Pascal Bolo 1er adjoint au Maire de Nantes et quelques autres missions…

28 mai 2017

Ne pas vouloir soutenir mais devoir choisir !

« Et toi, tu soutiens qui dans la 1ère, de Rugy, Seassau, quelqu’un d’autre ?

– Ben non… Personne !

– Tu vas voter blanc ? T’abstenir ?

– Non. Je vais bien devoir choisir… »

Ce dialogue n’a rien d’imaginaire. Il résume la difficulté qu’il y a de nos jours à refuser d’être binaire, à faire valoir tout le nuancier de nos hésitations et de nos aspirations contradictoires !

Oui je peux considérer avoir vocation à être dans la majorité sans pour autant être rallié à En Marche, sans dissimuler que je suis Socialiste encarté et que j’ai la ferme intention de le rester !

Non, je ne peux pas m’engager auprès de François de Rugy alors qu’il a été un parlementaire plus loyal à la majorité précédente qu’un paquet de socialistes. Car au fil de son tortueux parcours, où la légitime certitude de son propre talent et la croyance en son destin tiennent lieu de cohérence, il soutient dans ces élections, y compris par la voix de son gentil suppléant Mounir, des adversaires de mes amis Karine Daniel, Alain Robert, Dominique Raimbourg ou Michel Ménard, dont je pense que la réélection (élection pour Alain) serait une bonne chose pour le pays, y compris pour donner une majorité au Président Macron, et pour Nantes. C’est important, Nantes…

Dessin de FRAP

Non, je ne peux pas soutenir Aymeric Seassau, que je tiens pourtant en grande estime personnelle, parce que sa ligne politique n’est pas la mienne dans de trop nombreux domaines, la question européenne étant au centre de divergences de fond, y compris sur la politique économique et sociale. Son aversion pour Mélenchon et le mélenchonisme est nécessaire et bienvenue à mes yeux, mais pas suffisante (avoir du se fader respectivement et successivement Valls, Hamon et Mélenchon comme candidats officiels respectifs, ça crée pourtant des complicités !). Sa volonté de rassemblement est malheureusement exactement inversement proportionnelle à sa capacité à le réaliser : le soutien de Benoit Hamon et de quelques collègues municipaux et camarades socialistes en est un révélateur cruel et paradoxal (cf 19+6 =25?).

Dès lors qu’un soutien à la France Insoumise et ses candidats successifs est inenvisageable et que je ne connais que trop le candidat EELV, que me reste-t-il ? Antoine Nivard ? Il est partout. A l’aune de la présence de terrain, il gagnerait haut la main ! A la courtoisie et la gentillesse aussi ! Mais cela suffit-il ?

Mon parti a trouvé son salut dans une fuite peu glorieuse mais rendue inévitable par le calendrier, et surtout sage, en ce qu’elle ne rajoute pas à la confusion à gauche en ajoutant une candidature. Mais, et c’est paradoxal, il prive ainsi ses électeurs-trices qui partagent mes incertitudes, du chaînon entre Aymeric et François. Et, comme tous les autres sont présents jusqu’à la nuance, il se voit, le chaînon manquant de la 1ère circonscription !

Résultat : je n’ai à apporter aux questionnements de mes concitoyens que ma propre absence de réponse…

Il me faudra bien trancher, pourtant… Et dire ce choix puisque je pense que c‘est un devoir pour un responsable politique, aussi modeste soit cette responsabilité !

« Z’avez une semaine ! » me répond l’écho !

11 mai 2012

Donnons une majorité à François Hollande !

