Pascal Bolo 1er adjoint au Maire de Nantes et quelques autres missions…

28 mai 2017

Ne pas vouloir soutenir mais devoir choisir !

« Et toi, tu soutiens qui dans la 1ère, de Rugy, Seassau, quelqu’un d’autre ?

– Ben non… Personne !

– Tu vas voter blanc ? T’abstenir ?

– Non. Je vais bien devoir choisir… »

Ce dialogue n’a rien d’imaginaire. Il résume la difficulté qu’il y a de nos jours à refuser d’être binaire, à faire valoir tout le nuancier de nos hésitations et de nos aspirations contradictoires !

Oui je peux considérer avoir vocation à être dans la majorité sans pour autant être rallié à En Marche, sans dissimuler que je suis Socialiste encarté et que j’ai la ferme intention de le rester !

Non, je ne peux pas m’engager auprès de François de Rugy alors qu’il a été un parlementaire plus loyal à la majorité précédente qu’un paquet de socialistes. Car au fil de son tortueux parcours, où la légitime certitude de son propre talent et la croyance en son destin tiennent lieu de cohérence, il soutient dans ces élections, y compris par la voix de son gentil suppléant Mounir, des adversaires de mes amis Karine Daniel, Alain Robert, Dominique Raimbourg ou Michel Ménard, dont je pense que la réélection (élection pour Alain) serait une bonne chose pour le pays, y compris pour donner une majorité au Président Macron, et pour Nantes. C’est important, Nantes…

Dessin de FRAP

Non, je ne peux pas soutenir Aymeric Seassau, que je tiens pourtant en grande estime personnelle, parce que sa ligne politique n’est pas la mienne dans de trop nombreux domaines, la question européenne étant au centre de divergences de fond, y compris sur la politique économique et sociale. Son aversion pour Mélenchon et le mélenchonisme est nécessaire et bienvenue à mes yeux, mais pas suffisante (avoir du se fader respectivement et successivement Valls, Hamon et Mélenchon comme candidats officiels respectifs, ça crée pourtant des complicités !). Sa volonté de rassemblement est malheureusement exactement inversement proportionnelle à sa capacité à le réaliser : le soutien de Benoit Hamon et de quelques collègues municipaux et camarades socialistes en est un révélateur cruel et paradoxal (cf 19+6 =25?).

Dès lors qu’un soutien à la France Insoumise et ses candidats successifs est inenvisageable et que je ne connais que trop le candidat EELV, que me reste-t-il ? Antoine Nivard ? Il est partout. A l’aune de la présence de terrain, il gagnerait haut la main ! A la courtoisie et la gentillesse aussi ! Mais cela suffit-il ?

Mon parti a trouvé son salut dans une fuite peu glorieuse mais rendue inévitable par le calendrier, et surtout sage, en ce qu’elle ne rajoute pas à la confusion à gauche en ajoutant une candidature. Mais, et c’est paradoxal, il prive ainsi ses électeurs-trices qui partagent mes incertitudes, du chaînon entre Aymeric et François. Et, comme tous les autres sont présents jusqu’à la nuance, il se voit, le chaînon manquant de la 1ère circonscription !

Résultat : je n’ai à apporter aux questionnements de mes concitoyens que ma propre absence de réponse…

Il me faudra bien trancher, pourtant… Et dire ce choix puisque je pense que c‘est un devoir pour un responsable politique, aussi modeste soit cette responsabilité !

« Z’avez une semaine ! » me répond l’écho !

11 mai 2012

Donnons une majorité à François Hollande !

