certes, il était utile que sa chemise froissée ne sorte plus en permanence de son pantalon à la tribune des meetings où il excelle mais ce n’est évidemment pas le plus important. Avant même la très pénible affaire new-yorkaise, il avait réussi à changer le regard porté sur lui par beaucoup de gens par la pertinence de ses réactions politiques, et sa capacité à mettre en avant deux priorités que je crois effectivement essentielles : la première c’est la jeunesse. Lui redonner confiance en l’avenir, rétablir ce cours normal des choses qui veut qu’une génération puisse espérer vivre mieux que sa devancière, c’est redonner une perspective à tout un pays. La seconde c’est la réforme fiscale et la nécessité de mettre fin à la dégressivité scandaleuse de notre système.

Et cela fait un moment que, surveillant les enquêtes d’opinion d’un œil faussement distrait, j’observe chez beaucoup de gens dans et surtout hors du Parti socialiste, cette inclination prendre corps et se traduire parfois par le soulagement de celui qui découvre qu’il n’est pas aussi seul qu’il pouvait le craindre. Eh non ! Se dire que, tout bien considéré, le moment de la rencontre avec François Hollande est peut-être bien venu n’est plus une incongruité ou un sentiment qu’on cache trop prudemment faute d’avoir perçu qu’il était largement partagé.

Alors oui mon choix de cœur devient, je le pense, un choix de raison. Mieux que Ségolène, dont je maintiens qu’il ne faut pas sous-estimer son impact dans les milieux populaires, il peut incarner une victoire possible. Mieux que Martine, pourtant nantie de la légitimité de sa fonction de 1ere secrétaire pour conduire ce combat, il apparaît prêt à affronter l’épreuve de la campagne, préparé à la fonction et mieux armé pour rassembler toute la gauche et au-delà de la gauche. Les autres candidatures sont évidemment légitimes mais ce n’est pas suffisant pour leur donner un sens au regard de l’objectif à atteindre.

Alors il en reste du chemin à faire ! Il y en a des marches à franchir ! Il y en a des écueils à éviter ! Et si demain montait du pays une autre aspiration, il faudrait savoir l’écouter. Mais j’ai envie de cette aventure-là. Je m’y sens bien, à l’aise dans mes baskets politiques, sociales d’abord, réformistes, européennes, écolo jamais décroissantes, résistant mal au bonheur de faire rire mais jamais de manière gratuite, tendues vers la cohérence d’une démarche et le sens d’un engagement.

Alors c’est parfaitement conscient de l’extrême modestie de l’impact de cette prise de position au regard de la dimension que nos primaires devront avoir pour que leur résultat génère la dynamique politique dont nous avons besoin  pour gagner l’an prochain, que je vous le dis : pour moi, c’est François Hollande !

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