D’abord il faut que je vous remercie, vous les citoyennes et citoyens de Nantes Nord. La métaphore sportive convient assez bien pour décrire les joutes électorales. Je vous remercie donc pour le score que votre mobilisation civique et votre soif de changement ont permis à François Hollande d’atteindre dans notre quartier. 6567 voix, 67,53 % des suffrages exprimés, 78 % de participation : j’aurais signé pour ce résultat au début du match comme à la mi-temps !
C’est sûrement un peu présomptueux, mais je veux aussi voir dans ce score une réponse à la campagne de terrain que nous avons menée, ici comme ailleurs. L’occasion de remercier également les militant-e-s qui m’ont accompagné dans ce marathon de porte à porte qui nous est habituel (le planning prévisionnel en est désormais juste à 2 h près !) mais qui n’avait jamais été aussi complètement accompli pour une élection présidentielle. J’ai même été jusqu’à casser les oreilles à un nombre certain d’entre vous avec une nouvelle édition de la tournée sonorisée (la sono était très performante !) que je m’honore d’être le seul élu à faire jusqu’au pied des tours de nos quartiers populaires et d’y être bien reçu par le plus grand nombre.
Le résultat de l’élection est donc une récompense que je m’autorise à goûter comme telle !
Nous avons enfin un président de gauche !
En plus, c’est celui que j’avais choisi dès le départ ! Il n’y avait pas grand monde à Lorient en juin 2009 ? Eh bien j’y étais, porteur d’un message de Jean-Marc Ayrault de surcroit. Joie, émotion et un brin de fierté, donc.
Sauf que maintenant, les ennuis commencent. « Enfin ! », disait Blum ! (j’ai dit Mendès-France par erreur à un journaliste radio dimanche soir). Et les plus jeunes vont apprendre qu’être dans la majorité qui gouverne, surtout dans une période aussi difficile, c’est exaltant, mais ce n’est pas un long fleuve tranquille…
D’abord, une majorité, il faut lui en concocter une au Président que nous avons donné à la France. Et à ceux qui vont l’accompagner, dont un que nous allons probablement devoir prêter au pays avec la même élégance que les Corréziens l’ont cédé lui-même.
Il faut donc gagner les législatives pour ouvrir véritablement la période nouvelle que nous avons tant espérée.
Chacun fera son maximum, à l’endroit où il se trouve, je n’en doute pas. Nous aussi, je parle là au nom de tout-e-s les militant-e-s socialistes de la 1ère circonscription de Loire-Atlantique.
Et moi aussi, qu’on se le dise !
Notre particularité locale est d’avoir élu en 2007 un député écologiste. Nous l’avions souhaité alors qu’aucun accord national entre partis ne nous y invitait. Notre détermination et notre abnégation collective d’alors ont permis l’élection de François de Rugy. J’y ai pris ma part. Avec ardeur militante et avec un bonheur persistant tant cette campagne victorieuse reste un bon souvenir.
Le climat de nos relations partenariales avec ce qui est devenu « Europe Ecologie Les Verts » a connu depuis lors quelques fluctuations. J’y ai pris ma part. Avec la gourmandise de celui qui refuse tellement d’être dupe de la part de comédie humaine qui se joue dans la vie politique qu’il est incapable de se dispenser d’en souligner les travers, et dans un rôle proche de celui du nettoyeur dans une mêlée ouverte de rugby, rôle que les circonstances et des aptitudes certaines à la taquinerie m’ont gentiment dévolu dans le casting politique local. Il faut bien faire briller les 3/4 !
Car l’union est et reste un combat !
Ce combat-là, il nous faut désormais le gagner dans un tout nouveau contexte. Celui d’une ère d’espérance qui s’ouvre, avec un Président et un gouvernement enfin conformes à l’idée que nous nous en faisions. Elle ne nous demandera pas moins d’abnégation que la précédente ; pas moins de détermination, et encore plus de sens des responsabilités. Il n’est pas dit que nous y trouvions moins de satisfactions et de plaisir !
Pour cela, il faut que François de Rugy soit réélu député dans notre 1ère circonscription. Son bilan de député le justifie d’ailleurs. Il a été utile, comme parlementaire, c’est-à-dire comme élu de la nation qui élabore, vote les lois et contrôle l’action du gouvernement, à celles et ceux qui l’ont élu en 2007. Quel contraste avec son prédécesseur !
Cette fois, si notre détermination à en faire le candidat de toute la majorité présidentielle, de gauche, écologiste, républicaine et humaniste venait à faire défaut, elle serait suppléée par la ferme invitation d’un accord national entre partis. Mais il ne s’agit pas que de discipline, même si elle fait partie de l’élégance que nous devrons peut-être avoir de prêter notre Maire à la France : imaginez un non-respect de l’accord national dans sa ville… ça ferait désordre et ce n’est pas le moment !
Il s’agit d’abord de donner toutes ses chances de succès à la période nouvelle qui s’ouvre. Et, ça, franchement, ça me fait envie !
Les désaccords et agacements réciproques sont faits pour être surmontés et dépassés. Nos petites personnes et nos égos sont de peu d’importance au regard de la cause que nous défendons qui est tellement plus grande que nous-même. Dans la vie politique, il y a les péripéties, les anecdotes, les désaccords et les disputes, mais il y reste l’essentiel : l’intérêt général. C’est le point de vue que François et moi partageons.
C’est aussi, je n‘en doute pas un instant, l’exigence commune entre les 6567 électeurs de François Hollande à Nantes Nord et ceux du reste de la circonscription.
Le moment de l’enthousiasme partagé d’une victoire historique est le meilleur qui soit pour ouvrir la page suivante.
Je serai donc pleinement aux côtés de François de Rugy pour la campagne législative qui s’ouvre et j’appelle tous ceux qui veulent la réussite du quinquennat de François Hollande à se mobiliser avec moi. Si mes camarades socialistes m’en donnent mandat, je serai à nouveau son suppléant pour les 10 et 17 juin.
Sa réélection, gage de l’obtention de la large majorité dont François Hollande a besoin, sera la victoire de tous. Je prends ma part !