D’abord il faut que je vous remercie, vous les citoyennes et citoyens de Nantes Nord. La métaphore sportive convient assez bien pour décrire les joutes électorales. Je vous remercie donc pour le score que votre mobilisation civique et votre soif de changement ont permis à François Hollande d’atteindre dans notre quartier. 6567 voix, 67,53 % des suffrages exprimés, 78 % de participation : j’aurais signé pour ce résultat au début du match comme à la mi-temps !
C’est sûrement un peu présomptueux, mais je veux aussi voir dans ce score une réponse à la campagne de terrain que nous avons menée, ici comme ailleurs. L’occasion de remercier également les militant-e-s qui m’ont accompagné dans ce marathon de porte à porte qui nous est habituel (le planning prévisionnel en est désormais juste à 2 h près !) mais qui n’avait jamais été aussi complètement accompli pour une élection présidentielle. J’ai même été jusqu’à casser les oreilles à un nombre certain d’entre vous avec une nouvelle édition de la tournée sonorisée (la sono était très performante !) que je m’honore d’être le seul élu à faire jusqu’au pied des tours de nos quartiers populaires et d’y être bien reçu par le plus grand nombre.
Le résultat de l’élection est donc une récompense que je m’autorise à goûter comme telle !
Nous avons enfin un président de gauche !
En plus, c’est celui que j’avais choisi dès le départ ! Il n’y avait pas grand monde à Lorient en juin 2009 ? Eh bien j’y étais, porteur d’un message de Jean-Marc Ayrault de surcroit. Joie, émotion et un brin de fierté, donc.
Sauf que maintenant, les ennuis commencent. « Enfin ! », disait Blum ! (j’ai dit Mendès-France par erreur à un journaliste radio dimanche soir). Et les plus jeunes vont apprendre qu’être dans la majorité qui gouverne, surtout dans une période aussi difficile, c’est exaltant, mais ce n’est pas un long fleuve tranquille…
D’abord, une majorité, il faut lui en concocter une au Président que nous avons donné à la France. Et à ceux qui vont l’accompagner, dont un que nous allons probablement devoir prêter au pays avec la même élégance que les Corréziens l’ont cédé lui-même.
Il faut donc gagner les législatives pour ouvrir véritablement la période nouvelle que nous avons tant espérée.
Chacun fera son maximum, à l’endroit où il se trouve, je n’en doute pas. Nous aussi, je parle là au nom de tout-e-s les militant-e-s socialistes de la 1ère circonscription de Loire-Atlantique.
Et moi aussi, qu’on se le dise !
Notre particularité locale est d’avoir élu en 2007 un député écologiste. Nous l’avions souhaité alors qu’aucun accord national entre partis ne nous y invitait. Notre détermination et notre abnégation collective d’alors ont permis l’élection de François de Rugy. J’y ai pris ma part. Avec ardeur militante et avec un bonheur persistant tant cette campagne victorieuse reste un bon souvenir.
Le climat de nos relations partenariales avec ce qui est devenu « Europe Ecologie Les Verts » a connu depuis lors quelques fluctuations. J’y ai pris ma part. Avec la gourmandise de celui qui refuse tellement d’être dupe de la part de comédie humaine qui se joue dans la vie politique qu’il est incapable de se dispenser d’en souligner les travers, et dans un rôle proche de celui du nettoyeur dans une mêlée ouverte de rugby, rôle que les circonstances et des aptitudes certaines à la taquinerie m’ont gentiment dévolu dans le casting politique local. Il faut bien faire briller les 3/4 !
Car l’union est et reste un combat !
Ce combat-là, il nous faut désormais le gagner dans un tout nouveau contexte. Celui d’une ère d’espérance qui s’ouvre, avec un Président et un gouvernement enfin conformes à l’idée que nous nous en faisions. Elle ne nous demandera pas moins d’abnégation que la précédente ; pas moins de détermination, et encore plus de sens des responsabilités. Il n’est pas dit que nous y trouvions moins de satisfactions et de plaisir !
Pour cela, il faut que François de Rugy soit réélu député dans notre 1ère circonscription. Son bilan de député le justifie d’ailleurs. Il a été utile, comme parlementaire, c’est-à-dire comme élu de la nation qui élabore, vote les lois et contrôle l’action du gouvernement, à celles et ceux qui l’ont élu en 2007. Quel contraste avec son prédécesseur !
Cette fois, si notre détermination à en faire le candidat de toute la majorité présidentielle, de gauche, écologiste, républicaine et humaniste venait à faire défaut, elle serait suppléée par la ferme invitation d’un accord national entre partis. Mais il ne s’agit pas que de discipline, même si elle fait partie de l’élégance que nous devrons peut-être avoir de prêter notre Maire à la France : imaginez un non-respect de l’accord national dans sa ville… ça ferait désordre et ce n’est pas le moment !
Il s’agit d’abord de donner toutes ses chances de succès à la période nouvelle qui s’ouvre. Et, ça, franchement, ça me fait envie !
Les désaccords et agacements réciproques sont faits pour être surmontés et dépassés. Nos petites personnes et nos égos sont de peu d’importance au regard de la cause que nous défendons qui est tellement plus grande que nous-même. Dans la vie politique, il y a les péripéties, les anecdotes, les désaccords et les disputes, mais il y reste l’essentiel : l’intérêt général. C’est le point de vue que François et moi partageons.
C’est aussi, je n‘en doute pas un instant, l’exigence commune entre les 6567 électeurs de François Hollande à Nantes Nord et ceux du reste de la circonscription.
Le moment de l’enthousiasme partagé d’une victoire historique est le meilleur qui soit pour ouvrir la page suivante.
Je serai donc pleinement aux côtés de François de Rugy pour la campagne législative qui s’ouvre et j’appelle tous ceux qui veulent la réussite du quinquennat de François Hollande à se mobiliser avec moi. Si mes camarades socialistes m’en donnent mandat, je serai à nouveau son suppléant pour les 10 et 17 juin.
Sa réélection, gage de l’obtention de la large majorité dont François Hollande a besoin, sera la victoire de tous. Je prends ma part !

