Pascal Bolo 1er adjoint au Maire de Nantes et quelques autres missions…

20 février 2017

De la démocratie et de son respect…

1. La primaire de la gauche a donné un résultat dont personne ne conteste les effets : Benoît Hamon est mon candidat comme il est le candidat de toutes celles et tous ceux qui ont participé à ce processus. J’ai présidé un bureau de vote, ça vaut participation, non ? François de Rugy s’est présenté, lui, mais il semble hésiter sur les conclusions à en tirer. Il faut dire qu’il était venu là par conviction unitaire (j’en témoigne), et par intérêt personnel (j’en témoigne aussi). Sur l’unité, il est pris à contre-pied puisque ses anciens copains d’EELV qui maudissaient les Socialistes, trouvent que Hamon est finalement fréquentable, surtout quand Jadot ne réussit pas à avoir ses 500 signatures, effets co-latéral de la stratégie d’isolement plébiscitée par les militants écolos. Ça va être chaud sur la 1ère circo de Loire-Atlantique, je vous le dis ! Mais j’y reviendrai une autre fois…

Dessin de FRAP
http://frap-dessins.blogspot.fr/

Mais, normalement, se présenter à un processus électoral vaut acceptation de son résultat. François a même dû signer un papelard dans ce sens. Certes, on peut comprendre que voir Hamon causer d’abord écologie (et circonscriptions…) avec Jadot et pas avec lui qui a pourtant réuni presque 4 fois plus de suffrages que le putatif candidat EELV, il y a de quoi se sentir libéré de sa parole. Or, François, et c’était écrit dès le soir du 29 janvier, semble plus près de rallier Macron que de distribuer les tracts de Benoît.

Donc, de mon modeste point de vue de président de bureau de vote, je suis sommé, statuts du Parti brandis, de respecter le résultat d’une primaire sur lequel s’apprête à s’assoir un de ses participants. Sans doute trouve-t-il qu’un pourcentage de participation de 4,48 %, ce qui fait 1181000 voix pour le vainqueur, ce n’est pas assez. Mais c’est trop pour l’ignorer, non ?

2. Il y a quelques mois, une consultation d’un nouveau genre était organisée à la demande du Président de la République pour demander aux gens principalement concernés s’ils approuvaient le transfert de l’aéroport de Nantes. Avec 550 000 votants sur 975 000 inscrits, soit une participation unanimement considérée comme forte à 55 %, le résultat de cette consultation a été reconnu (même avec atermoiements et intensité divers) par François de Rugy, par Emmanuel Macron, mais pas par Benoît Hamon ! Moi qui suis socialiste encarté depuis plus de 30 ans, Président d’un bureau de vote de la primaire (on le saura!), fortement engagé dans la campagne du OUI à la consultation sur l’A.G.O conformément à une majorité écrasante de son parti, je choisis comment entre une consultation à 4,48 %, et une autre à 55 % , aucune des deux n’ayant de conséquence légale ? Quelqu’un a de l’aspirine ? (more…)

15 février 2016

Vous avez dit « référendum » ?