29 décembre 2011

Mon rattachement à moi…

C’est bizarre les coïncidences. Il y a quelques jours, un amendement débattu et voté par une poignée de députés noctambules, faisait grand bruit médiatique, à peu près comme on brasse de l’air tant il n’a aucune chance (et heureusement !) d’aboutir à autre chose que le déclenchement de quelques alertes Google au nom des dits parlementaires insomniaques. Presqu’au même moment, je goûtais la fierté modeste d’un rapprochement bien plus discret, mais je le crois à la fois plus pertinent et plus efficace que l’énième tentative de priver Vendéens, Angevins, Mayennais et Sarthois de leur région et de sa capitale-locomotive sans qu’ils aient leur mot à dire : celui du Crédit Municipal de Nantes et du Centre Communal d’Action Social de Rennes autour de la mise en place d’une politique de micro-crédit social et accompagné dans cette belle et grande ville.

Signature officielle à l'Hôtel de Ville de Rennes avec Jacques Stern, Nathalie Appéré et Loïc Rolland

Je laisserai aux historiens le débat sans fin sur la date de la séparation réelle ou supposée (ont-elles jamais été réunies ?) des communes ou pays qui forment aujourd’hui la Loire-Atlantique d’avec la Bretagne administrative (pour autant que ce terme recouvre le moindre sens historique ou culturel). Ce que je peux affirmer en revanche, c’est que l’histoire a doté Nantes d’une Caisse de Crédit Municipal et pas Rennes. Etablissement public local, outil financier et bancaire au service des politiques sociales de la Ville de Nantes, son unique « actionnaire », le Crédit Municipal met aujourd’hui son expérience et son expertise au service des villes qui le souhaitent. Tout le monde y gagne : le Crédit Municipal qui utilise ainsi mieux ses capacités et sa structure et les communes ou CCAS qui n’imaginent pas vraiment créer ex-nihilo une structure bancaire capable de porter une politique de micro-crédit social. Le Crédit municipal assume ainsi tout ce qui relève de la technique bancaire et les CCAS l’accompagnement social, son corollaire indispensable.
Au moment où Daniel Delaveau et Jean-Marc Ayrault affirment le rapprochement de nos deux agglomérations et leur collaboration, avec la mise en lumière de leur complémentarité, notamment dans les domaines économique et de la recherche scientifique, nous avons pensé, avec Nathalie Appéré, première adjointe au Maire de Rennes, que de donner une dimension sociale à ce rapprochement avec cette convention de micro-crédit avait un vrai sens.
C’est celui du mode de développement de notre Ouest Atlantique ou Loire-Bretagne, ou Bretagne-Loire (voir l’excellente note du blog de l’ami Christophe Clergeau…) ou Grand Ouest qu’importe ! Du moment qu’il se fonde sur la mise en réseau des villes, grandes ou moyennes qui le structurent, qu’il reste multi-polaire, et qu’il permet donc un développement équilibré et durable de tous ses territoires. Conclusion : pour agir efficacement dans l’intérêt du plus grand nombre et de la cohésion sociale, dans le respect de la diversité des territoires, il n’est besoin ni de modifier des limites administratives, ni d’exacerber la concurrence entre institutions, il suffit de partager la même vision d’un avenir qui sera commun, forcément commun… Merci Nathalie, pour ton accueil !

6 juillet 2011

Souvenirs, souvenirs…

A la veille du premier tour, nous avions choisi l'option "remorque". Marianne et Nour étaient là aussi !

Je le reconnais, tout cela fait un peu auto-promotion ou auto-célébration.
Mais, déjà coupable de l’inachèvement d’un « abécédaire de campagne », je ne pouvais pas en plus laisser les images prises par Younès pendant cet après-midi du 26 mars dans un coin de disque dur.
Pour conclure la campagne cantonale, nous avions décidé, après un test réussi la veille du premier tour, de faire une tournée des quartiers populaires pour inciter leurs habitants à voter, et pour nous de préférence. Le principe est simple : louer un groupe électrogène, une sono de 2X300 Watts et un micro, s’installer au pied des immeubles, mettre le son à fond et parler aux gens. J’avais confié le caméscope à Younès pour témoigner de cette opération. Il m’a donc filmé pendant mes interventions, et réalisé (à mon insu) des mini interviews des camarades et amis participants. Évidemment, ils ont dit des choses gentilles (trop) à mon égard. Même si j’ai raccourci au montage, ça fait un peu propagande mais, comme l’élection est passée et que leurs propos étaient sincères et spontanés, j’ai eu la faiblesse de ne pas les censurer. Et puis il a laissé parler Myriam. Son interview est parfaitement révélatrice de l’état d’esprit qui a été le nôtre durant cette courte mais intense campagne de terrain. J’en ai donc laissé l’essentiel.
Evidemment, cela n’a de valeur que de témoignage d’un argumentaire politique et électoral décliné et déclamé en direct, et de souvenir pour ceux qui l’ont vécu. Mais ça a été tellement bien accueilli par les gens (les retours ultérieurs étaient très majoritairement positifs ainsi que l’accueil) que j’ai eu envie de monter cette tranche de campagne et de vous la proposer.

C'est ma tournée du 26 mars par pascalbolo

1 juillet 2011

Mon interview pour François Hollande sur Dolcerama.fr

Questions claires, réponses précises… Enfin, j’espère !
Cliquez ici pour aller sur le site.

22 mars 2011

La carte des votes

Le premier mot de notre profession de foi du second tour, à Myriam et à moi-même, qui est actuellement imprimée, c’est « Merci ! ».C’était la moindre des choses. Tous les électeurs qui se sont déplacés dimanche, qui n’étaient pas les plus nombreux, méritent certes notre reconnaissance pour avoir fait vivre notre démocratie. Mais j’avoue humblement que c’est vers ceux qui ont voté pour nous puis vers ceux qui ont voté à gauche ou écolo que ma gratitude s’est d’abord dirigée.
L’équipe de campagne départementale a eu l’heureuse idée d’utiliser les technologies les plus modernes pour produire une cartographie des résultats, canton par canton et surtout bureau de vote par bureau de vote. L’ancrage de la gauche dans les quartiers populaires se voit confirmée même si ce sont aussi ces quartiers qui ont le moins voté. 64 % dès le premier tour à la Boissière, ça fait quand même plaisir. Le piège serait de croire que ma petite personne y est pour l’essentiel. Or, même si j’espère que je ne suis pas un fardeau pour les couleurs que je porte et que le boulot fait depuis 7 ans est reconnu, je sais que ce vote est éminemment et profondément politique : il va vers un camp, celui de la gauche, vers un parti, le P.S et subsidiairement vers des candidats qui apportent leur plus ou leur moins-value personnelle.
C’est une vieille tactique de la droite que de faire croire qu’une élection locale ne serait pas politique, qu’il s’agirait d’une affaire de personnes liée à un territoire, à un terroir, le plus rural possible. C’est le numéro que m’a joué le candidat de la droite vertavienne sur France Bleu Loire-Océan lundi matin. Vertou serait une commune rurale au regard de ses hectares de vigne et la politique n’y aurait pas droit de cité et donc il serait logique qu’il n’affiche pas son appartenance politique. Ben voyons…
Mais je m’égare !
Résumons : un grand merci à toutes celles et ceux qui me permettent d’afficher cette jolie photo ! Ceux qui votent, ceux qui nous aident avec un dévouement et un désintéressement total : les militant-e-s socialistes et jeunes socialistes sans lesquels je n’aurais jamais pu tirer autant de sonnettes dans le quartier !

64% à La Boissière, je ne sais pas si je mérite !