Évidemment, pour quiconque a suivi depuis le début le projet de transfert de l’aéroport de Nantes, l’idée qu’il faille un référendum local pour le légitimer a de quoi énerver. Moi-même, pour tout dire, l’évocation de cette éventualité avait le don de me mettre en pétard.
Mais je crains malheureusement que la seule alternative à cette consultation ait été le renoncement de l’État à ce projet d’utilité publique, renoncement certes catastrophique pour notre territoire, mais aussi pour tous les grands projets d’infrastructure jugés inutiles par les partisans assumés ou non de la décroissance. Là aussi, les « cryptos » ne sont pas les moins dangereux…
Forcément, quand on entend que « le débat n’a pas eu lieu », il y a de quoi se mettre en rogne ! Assurément, quand on entend parler d’ « alternatives insuffisamment étudiées », on peut être à deux doigts de s’agacer : le Conseil général avait été jusqu’à payer une étude qui avait montré l’inanité de l’idée de réorientation des pistes de Nantes Atlantique, dont le seul intérêt était la reconnaissance de facto par ses porteurs que le survol du centre de Nantes pouvait être un problème !
Et pourtant, deux ou trois choses me font dire qu’une relégitimation est peut-être incontournable, si on souhaite que le transfert se réalise, naturellement.
Il y a quelques semaines, j’ai du répondre aux sollicitations de la presse locale en raison d’une pétition sur internet signée par plus de 5000 personnes contre l’abattage (nécessaire) d’une poignée d’arbres dans le quartier du Bout des Landes. L’initiatrice de la protestation était filmée dans le cadre exceptionnellement arboré (et qui le restera !) de ce quartier bénéficiaire d’une rénovation urbaine… Surréaliste ! On avait signé de la péninsule arabique ou d’Argentine pour dénoncer les affreux bétonneurs arboricides que nous sommes… Cet exemple montre qu’une question locale, exportée par la toile forcément mondiale, peut revenir sur son territoire d’origine comme un boomerang chargé au passage de fantasmes et d’irrationalité, pour peu qu’elle rencontre les peurs du moment.
L’Aéroport du Grand Ouest, c’est un peu pareil. L’opinion largement favorable à son transfert s’est retrouvée tétanisée par l’effet retour d’une communication redoutablement efficace des opposants qui a flatté les peurs et la sensibilité de personnes qui, ne connaissant rien ni de Nantes, ni de l’ouest, ni du projet, se sont forgé une opinion sans aucun des éléments qui peuvent fonder un jugement. « Nantes n’a pas besoin d’un nouvel aéroport » ai-je pu lire un jour de la part d’un internaute du Cantal ou de Haute-Savoie, je ne sais plus. Cette affirmation péremptoire que rien n’étaye, née à l’extérieur du territoire est revenue à l’intérieur, rencontrer la tentation de la pause que nous connaissons bien, créant le doute, y compris sur le fait que l’A.G.O serait un aéroport de plus, ce dont il n’a jamais été question.
Les opposants ont aussi joué à merveille de la défiance envers les « élites » , la « classe politique » et les institutions. Bien fait pour elles, elles l’ont bien cherché me direz-vous. D’accord, mais après ? Le concept d’Ayraultport est à cet égard un coup de com’ génial. Mensonger mais génial car il a fait mouche. Ce n’est pas parce qu’on l’a surnommé il y a longtemps le Kennedy de l’ouest, que Jean-Marc rêve de laisser son nom à l’aéroport de Nantes. Pas de JMA à Nantes comme JFK à New York, n’en déplaise à ce taquin de FRAP !

Néant

Dessin rigolo mais pas sérieux !