17 mars 2011

Mon vidéo-tchat sur vlipp.fr

Filed under: J'suis dans le journal... — Étiquettes : , , , , , , — pascal @ 12 h 14 min

Invité par l’association DIPP que je connais bien, je suis allé tchater avec les internautes de vlipp.fr, un peu les mains dans le poches, mal coiffé avec ce qui me reste de cheveu et mal fagoté avec ce que j’ai de bedaine en trop ! Sur le fond, à vous de juger !

22 mai 2010

Dialogue citoyen : benchmarking, théorie et pratique

Avant de profiter du pont de l’Ascension, j’ai eu une drôle de semaine dédiée au dialogue citoyen.
Elle a commencé par une passionnante réunion de la Commission « Démocratie locale » de l’Association des Maires de Grandes Villes de France. L’occasion de s’étalonner sur une tentative commune à bien des villes sous des formes diverses, celle du tirage au sort de leurs interlocuteurs des instances de concertation et de participation. Amiens a ainsi constitué ses conseils de quartier de manière très similaire aux nôtres. Mais ils ont ajouté un « plus » : chaque habitant-e tiré-e au sort a reçu la visite d’un-e élu-e pour expliquer de quoi il s’agissait et encourager à la participation. Ils en retirent une proportion enviable d’acceptation et une participation plus durable et assidue que ce que nous constatons à Strasbourg ou à Nantes. Conclusion tirée en commun à partir de cet exemple et d’autres : nos dispositifs requièrent des moyens d’animation et une forte présence des élus comme des équipes de professionnels. La corrélation entre la dynamisme des instances et ces moyens (essentiellement du temps d’ailleurs…)est évidente. Il faudra faire des choix…

Loïc Blondiaux © RF / Igor Krtolica

Cette réunion a été l’occasion d’écouter Loïc Blondiaux, prof’ à Science-Po Paris, et membre de l’Institut de la Concertation où se fomentent nombre d’innovations dans le domaine et dont les recherches inspirent nos expériences. Toujours sur ce thème du tirage au sort, Loïc Blondiaux nous a opportunément rappelé que nous revenions là aux sources de la démocratie. Un rien provocateur, il nous a expliqué que l’élection étaient profondément anti-démocratique puisqu’elle revenait à nier que chaque citoyen a, par définition, une égale légitimité à gérer les affaires publiques. Elle est une manière de désigner une forme d’aristocratie, même si c’est sur une tout autre base que sur la naissance ! Rumeur dans la salle… En tous les cas, ce rappel aux grands anciens (la Grèce…) a eu le mérite de nous armer intellectuellement pour répondre à la question de la légitimité et de la représentativité des membres de nos conseils ou ateliers ! Ce qui compte c’est la diversité.

Revigoré par ces stimulants échanges, je suis sorti de l’Assemblée Nationale où avait lieu la réunion pour tomber nez à nez avec une manif’ d’opposants à l’aéroport de Notre Dame des Landes, montés à Paris pour la journée ! Oups ! Choisissant de me faire discret, j’ai changé de trottoir en regardant mes godasses l’air pressé et affairé. Pas de bol : s’étant mis discrètement à l’écart pour passer un coup de fil, un manifestant me reconnaît et me salue à haute voix ! Raté !

Au moins cet échange de politesse a-t-il été courtois, cordial et souriant.

Ce n’était plus la même ambiance deux jours plus tard au Centre Social du Bout des Landes… Au menu une réunion publique destinée à informer les riverains du chantier du nouvel immeuble du Conseil général des conditions de réalisation de ce chantier. Le long du boulevard Cassin et de la rue de Douarnenez, l’immeuble est intégré dans le projet urbain global du quartier, référencé à l’Agence Nationale de Rénovation Urbaine sous l’appellation Bout des Landes-Bruyères. Je savais qu’un habitant avait décidé mobiliser contre ce projet et qu’il avait commencé à alerter voisins et médias. Son double leitmotiv : on ne savait rien et on ne veut pas qu’on touche aux arbres.

Tout notre travail autour du dialogue citoyen repose autour de l’idée d’associer efficacement expertises politique, technique et d’usage pour prendre les meilleures décisions possibles. Notre tâche a été jusqu’ici de convaincre détenteurs de la légitimité politique et de la compétence technique que prendre le temps d’associer l’expertise d’usage, celle des habitants, était une chance plus qu’une contrainte.
Nous nous sommes trouvés ce soir là devant un renversement de perspective : des habitants niant farouchement toute compétence aux techniciens comme aux élus. Notre volonté politique : du pipeau. La parole compétente et pédagogue des urbanistes et architectes : du vent. Nos arguments : des mensonges. Nos démonstrations : autant de manipulations. Avec en toile de fond une certitude : élus et techniciens étaient ligués contre les habitants pour leur imposer des choses non seulement contre leur gré mais dans le but de leur nuire, au plus grand bénéfice des bétonneurs.

En perspective vu du boulevard Cassin

De quoi s’agit-il : le Conseil général va regrouper à cet endroit accessible et commode pour les usagers, deux anciens Centre médico-sociaux et les services actuellement excentrés dans le parc de bureau de la Rivière. Outre une meilleure accessibilité pour les familles, notamment les bénéficiaires du RSA, la construction de ce petit bâtiment de 4 étages, labellisé Bâtiment Basse Consommation, permettra au Conseil général d’économiser des dizaines de milliers d’Euro de loyer. Plus éloigné de chacun des immeubles existants que ces immeubles entre eux, encore moins impactant pour le cadre de vie que les immeuble de logements en cours de construction quelques centaines de mètre plus loin, ce nouveau bâtiment s’intègre dans un projet urbain (cliquez ici pour accéder à toute la présentation : Le projet ANRU Bout des Landes Bruyères) dont la première caractéristique est de conforter et de sauvegarder le patrimoine vert du secteur. Il y aura plus d’arbres après qu’avant, des liaisons piétonnes plus agréables et sûres, et l’espace boisé sera bien mieux valorisé. Comme l’expliquait l’architecte du projet, tout a été imaginé en lien avec un groupe d’habitants volontaires sur la base d’observations de terrain, issues de la vie quotidiennes, depuis 5 ans. L’Office National des Forêts est garant du patrimoine végétal et a géolocalisé chaque arbre, en tirant un diagnostic précis et prospectif pour chaque sujet. Nous en étions à la 5ème réunion publique, à la parution du 5ème exemplaire du journal du projet systématiquement diffusé dans toutes les boîtes aux lettres, sans parler de la consultation des locataires concernés par la réhabilitation lourde de leur immeuble, ou du travail de relogement au cas par cas conduit pour le relogement des familles du quartier des Bruyères, ou des expositions, ou des enquêtes publiques… Bref, nous nous pensions à l’abri d’un bon paquet de reproches possibles, l’architecte de l’immeuble étant l’agence TOPOS qui a déjà réalisé le multi accueil juste en face !

Eh bien, j’en ai vu des réunions publiques difficiles, voire carrément houleuses. Mais c’est la première fois que je vois le leader de la contestation s’installer face à la salle sous l’écran projetant plans et images de synthèse, menant par moment sa propre réunion en même temps que nous, la nôtre ! La première fois que je vois un porte-parole sortir fumer son clope au milieu d’une présentation du projet qu’il entend contester, ou l’interrompant à tout instant en agitant sous le nez de l’architecte un plan compris à l’envers comme preuve contraire de ce qu’il décrivait en réalité. Sportif !

Il a fallu que je me fâche deux ou trois fois  pour obtenir le respect au moins pour les professionnels qui étaient là, pour les autres habitants participants à la réunion ou voire même pour moi. A un moment, une dame m’a demandé si l’édification de cet immeuble n’allait pas provoquer une augmentation de sa Taxe d’Habitation. Au moins était-ce une question précise, à laquelle je pensais pouvoir apporter une réponse facile : bien sûr que non, cela n’allait avoir aucune espèce d’incidence. Notre leader de la contestation intervint alors et dit à la dame : « Ne les écoutez pas, de toutes façons, ils n’y connaissent rien ! ». Je lui ai expliqué alors qu’inspecteur des Impôts de métier je devais pouvoir être jugé crédible dans ma réponse. « C’est ceux qui fraudent le plus » conclut-il en faisant de la main le geste explicite qu’on fait pour accuser quelqu’un de s’en mettre plein les poches.

Quel dialogue engager dans ces conditions ?