Quiconque connaît un tant soit peu le nouvel occupant du Quai d’Orsay sait que ce genre de mégalomanie lui est complètement étrangère. Pour le grand musée d’art de Nantes ou le projet Île de Nantes, je ne dis pas, mais pour un aéroport, ça non ! Mais des gens y ont cru, loin d’ici, puis ici, au nom de la certitude ancrée par tous les populismes que les élus pensent d’abord à eux et que leur ego est plus grand que leur sens de l’intérêt général. Je sais, y en a…
Dans la même veine, une réflexion entendue dans un repas de famille me pousse aussi à me résigner à cette consultation référendaire aux contours juridiques encore un peu flous : « Je fais plus confiance à un pilote qu’à un politicien ». Cette comparaison surprenante fait référence à ces quelques pilotes qui nous expliquent que Nantes Atlantique est très bien comme ça (et plus près de chez eux, disent les mauvaises langues !). J’ignorais jusqu’ici qu’une licence de pilote, qui atteste de la maîtrise du maniement, décollage, vol, navigation et atterrissage des aéronefs donnait la moindre expertise en aménagement du territoire, en développement économique ou même en économie du transport aérien mondial. J’ai le permis de conduire une voiture, mais ça ne me donne pas la compétence pour juger, par exemple, des effets de la construction d’une rocade sur l’étalement urbain, d’un parking-relai sur le report modal, ou des évolutions possibles du marché automobile mondial. Cela, je l’ai appris ou l’apprendrai en écoutant les gens dont c’est le métier d’étudier ces choses. Leurs débats contradictoires éclaireront mon jugement. Je serais professionnel, taxi ou pilote de course, que ce serait la même chose. Mais voilà, pour quelqu’un qui prend l’avion, et bien que l’immense majorité des accidents aient une défaillance humaine pour cause principale (sans même aller jusqu’à la Germanwings…), le pilote est l’image rassurante par excellence et les dégâts faits dans l’opinion par ces interventions faussement expertes sont considérables. Et c’est l’essentiel du point de vue des opposants.
C’est l’essentiel parce que vu du gouvernement ou de l’Elysée, c’est l’opinion nationale qu’on scrute. Ils ne sont pas fous ni idiots, à Paris. Ils savent bien que si tous les élus sauf les écolos, les fachos et quelques centros sont d’accord pour dire que ce projet est plus qu’utile, pour le confirmer année après année, et être élus ou réélus sans coup férir, même et surtout quand médias et écolos s’accordent pour faire de Notre Dame des Landes l’enjeu central de toute élection, c’est qu’il y a quelques chances qu’ils aient raison !
Seulement, en dehors des interférences Ségoléniennes (cf. mon billet précédent sur la responsabilité de l’offre en politique…), il y a le drame de Sivens qui hante tous les responsables et qui est instrumentalisé de manière éhontée, scandaleuse, par un Mathieu Orphelin. Il y a la petite musique persistante sur l’illégitimité de l’investissement public entretenue par des gouffres financiers genre EPR. Cela n’a absolument rien à voir mais ça donne apparence de légitimité aux concours de pronostics sur les dérapages du « coût réel » de l’AGO. Il y a le relais naturel de médias nationaux (France-Inter, le Monde un peu moins depuis le départ de Kempf) initialement trop négligés par des porteurs du projets trop sûrs de leur bon droit. Tout cela fait qu’aujourd’hui, quand un Manuel Valls se retourne pour voir qui est prêt à le soutenir dans sa détermination à faire respecter les décisions démocratiques, les décisions judiciaires, l’état de droit et l’autorité de l’état, la vérité est qu’il ne trouve pas grand monde en dehors des élus du cru. Se débarrasser du caillou dans la godasse est une tentation largement partagée et tant pis pour l’Ouest et son développement.
Voilà pourquoi une consultation à l’échelle départementale est aujourd’hui probablement le meilleur et paradoxal moyen d’en finir avec cette incertitude en espérant que ce soit une bonne fois pour toute. Avec Stuttgart et sa gare en référence.
Pourquoi départementale ? Parce qu’à cette échelle, on a moins de risque de voir prendre des arguments irrationnels et mensongers qui prospèrent par leur dilution dans le temps et l’espace (voir plus haut). On a aussi plus de chance de répondre à la question posée et pas à une autre. Plus de chances de voir prises en compte équitablement des réalités comme le survol de l’agglomération, l’exaspération des trop nombreux riverains de Nantes Atlantique, la saturation de l’aérogare actuelle, et la qualité environnementale et énergétique du projet. On va enfin pouvoir reparler de faits vérifiables et revenir à l’essentiel de la réalité du projet !
L’idée de la zone de chalandise se heurte à la définition d’un périmètre de consultation qui ne recouperait aucune limite administrative existante. Celle des collectivités participant au financement (Régions Bretagne et Pays de la Loire), au niveau dudit financement qui reste marginal (là encore, les fantasmes et la réalité…), et à une étendue qui va trop au-delà de la zone de chalandise, notamment vers le Finistère Nord où l’aéroport de Brest restera un élément essentiel du maillage aéroportuaire de l’ouest.
Le département reste donc le territoire de consultation à le fois le plus adéquat et le plus légitime.
De la même manière qu’on ne va pas continuer les débats jusqu’à ce qu’ils veuillent bien accoucher de la décision souhaitée par les minorités agissantes, on ne va pas étendre le périmètre de consultation jusqu’à faire décider de l’avenir de notre territoire par les argentins ou émiratis qui signent les pétitions contre l’abattage des arbres malades au Bout des Landes…
Votez oui au transfert de l’aéroport de Nantes de Nantes Atlantique à Notre Dame des landes, futur Aéroport du Grand Ouest !

11 mai 2012

Donnons une majorité à François Hollande !