Ce qui est certain, c’est qu’au-delà du comportement de leur leader autoproclamé, des habitants étaient totalement sincères en jurant qu’ils n’avaient jamais entendu parler de rien. Et de fait, comme cette partie du quartier verra s’améliorer ses espaces publics, que des constructions nouvelles viendront le modifier en bordures, mais sans que les logements existants soient concernés à titre individuels, ils ont pu n’être touchés par aucune communication, aussi soignée et massive que puisse être celle qui a été organisée. Je suis chaque fois étonné, mais il faut le prendre en compte, de constater à quel point nos concitoyens peuvent vivre à l’écart de toute information, inaccessibles aux messages institutionnels, ne réagissant qu’à la pose d’un panneau de chantier de 4 mètres sur trois devant leur fenêtre ou à une visite. On en revient à mon observation sur le boulot de nos amis Amiénois : le porte à porte, le contact direct individualisé devient le seul moyen vraiment fiable de faire passer une info, une conviction ou un projet. Même le tract ajouté à une quittance de loyer ou à une facture de restaurant scolaire peut ne pas être lu et son destinataire jurer en toute bonne fois qu’il n’a jamais eu connaissance des infos qu’il contient. En fait, beaucoup de gens ne se placent en situation de recevoir l’information qu’au moment où il sentent un enjeu pour eux-mêmes : à ce moment, la plus discrète des affichettes est repérée ! A méditer pour l’avenir.
En fait, une chose m’a vraiment embêté dans l’expression de ce qui est une inquiétude réelle qui saisit les gens dès qu’on se propose de modifier un tant soit peu le cadre de vie auquel ils sont habitués (« on sait ce qu’on perd mais pas ce qu’on gagne ») et qui les font se raccrocher qui à la défense des arbres, qui à la dénonciation des promoteurs et du béton pour justifier leur demande que rien ne change. Ce sont les commentaires défavorables sur la mosquée, sous couvert de questions de stationnement qui apparaissaient nettement comme des prétextes. La peur de l’autre et le rejet de la différence accompagnent souvent l’expression des conservatismes et des replis sur soi. Pour y répondre, l’élu responsable, les techniciens qui l’accompagnent, ont grosso modo le choix entre, la pédagogie et la démagogie. Mention reconnaissante, donc, au spécialiste et pédagogue de l’Office National des Forêt qui a instauré un silence respectueux (que ne l’ai-je fait intervenir plus vite !) en expliquant ce qu’il faisait là et en quoi l’accusation de porter atteinte aux arbres n’avait pas lieu d’être dans ce projet. Mention également reconnaissante à mes collègues élues, Florence Février et Myriam Naël qui m’ont très solidairement aidé à faire face et ont tenté de remettre un peu de rationalité dans les échanges. Un démagogue s’est bien manifesté, mais c’est à ses risques et périls. L’effet boomerang, on appelle ça…

8 mai 2010

La Stendhal Pride continue ! Bravo les petits !

Les 6ème A de stendhal et leurs professeurs diplôme en main !

On était déjà fier de notre collège tout neuf, on sentait bien qu’il y avait là un terreau de talents et des germes de créativité dans chaque élève, on est aujourd’hui fiers des 6ème A (et de leurs profs) ! Ils se sont tous engagés dans le très beau concours organisé par le Conseil général et la Maison de L’Europe « Vivre l’Europe en 2010 ».  Cette année le thème était « Rêves d’Europe – Contes, légendes et récits fantastiques ». Les loupiots ont choisi de faire une vidéo, écrit un scénario, des  dialogues et joué eux-mêmes les personnages. Un investissement total qui a séduit le jury qui leur a accordé le 1er prix, celui offert par le Conseil général : un voyage à Bruxelles et à Bruges. Fous de joie ils étaient ! Et les professeurs très émus. Quand on vous dit qu’il s’y fait un super boulot à Stendhal…

J’en profite pour vous proposer la vidéo réalisée par le Conseil général sur le collège à l’occasion de la visite du mois dernier (cf. Mâtin quel beau collège) .

11 janvier 2010

Mes voeux aux habitants de Nantes Nord

Et pourquoi, je vous le demande, un cantonnier de base n’utiliserait pas la vidéo pour présenter ses vœux à la population de son canton ? En fait, il y avait plein de bonnes raisons de ne pas tenter l’expérience. C’était suffisant pour que je prenne le risque ! J’ai donc décidé d’être sérieux quelques minutes pour cette vidéo de début d’année. Vœux entièrement filmés et montés à la main, avec des images de la quiétude de Nantes Nord un dimanche après midi d’hiver.

Bonne année à tous !


Voeux aux habitants de Nantes Nord
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