D’abord il faut que je vous remercie, vous les citoyennes et citoyens de Nantes Nord. La métaphore sportive convient assez bien pour décrire les joutes électorales. Je vous remercie donc pour le score que votre mobilisation civique et votre soif de changement ont permis à François Hollande d’atteindre dans notre quartier. 6567 voix, 67,53 % des suffrages exprimés, 78 % de participation : j’aurais signé pour ce résultat au début du match comme à la mi-temps !
C’est sûrement un peu présomptueux, mais je veux aussi voir dans ce score une réponse à la campagne de terrain que nous avons menée, ici comme ailleurs. L’occasion de remercier également les militant-e-s qui m’ont accompagné dans ce marathon de porte à porte qui nous est habituel (le planning prévisionnel en est désormais juste à 2 h près !) mais qui n’avait jamais été aussi complètement accompli pour une élection présidentielle. J’ai même été jusqu’à casser les oreilles à un nombre certain d’entre vous avec une nouvelle édition de la tournée sonorisée (la sono était très performante !) que je m’honore d’être le seul élu à faire jusqu’au pied des tours de nos quartiers populaires et d’y être bien reçu par le plus grand nombre.
Le résultat de l’élection est donc une récompense que je m’autorise à goûter comme telle !
Nous avons enfin un président de gauche !
En plus, c’est celui que j’avais choisi dès le départ ! Il n’y avait pas grand monde à Lorient en juin 2009 ? Eh bien j’y étais, porteur d’un message de Jean-Marc Ayrault de surcroit. Joie, émotion et un brin de fierté, donc.
Sauf que maintenant, les ennuis commencent. « Enfin ! », disait Blum ! (j’ai dit Mendès-France par erreur à un journaliste radio dimanche soir). Et les plus jeunes vont apprendre qu’être dans la majorité qui gouverne, surtout dans une période aussi difficile, c’est exaltant, mais ce n’est pas un long fleuve tranquille…
D’abord, une majorité, il faut lui en concocter une au Président que nous avons donné à la France. Et à ceux qui vont l’accompagner, dont un que nous allons probablement devoir prêter au pays avec la même élégance que les Corréziens l’ont cédé lui-même.
Il faut donc gagner les législatives pour ouvrir véritablement la période nouvelle que nous avons tant espérée.
Chacun fera son maximum, à l’endroit où il se trouve, je n’en doute pas. Nous aussi, je parle là au nom de tout-e-s les militant-e-s socialistes de la 1ère circonscription de Loire-Atlantique.
Et moi aussi, qu’on se le dise !
Notre particularité locale est d’avoir élu en 2007 un député écologiste. Nous l’avions souhaité alors qu’aucun accord national entre partis ne nous y invitait. Notre détermination et notre abnégation collective d’alors ont permis l’élection de François de Rugy. J’y ai pris ma part. Avec ardeur militante et avec un bonheur persistant tant cette campagne victorieuse reste un bon souvenir.
Le climat de nos relations partenariales avec ce qui est devenu « Europe Ecologie Les Verts » a connu depuis lors quelques fluctuations. J’y ai pris ma part. Avec la gourmandise de celui qui refuse tellement d’être dupe de la part de comédie humaine qui se joue dans la vie politique qu’il est incapable de se dispenser d’en souligner les travers, et dans un rôle proche de celui du nettoyeur dans une mêlée ouverte de rugby, rôle que les circonstances et des aptitudes certaines à la taquinerie m’ont gentiment dévolu dans le casting politique local. Il faut bien faire briller les 3/4 !
Car l’union est et reste un combat !
Ce combat-là, il nous faut désormais le gagner dans un tout nouveau contexte. Celui d’une ère d’espérance qui s’ouvre, avec un Président et un gouvernement enfin conformes à l’idée que nous nous en faisions. Elle ne nous demandera pas moins d’abnégation que la précédente ; pas moins de détermination, et encore plus de sens des responsabilités. Il n’est pas dit que nous y trouvions moins de satisfactions et de plaisir !
Pour cela, il faut que François de Rugy soit réélu député dans notre 1ère circonscription. Son bilan de député le justifie d’ailleurs. Il a été utile, comme parlementaire, c’est-à-dire comme élu de la nation qui élabore, vote les lois et contrôle l’action du gouvernement, à celles et ceux qui l’ont élu en 2007. Quel contraste avec son prédécesseur !
Cette fois, si notre détermination à en faire le candidat de toute la majorité présidentielle, de gauche, écologiste, républicaine et humaniste venait à faire défaut, elle serait suppléée par la ferme invitation d’un accord national entre partis. Mais il ne s’agit pas que de discipline, même si elle fait partie de l’élégance que nous devrons peut-être avoir de prêter notre Maire à la France : imaginez un non-respect de l’accord national dans sa ville… ça ferait désordre et ce n’est pas le moment !
Il s’agit d’abord de donner toutes ses chances de succès à la période nouvelle qui s’ouvre. Et, ça, franchement, ça me fait envie !
Les désaccords et agacements réciproques sont faits pour être surmontés et dépassés. Nos petites personnes et nos égos sont de peu d’importance au regard de la cause que nous défendons qui est tellement plus grande que nous-même. Dans la vie politique, il y a les péripéties, les anecdotes, les désaccords et les disputes, mais il y reste l’essentiel : l’intérêt général. C’est le point de vue que François et moi partageons.
C’est aussi, je n‘en doute pas un instant, l’exigence commune entre les 6567 électeurs de François Hollande à Nantes Nord et ceux du reste de la circonscription.
Le moment de l’enthousiasme partagé d’une victoire historique est le meilleur qui soit pour ouvrir la page suivante.
Je serai donc pleinement aux côtés de François de Rugy pour la campagne législative qui s’ouvre et j’appelle tous ceux qui veulent la réussite du quinquennat de François Hollande à se mobiliser avec moi. Si mes camarades socialistes m’en donnent mandat, je serai à nouveau son suppléant pour les 10 et 17 juin.
Sa réélection, gage de l’obtention de la large majorité dont François Hollande a besoin, sera la victoire de tous. Je prends ma part !